Juillet / Août 2019
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AGEFI Luxembourg
Informatique financière
Par Jean-François JACQUET, CIO au
sein de KBLLuxembourg
L
a technologie sans fil
de cinquième généra-
tion promet de libérer
le potentiel d’unemultitude
d’industries, mais figure au
cœur d’une confrontation
géopolitiquemajeure
Vous avez réussi à fuir le bureau
et venez d’atterrir à Ibiza. Mais au
lieu d’un grand ciel bleu, c’est un
torrentdepluiequivousaccueille.Vu
la météo, vous aimeriez télécharger
un ou deux films sur votre
iPad, mais une telle opé-
ration risque de durer
plus longtemps que le
dernier film des
Avengers.
Heureusement,après
desannéesd’euphorie
médiatique, la 5G va
bientôt devenir une réa-
lité, l’accès à cette techno-
logiederéseausansfilétantprévudansla
plupart des pays d’ici 2020. L’an prochain, voire
même plus tôt, une grande partie de la population
mondiale devrait être enmesure de télécharger un
filmenquelquessecondes.Eneffet,la5Goffriraune
vitesse jusqu’à dix fois plus rapide que les normes
de haut débit actuelles, ce qui signifie que non seu-
lement la vidéo mobile, mais aussi la réalité aug-
mentéemobile et la réalité virtuellemobiledevien-
dront courantes.
Le plus gros avantage de la 5Gest avant tout
la réduction de la latence. Une telle
connectivité quasiment en temps réel
dopera la communication entre appa-
reils et favorisera l’utilisation de tech-
nologies telles que les véhicules auto-
nomes et la traduction instantanée (un
atout si vous êtes envacances à Ibiza et
ne parlez pas espagnol).
Globalement,la5Gamélioreraconsidé-
rablement le trafic de données et les
débits maximum, élargira le spectre dis-
ponible et augmentera la densité de
connexion. Des usines intelligentes à la
chirurgie àdistance, la listedes secteurs
et des activités qui bénéficieront de la
technologie 5Gest quasi infinie.
D’après
Bank
of
America
Merrill
Lynch, lenombrede
s m a r t p h o n e s
équipés de la techno-
logie 5G dépassera
celui des appareils 4G
d’ici 2022, la Chine se
plaçant potentiellement en
tête de ce mouvement mon-
dial et, surtout, bénéficiant de
l’«avantage du précurseur».
Dans à peu près tous les secteurs d’activité, le fait
d’être le premier engendre souvent une position
dominante, y compris dans les technologies
dérivées. Il n’est donc pas surprenant que les États-
Unis s’empressent de bloquer l’ascension de
Huaweidansl’hémisphèreoccidental.L’espionnage
etlagéopolitiquesontsouventinvoquéspourexpli-
quer le litige actuel entre le géant chinois des télé-
communications et Washington, mais la domina-
tiontechnologiqueestenfaitaucœurduproblème.
Demêmequelacroissanceindustrielleàlongterme.
L’Europe se retrouve piégée au milieu de cette
impasse sino-américaine, réticente à investir dans
des infrastructures bâtiesparHuawei au risquede
s’attirer les foudres du gouvernement Trump,
mais sans prestataire local capable de lancer la 5G
aussi vitequ’elle le souhaiterait. Lesdifficultés ren-
contrées par l’Europe pour introduire de nou-
velles technologies de télécommunication vous
semblent familières ?
Riende plus normal. Lemême scénario s’est pro-
duit avec la 3Get la 4G, et la situation continue de
peser sur la capacité d’innovation du continent.
Ne serait-ce que pour cette raison, vous pourriez
envisager de prendre vos vacances d’été l’anpro-
chain beaucoup plus loin de chez vous. À
Shanghai, par exemple. Certes le temps y est
chaud, humide et pluvieux de juin à septembre,
mais leWiFi est incomparable.
Promesses et risques de la 5G
E
uronext, the leading pan-European
exchange in the Eurozone, announ-
ced on July 1 that it has subscribed
the entire
€
5 million capital increase of
tokenization platformTokeny Solutions,
resulting in a 23.5% stake and strong
governance representation.
Launched in 2017, Tokeny Solutions provides all
private markets securities issuers, from mid-cap
companies and asset management companies to
advisors like investment banks,withmodular and
user-friendly end-to-end solutions to issue, mana-
ge and transfer tokenized securities on public
blockchain.
Their unique T-REXprotocol integrates complian-
ce obligations into the digital asset smart contract,
tocreate tokens compliant bydesign. Tokenization
allows institutions to digitize financial assets, such
as equities, debt-like instruments, funds and
streamlineadministration toprovide clients adigi-
tal-first service.
TheTokenySolutionsend-to-endplatformenables
the issuance and the management of tokenized
securities throughout their lifecycle. This invest-
ment complements Euronext’s position in thenas-
cent digital asset industry, combining Tokeny
Solutions’ token management expertise with
LiquidShare’s post-trade solutions.
