Agefi Luxembourg - juillet août 2024

AGEFI Luxembourg 16 Juillet / Août 2024 Assurances Par Antoine KREMER, Head of European Affairs ABBL,ALFI &ACA L e rapport récemment publié par EnricoLetta, ancienPremiermi- nistre italien, à la demande du Conseil européen, présente un état des lieux approfondi dumarché intérieur de l’Union européenne et propose une vi- sion stratégique pour son avenir. Lors du Conseil européendemars 2024,M. Letta a souligné l’importance cruciale d’unmarché intérieur intégré pour la compétitivité européenne et a appelé à des réformes pour éliminer les barrières existantes et renforcer la coopération entre les Étatsmembres. Parmi les recom- mandations, notamment celles concernant le secteur des assurances, la plupart sont par- ticulièrement pertinentes pour le Luxem- bourg,mettant en lumière la nécessité d’améliorer la convergence réglementaire et de promouvoir l’intégrationdesmarchés fi- nanciers pour financer les transitions numé- rique et écologique de l’Europe. L’importance dumarché intérieur pour l’industrie luxembourgeoise de l’assurance et la réassurance Lemarché intérieur européen est vital pour l’indus- trie luxembourgeoise de l’assurance et la réassu- rance. En 2023, les primes d’assurance-vie au Luxembourg ont atteint 19 milliards d’euros, dont 93%provenaient de contrats vendus à l’internatio- nal. Les principaux marchés sont la France, l’Italie, laBelgique, l’Allemagne et le Portugal. Un schéma similaire se dessine pour les as- surances non-vie, où, sur 18,8 milliards d’euros de primes en 2023, près de 93 % provenaient également de contrats inter- nationaux. Cette dynamique souligne la dépendance de l’industrie luxem- bourgeoise aux marchés étrangers et l’importance d’unmarché intérieur sans entraves pourmaintenir cette croissance. Les défis de la provision transfrontalière de services Cependant, bien que le droit européen garantisse la libre prestation de ser- vices dans le Marché Inté- rieur, l’exercice de cette liberté est devenu plus compliqué ces dernières année. En effet, dans undes principauxmarchés de prestationde services d’assurance luxembourgeois dans l’Union européenne, les assureurs luxem- bourgeois sont dorénavant soumis, en sus des frais de supervision luxembourgeois, à des frais de su- pervision locaux bien qu’ils ne soient pas établis dans l’Etats membre en question et devraient y jouir de la libre prestation de services. Le même Etat membre exige également un double reporting de cas de blanchiment d’argent suspecté, alors que laCellule deRenseignement Financier du Grand-Duché fournit déjà cesmêmes informations à sa contrepartie dans l’Etat membre en question. Depuis quelques mois, un second Etat membre et autre grand marché de distribution pour les assu- reurs luxembourgeois semble vouloir emboîter le pas au premier. Ces doubles obligations créent des doubles frais et mettent les assureurs luxembour- geois en situation de désavantage compétitif par rapport aux assureurs locaux. Les deux exemples ci-dessus sont des cas particu- liers épineux et coûteux, mais ils pointent vers un problème plus général: laprovision transfrontalière de services fait face à uneméfiance croissante, per- çue comme plus risquée que la provision domes- tique. Dans le cadre de la révision de la directive Solvabilité II, les activités transfrontalières signifi- catives font l’objet d’une surveillance accrue. Les autorités de supervision des Étatsmembres où les entreprises d’assurance exportent leurs services doivent systématiquement être informées des don- nées de solvabilité et peuvent demander une ins- pection conjointe sur site avec le superviseur de l’assureur. Cela signifie que les assureurs transfron- taliers doivent satisfaire plusieurs superviseurs, augmentant les exigences en ressources et les coûts. De plus, lors des discussions sur la stratégie des in- vestisseurs dedétail, un amendement auParlement européen aurait refusé l’autorisation aux compa- gnies d’assurance ne fournissant des services qu’au marché intérieur et non dans leur État membre d’origine. Bien que cet amendement ait été rejeté, il laisse un goût amer. L’inexistence d’un risque accru des activités transfrontalières Contrairement à cette perception de risque accru, une analyse* récente de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) datée du 19 juillet 2023 a montré qu’il n’y a pas proportionnellement plus de plaintes de consommateurs concernant la pro- vision transfrontalière par rapport à la provision domestiquede services financiers. Cela indique que les activités transfrontalières ne sont pas intrinsè- quement plus dangereuses ou préjudiciables pour les consommateurs. Unbesoinurgent de compléter l’intégrationdesmarchés de capitaux Commel’adémontrélerapportLetta,sielleveutgar- der le niveau de vie et la prospérité de ses citoyens, l’Union européenne doit de toute urgence