Agefi Luxembourg - septembre 2024
Septembre 2024 15 AGEFI Luxembourg Economie Par Emmanuel LEBEAU, Founder, Managing Partner, François MAYET, Partner et Karen RUPHY, Director, FI&FO N on, ceci n’est pas un énième article vantant lesmérites de laResponsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)mais plutôt la mise en avant d’initiatives pleines de bon sens, que chacunpeut ap- préhender afind’améliorer ses engagements et impac- ter positivement son envi- ronnement. Dans lepaysagefinancier actuel, la RSE occupe une place de plus en plus importante, aujourd’hui centralepour bonnombred’orga- nisations. Les family offices n’y font pas exception, faisant face tantôt à l’en- jeu de respect des valeurs fondamentales du family office qu’à l’enjeu de la transformation lié au changementclimatique.L’environnementcomplexe, sans cesse en mutation, dans lequel évoluent les fa- milyofficesdemandeunegrandeagilitéde leurpart sur le long terme. En effet, nos familles clientes ne se soucient pas seulement des trois prochaines années mais bien des générations futures. Les enjeux de laRSEpour les family offices Alors que les investisseurs institutionnels et indivi- duelsmettent de plus en plus l’accent sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les family offices suivent le rythme et doivent s’adapter aux nouvelles générations partageant da- vantage ces valeurs éthiques. Ce chef d’orchestre qui œuvrepourlecomptedefamillessetrouveconfronté à de nouveaux défis et opportunités dans la gestion de leurs investissements. L’évolution en matière de réglementation fiscale ou d’obligationde transparence ainsi que les considéra- tions RSE doivent être davantage prises en compte notamment dans la gestiondes risques. Des change- ments de priorités au sein de ces familles, souvent multigénérationnelles, sont à prendre en considéra- tion. Ces dernières sont de plus en plus attentives à l’évolution de leur patrimoine dans le respect d’un cadre propre à la RSE en alignement avec leurs va- leurs. De ce fait, les familles sont souvent engagées dans des fondations ou associations. Le dernier Eu- ropean Family Office report 2023 a mis en avant que près de deux tiers des family offices font des dona- tions philanthropiques. Alors que les générations actuelles sont intéressées par ces enjeux mais pas forcément préoccupées, les générations suivantes le sont davantage. Selon une étude Ipsos , «79% des jeunes se disent intéressés par la thématique du réchauffement climatique». Lorsque l’on sait que 36% des family offices euro- péensprévoientquelaprochainegénérationprendra le contrôle au cours de la prochaine décennie ( Euro- pean Family Office report 2022 ), on comprend bien la nécessitéd’arriver à intégrer laRSEauseinde la stra- tégie du family office tout en satisfaisant toutes les parties prenantes. Un engagement grandissant envers laRSE Traditionnellement, les family offices, qui sont des structures de conseil indépendant pour le compte d’une ou plusieurs familles, ont axé leur stratégie d’investissement sur la préservation et la croissance du capital familial à long terme.Avec l’évolutiondes attentes sociales et réglementaires, de nombreux fa- milyofficesreconnaissentdésormaisl’importancede laRSEdanslacréationdevaleuràlongterme.L’enjeu est donc de marier les valeurs historiques du family office avec les valeurs émergentes de la prise de conscience RSE. En intégrant des critères ESG dans leurs décisions d’investissements, les family offices pourraient ren- forcer les relations avec les parties prenantes, mais également générer des rendements durables sur le long terme. FI&FOa suadapter et intégrer à ses 5va- leursfondatrices(excellence,indépendance,transpa- rence,disponibilité,confiance)desengagementsRSE pour un meilleur respect de l’environnement et de l’humain. Nous sommes particulièrement soucieux d’impliquer les jeunes générations, touchées par les enjeux du changement climatique. Les discussions aveceuxsurleurspréoccupationsontétélecatalyseur de notre démarche, renforçant ainsi notre engage- ment commun envers la RSE. Les entreprises familiales sont menées par une stra- tégie long terme qui doit prendre en compte les en- jeux actuels. Les critères ESG sont des défis d’aujourd’hui. Ce sont des mutations inéluctables nouspoussant versune transitionécologiqueque les familles doivent comprendre. Par conséquent, les fa- mily offices doivent aussi intégrer ces critères. La complexité des décisions liées à laRSE Pourtant, intégrer laRSEdans la stratégie d’investis- sementdesfamilyofficesn’estpassanscomplexitéet doit se réfléchir sur le long terme. Il est nécessaire de considérerlestroisvoletsdel’ESG.Certainsmembres delafamillepeuventaccorderlaprioritéàdesenjeux exclusivement environnementaux, tandis que d’au- tres peuvent privilégier des considérations sociales oudegouvernance.D’autrespeuvent aussi ne consi- dérer aucunde ces enjeux ESG, étant guidés exclusi- vement