Selected as 2019 Startup of the Year at KPMG’s
FinTech Awards Luxembourg, Tokeny Solutions
will allowEuronext to onboarda renowned team
in the digital asset industry, andbroaden its client
base towards private companies and investment
firms. Convinced of the long term impact of toke-
nizationonthefinancialindustry,Euronextiscom-
mitted to developing solutions that continue to
serve its clients and ecosystemgoing forward.
Euronext Invests in Tokeny Solutions
L
e nouveau siège de
Proximus Luxembourg a
officiellement été inauguré
le 27 juin en présence du Premier
ministre Xavier Bettel et de
Dominique Leroy, CEO de
Proximus Groupe. Cette nouvelle
étape pour la société qui ras-
semble Tango et Telindus sous la
même bannière, marque une
étape importante dans la mise en
œuvre d’une stratégie globale et
ambitieuse portée par une cultu-
re d’entreprise commune.
Après la fusiondeTango et Telindus, le
1
er
Janvier dernier, pour former la
société Proximus Luxembourg, ce
déménagement sur un site unique
marque une étape importante dans la
vie de l’entreprise jusqu’alors répartie
entre Bertrange, Strassen et Esch-sur-
Alzette. Cenouveausiègede 19.500m
2
,
dont 10.000 m
2
de bureaux, est conçu
pour favoriser les initiatives et le travail
d’équipe. Il va permettre l’éclosion
d’une culture commune ainsi que la
mise en œuvre d’une stratégie ambi-
tieuse, offrant lemeilleur des expertises
de chacune des entités sur leurs mar-
chés respectifs. En effet, en cumulant
les 40 ans de Telindus et les 20 années
d’expérience de Tango, Proximus
Luxembourg regroupe tous les atouts
pour offrir à ses clients des solutions
toujours plus adaptées. Ses ambitions ?
Simplifier, connecter et sécuriser les
activités auquotidiendes entreprises et
des particuliers.
«Nous souhaitons devenir le n°1 au
Luxembourg en termes d’innovation.»
a précisé Gérard Hoffmann, CEO de
ProximusLuxembourg, lorsde sondis-
cours, «en témoigne les premières
connexions 5G au Luxembourg que
nous sommes les premiers à avoir réa-
lisées et qui s’inscrivent au cœur de la
stratégie du gouvernement luxem-
bourgeois. En tant qu’acteurdepremier
plan à la fois sur les marchés ICT &
Telecom, nous avons à cœur de pour-
suivre notre contribution dans l’accélé-
ration de la digitalisation du
Luxembourg à travers le développe-
ment de la connectivité, d’infrastruc-
tures résilientes, de la 5G ;mais aussi de
technologies innovantes comme le
cloud hybride, l’IOT, la Fintech, la
Blockchain, l’Intelligence Artificielle et
leMachine Learning».
Des ambitions également portée par la
maison mère, Proximus. Dominique
Leroy, CEO de Proximus Groupe éga-
lement présente sur scène lors de la
cérémonie, a d’ailleurs tenu à rappeler
les liens forts qui unissent le groupe au
Luxembourg, un pays dynamique et
précurseur à bien des égards.
«L’inaugurationde cebâtimentmarque
l’engagement du groupe à soutenir le
développement du secteur au
Luxembourg. Nous avons déjà pu
observer les premiers effets positifs du
rapprochement de Telindus et Tango.
Ensemble, nous continuerons à jouer
un rôle prépondérant dans la digitali-
sation et la compétitivité du
Luxembourg.»
Et c’est bien cettemême compétitivité, à
l’échelle de pays, qui était au centre du
discours du Premier ministre Xavier
Bettel. «Il est important d’œuvrer
ensemblepourfaireduLuxemburgune
Smart Nation. Les citoyens, les sociétés
telle que Proximus Luxembourg
conjointement avec le gouvernement
travaillentmaindanslamainpourame-
ner ce pays aux avant-postes de l’inno-
vation.Nousallonscontinuernosefforts
pour nous assurer que toutes les parties
de la population bénéficieront de ces
progrès. Tout le monde doit avoir les
compétences nécessaires pour profiter
de ces développements. Elles doivent
devenir des compétences de base pour
des technologies qui feront partie de
notre quotidien.»
Proximus Luxembourg inaugure son nouveau siège
Coupé de ruban officiel en présence -de gauche à droite- de Xavier BETTEL, Premier ministre, Dominique
LEROY, CEOGroupe Proximus et GérardHOFFMANN, CEOProximus Luxembourg
©Proximus
Par Sylvain dal V
ECCHIO
, responsable des finances de
Fujitsu enBelgique et au Luxembourg
I
l y a deux ans, nous avons lancé une
expérience dans notre propre service
financier: nous avons introduit des
robots dans nos opérations quotidiennes.
Il s’agit de robots logiciels qui aident nos
collaborateurs dans leurs tâches de
controlling.
La raison ? D’une manière générale, les autres
départementsposentdeplusenplusdequestionsà
la finance, leur demande de suivi financier a aug-
menté. En parallèle, notre société connaît une forte
croissance en Belgique et au Luxembourg. Il existe
donc un besoin énorme enmatière de planification
des remplacements, associéeàuneénormedeman-
de pour des tâches de plus enplus complexes avec
le même nombre de personnes pour les effectuer.