achever l’intégrationdesesmarchésdecapitauxpourfinancer les transitions numérique et écologique, ainsi que la défense dans un contexte de changements géopoli- tiques.Ilestégalementnécessairedefinancerl’indus- trie européenne dans son ensemble. Et l’industrie de l’assuranceeuropéenne, ycompris luxembourgeoise, aunrôleimportantàjouervulessommesgéréespour le compte des preneurs d’assurance. La prochaine Commission européenne dispose de cinqanspourréduirelesbarrièresaumarchéintérieur et rendre l’industrie (d’assurance) européenne ànou- veaucompétitiveenréduisantlesbarrièresnationales injustifiéesetleschargesadministratives,etensimpli- fiantlalégislationetlaréglementation.LeConseileu- ropéen – qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres – a également compris que le besoin était criant et que le temps presse. Ainsi, dans ses conclusions de mars 2024, il a introduit undeal de compétitivité. Cedernier devrait être soutenu par un rapport sur la compétitivité at- tendupourlemoisdejuilletetrédigéparunautrean- cienpremierministre italien,MarioDraghi. En conclusion, l’avenir de l’industrie de l’assurance et la réassurance luxembourgeoise est étroitement lié à laréussitedesréformesduMarchéIntérieuretdel’éli- minationdebarrièresnationalesérigéescesdernières années.LaCommissionetlelégislateureuropéensont du pain sur la planche pour les cinq prochaines an- nées. Il est impératif que l’Europeavance rapidement et résolument dans cette direction pour garantir une prospéritédurable et partagéepour tous ses citoyens. *esma.europa.eu De l’urgence de redynamiser le marché intérieur en assurance By Dr. Paul WÖHRMANN and Sophia STEINMETZ ,SwissReCorporateSolutions* C aptive owners strive for active risk management and proactive risk pre- vention, which is certainly in line with the interest of the corpo- rate insurance industry. The activi- ties of captives in Europe have expanded, as cap- tives are now used more in an active man- ner. Often, several lines of insurance cove- ring various risk expo- sures of the owner are ceded to the captive. Between 2019 and 2022, the global cap- tive insurance market in terms of premium volume increased by 24.8%with total premiumswritten rea- ching$72billionin2021.Thecaptiveinsuranceindus- try, based on expert opinions, will set to have a $250 billion global market value by 2028 (1) . Following the implementation of the European Solvency 2 regula- tion, largeEuropeancaptiveowners are increasingly focusing on a holistic view of risk. This means, that in addition to non-life insurance, employee benefit insurance is alsobeing included in the captive’s rein- suranceunderwritingpolicy.Alsonewrisks suchas cyber are often being fronted and then substantially reinsured to the captives in order to protect the bal- ance sheet of the local operating subsidiaries and to collect cyber exposure and claims information. Finally, a new trend in the use of captives could emerge in Europe in the near future, namely the risk management and risk financing of natural ca- tastrophe risks. Why are increasing natural catastrophes (NatCats) a problem for captive companies? 1. Higher claims frequency due to secondary perils (e.g.floods,thunderstorms,draughtandwildfireetc.) with primary perils (e.g. tropical cyclones, earth- quakes,winterstormsinEuropeetc.)leadingtomore severe losses and costs overall (2) : As a result, captive insurance companies which are often covering spe- cialized risks of their parent companies, may have to make higher claims payments. 2.Concentrationofrisks:Captivesaresometimesde- signed to takeon specific risks that traditional insur- ers may not cover. If these risks are exposed to natural catastrophes, this can lead to a concentra- tion of losses, which could jeopardize the captive’s financial stability. 3. Reinsuranceprotection: Captive insurance compa- nies often use reinsurance to protect themselves againstlargelosses.However,asnaturalcatastrophes increase, reinsurance costs may rise or even reinsur- ancepartnersmaylimittheircapacity,increasingcosts for captives and affecting their availability. 4. Regulatory and supervisory requirements: De- pendingonthejurisdiction,captivesaresubjecttospe- cific regulatory and supervisory requirements. Increasing losses fromnatural catastrophes could re- sult in regulators introducing stricter capital require- ments or other measures to ensure the financial stability of the captive. On the other hand, the recent provisional agree- ment on the Solvency 2 amendment by the Euro- pean Council and Parliament from April 2024 should also be mentioned. Based on the propor- tionality argument, “long-termclimate change sce- nario analyses shouldnot be required for small and non-complex undertakings” (3) . “As small and non-complex undertakings are not expected to be relevant for the financial stability of theUnion, it is appropriate