Nous devions faire preuve de créativité pour
répondre à toutes les sollicitations. Les robots logi-
ciels nous ont semblé dignes d'être explorés.
La routine et la questiondes «80-20»
Une fois que la décision de développer un robot
logicielaétéprise,lapremièrequestion
était:quellestâchesvoulons-nousquelerobotaccomplisseetjus-
qu’oùdoit aller son intelligence ?Nous avons choi-
sid’enseigneraurobotuncertainnombrede tâches
de routineeffectuéesparnos employés etd’en limi-
ter la complexité. Cela signifie que le robot n'a pas
pris en charge chaque tâche, mais uniquement des
tâches de support pour et sous la supervision de
nos employés: il s'agit donc de robots front-end.
En finance, les tâches de support consistent généra-
lement à combiner des données de différents pro-
grammes qui ne sont pas liés les uns aux autres.
Pensez à SAP, aux systèmes ERP, aux programmes
financiers par exemple. Le robot compile ces rap-
ports et notre employé les analyse et en tire les
conclusions. Pour nous, les robots ne doivent pas
nécessairement être multifonctionnels; leur rôle
principal est de faciliter le travail des employés. Et
cela a été un énorme succès!
Pour les tâches de routine, telles que la collecte de
données à partir de différents programmes et la
compilationdedonnées dans un tableur, un robot
est toujours plus rapide et ne commet aucune
faute de frappe.
Plusprécisément,unrobotlogicielpeuteffectuerles
tâches suivantes :
- Connexion aux systèmes
- Connexion à des applicationsWeb et d'entreprise
- Extraction de données à partir de systèmes, rap-
ports d’émission et tableauxde bord
- Reformatage des données et des fichiers Excel
- Déplacement de fichiers et de dossiers
- Exécutiondemacros
-Extractiondedonnéesstructuréesàpartirdedocu-
ments (si nécessaire, même par la reconnaissance
optique de caractères)
-Fusiondedonnéesprovenantdeplusieursespaces
et de plusieurs systèmes, dans différents formats,
fusionde données et écriture de bases de données.
- Suivi d’une arborescence if / then
- Remplissage des formulaires et des lettres
-Achat sur Internet avec une carte visa
- Téléchargement de fichiers depuis Internet
Commencer petit
Nous sommes très heureux d'avoir franchi cette
étape dans notre département. Mais nous n’en
sommes qu’auxbalbutiements.Nous avons com-
mencé «petit» avec un robot pour un opérateur,
après avoir répertorié nos possibilités d'automati-
sation. À partir de cette première étape, nous
avons sorti une analyse de rentabilité et planifié
notre parcours d’automatisation. A chaque itéra-
tion, nous avons appris, adapté et développé.
Lorsque notre premier robot a prouvé qu’il pou-
vait faire un excellent travail, il n’a pas été compli-
quéde convaincred’autres employés. Tout à coup,
tout lemonde voulait un robot !
Dans notre département, les robots nous aident
danslestâche
ssuivantes:contrôledeprojet,contrô-
le de crédit, processus de prévision, reporting de la
performance commerciale, coûts de reporting
avant-vente, performancede livraison, connaissan-
cedesprocessusclient.Unrobotlogicielpeutégale-
ment aider nos collègues des ressources humaines.
Cela simplifie l'intégration de nouveaux collègues.
Lapréparationadministratived’undossierperson-
nel prendenviron4heuresdutempsprécieuxdont
disposeun employé.Notre robot peut le faire en10
minutes. Dans les grandes entreprises où de nom-
breuxnouveauxemployéscommencentàtravailler,
celareprésenteungaindetempsconsidérablepour
les employés de la RHet leur permettre ainsi de se
concentrer sur l’humain.
Retour Sur Investissement
Les coûts d'investissement et de développement
sont rapidement remboursés. Les coûts de notre
premier robot, par exemple, ont été récupérés
après seulement un jour d’utilisation. Il est pro-
grammépour effectuer la surveillanceWIP(Work
in Progress monitoring).
Mais ce que je trouve le plus gratifiant, c'est que
les employés sont beaucoup plus satisfaits et se
sentent plus appréciés. La raison en est que les
robots logiciels les aident à effectuer des tâches
répétitives, leur permettant ainsi de se concentrer
sur leurs tâches principales, ce qui signifie que
leur travail devient plus intéressant et stimulant.
La gestion du changement est impliquée et la
manière de travailler est différente.
Par exemple, il faut bien documenter ce que le
robot va faire précisément et savoir s'il doit, par
exemple, avoir un compte séparé ou simplement
effectuer quelques tâches. Il est donc déconseillé
de foncer en démarrant un processus RPA com-
plexe: préparez-vous bien et choisissez une peti-
te analyse de cas pour commencer. C’est quelque
chose que je peux certainement recommander à
tout service financier!
«Si vous pouvez l'expliquer, vous pouvez l'automatiser»