to include an exemption from the requirement of auditing the solvency and financial condition report for thoseundertakings” (3) . Regardless of the Solvency 2 amendment, more fre- quent and severe natural catastrophes increase the complexityandriskforcaptiveinsurancecompanies, which are dependent on maintaining their financial stability and providing adequate cover for their parent companies. Whattoolsarenowavailabletocaptive owners and captivemanagers to ana- lyzeandevaluatetheircaptiveNatCat risks and make simulations for the future so that a tailor-made captive retention strategy can be defined and implemented? SwissReCorporateSolutions, for example, developed an independent and secure digital twin platform for captiveownerscalledRisk Data&Services(RDS)that helps captives to take con- trol of their risk exposure. Andrew Bradley, the former head of Nestle’s Group Risk Services and multi-independent captive board member, assesses RDS as follows: “With ex- treme weather events increasing, having access to a system such as Swiss Re’s RDS, will help to identify andquantifyexposuresnotonlyatownlocationsbut alsoatthoseofkeysuppliers.Thistypeofdatawillbe key tonot onlyhelp companies develop loss preven- tion/lossmitigationstrategies,butalsotoenablethem to better place their insurance and potentially make greateruseoftheircaptivesintherisktransferprocess, whichwill inevitably becomemore difficult.” Swiss Re identified the current challenges for Captive owners forNatCat exposure Getting an accurate overviewof the own underlying information (Exposure, Policy, Loss, Risk) that canbe easily assessed, analyzed andmodeled. SwissRe solution for Captive owners provides Driving value from a digital twin of the own under- lying information that enables seamless integration with the services across the captive management valuechaine.g.automatizedsubmissionupdate,pol- icy & loss analysis, NatCat scenario impact analysis, andNatCat limit review. And the benefits for Captive owners are : - Realistic and dynamic picture of the underlying in- formationof the captive - Relevant risk alerts enabling fast actions -Ad-hoc simulation capabilities - Accurate costing and program structuring focused onNatCat What does theRDSplatform do for aCaptive owner? Adrien Norulak, Head Risk Analytics at Swiss Re Corporate Solutions, states that via a secure and pri- vate tenant RDS provides captives with the access to curatedSwissReandthird-partydata,modelsandin- sightsthatenabletheuserstodeploycapitalefficiently to mitigate NatCat risk, adapt to future climate sce- narios, and improve the overall risk retention and transfer strategy. An extract fromHolcim’s climate risk report (2023) provides another interesting insightwhen theystate: “As part of Holcim’s scenario analysis, acute and chronic physical climate-related risks have been as- sessed byHolcimthroughout its 62 sites in 31 coun- tries. When conducting this study Holcim aimed to quantify the potential financial impact of climate hazards at a site level and along supply chains. The studyhasbeencarriedout basedonphysical climate risk insights providedby the Swiss ReRDS Sustain- ability Compass tool.” If captiveownershavequalifiedandquantified their NatCat risks and have determined their target bal- ance sheet captive retention, captive ownerswill ex- amine the possibilities of traditional and alternative risk transfer. Should capacity bottlenecks in the risk management of NatCat exposure become apparent in the future, captive owners maywant to also con- sider parametric solutions as balance sheet protec- tion for reinsurance captives. This type of alternative risk transfer opens up new opportunities for captive owners to hedge risk by setting predefined parameters that automatically triggerapayoutwhenacertaineventoccurswithout a lengthy claims handling process, thereby preserv- ing liquidity of the captive and its owner. Reinsur- ance captives can benefit fromparametric solutions to protect their balance sheet. However, it is impor- tant toconsider the individual needs andrisks of the company to ensure that parametric solutions are an appropriateoption.AtSwissReCorporateSolutions, we are happy to provide captive ownerswith expert advice on this. 1)TheRoyalGazette,Captivemarketgrowthsettocontinue,6March2024 2) Swiss Re Institute, sigma 2/2019: Secondary natural catastrophe risks onthe front line,10April2019 3) European Parliament, Texts adopted -Amendments to the Solvency II Directive-Tuesday,23April2024 (europa.eu) *Dr.PaulWöhrmann,CaptiveAdvisor,SwissReCorporateSolutions Sophia Steinmetz, Corporate Foresight and Development Manager, SwissReCorporateSolutions Unlock the full potential of your Captive: How to enable Captive owners to manage the complex data sources of their Group natural catastrophe exposure

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