par un objectif de performance finan- cière à court terme dans leur stratégie d’allocation d’actifs. Notreobjectifentantquecoordinateurestde concilierlesbesoinsetaspirationsdetouteslesparties prenantes.Parconséquent,trouverunéquilibreentre les objectifs financiers et extra financiers peut néces- siter des compromis. Une communication transpa- rente au sein de la famille est donc indispensable. Une fois les engagements RSE réfléchis et planifiés, lefamilyofficedoits’yteniretnepastomberdansles traversdu«greenwashing».Mieuxvautenfairepeu, mais de manière transparente, que de déguiser de fauxengagementsderrièredesvaleurs factices et des actions sans réels intérêts ni résultats. Des opportunités de création de valeur à long terme Malgré ces défis, la RSE ne doit pas être vue comme unecontrainte.Elleprésenteégalementdesopportu- nitéssignificativespourlesfamilyoffices.Enconseil- lant des investissements dans des entreprises qui intègrent des pratiques durables dans leur modèle d’affaires, les family offices peuvent contribuer à ca- talyser le changement positif tout en générant des rendements financiers attractifs. Deplus, en tant que conseillers à long terme, les family offices sont bien placés pour influencer les pratiques des entreprises enmatièredeRSEenexerçantleurinfluenceetencol- laborant avec d’autres investisseurs. Les family offices doivent avoir pleinement conscience de l’importance des investissements ESG etdeleuralignementavecles17objectifsdedévelop- pement durable de l’ONU (ODD) inscrits dans l’Agenda 2030 pour le développement durable. Ils mettent de plus en plus l’accent sur ces placements, toutenseconcentrantprincipalementsurleurrôlede conseiller indépendant en investissements. Selon l’ European FamilyOffice report 2022 , deux tiers des fa- mily offices européens s’engagent déjà dans l’inves- tissement durable, représentant enmoyenne 36%de leurs portefeuilles. Cette proportion devrait passer à 43%aucoursdescinqprochainesannées,toutengar- dant à l’esprit que leur objectif reste de préserver le patrimoine et d’optimiser la valeur des placements de leurs clients pour créer de la valeur ajoutée. Les family offices doivent aussi adapter leurs habitudes pour respecter laRSE Chez FI&FO, nous sommes partis des opinions de noscollaborateurspourmettreenplacedesactions quiindividuellementsemblentsimplesmaisquine le sont pas toujours à l’échelle collective. Nos enga- gements ESG font souvent preuve de bon sens col- lectif et peuvent être mis en place de manière très simple : sensibilisation des collaborateurs à une utilisation intelligente des ressources (eau, électricité, papier…), incitation aux réunionsenvisioconférencepourdiminuer lesdéplacements,animationautourd’une fresque du climat, communication au- tour d’engagements RSE, partenariat avec des fondations et associations partenaires, incitation financière à l’utilisation des transports en com- munpour les frontaliers pour éviter l’utilisationdelavoitureindividuelle. En outre, les family offices peuvent avoir desprojetspluscomplexes.Êtrecertifiéetobtenirdes labels, tel que le label B Corp, peut être une bonne initiativepourofficialisersesengagementsenversles principes ESG. Avoir des engagements RSE, c’est également avoir un réel impact tant pour son family office et ses collaborateurs dans le cadre profession- nelquepoursescollaborateursdanslecadreperson- nel ; en prenant conscience de ces enjeux et en adoptant les bons réflexes. Le rôle des family offices dans la transition vers une économie durable Enconclusion,laRSEreprésentedoncàlafoisundéfi et une opportunité pour les family offices.Alors que la pression pour intégrer ces considérations dans la prisededécisionfinancièrecontinuedecroître,lesfa- mily offices sont confrontés à la nécessité d’adapter leurapproched’investissementetleurmodedefonc- tionnement en général pour répondre aux attentes changeantesdespartiesprenantestoutenpréservant et en maximisant la valeur du patrimoine familial à longterme.Ennaviguantavecprudenceàtraversces défis, les family offices peuvent jouer un rôle crucial dans la transition vers une économie plus durable et inclusive pour les générations futures. La transitionvers desmodèles respectant laRSE est inéluctable. Il faut donc investir pour permettre de s’adapter à un monde en mutation : transition éco- logique, énergétique, climatique... Le cas échéant, ne pas intégrer la RSE, c’est miser sur un risque de dis- parition de l’investissement et une profitabilité im- médiate qui ne durera pas à moyen-long terme. La RSEquant à elle impliqueunevision long terme. Les soucis des familles sont fondés sur cette vision long terme, une profitabilité et une pérennité. C’est pour cela qu’intégrer une politique RSE dans un family office a du sens. Sources : -FI&FO :https://fifo.lu/ -Articled’EY :https://lc.cx/BVT2I3 -ODDde l’ONU :https://lc.cx/wTFpyo -TheEuropeanFamilyOfficeReport2023 : https://lc.cx/YWtj8s -TheEuropeanFamilyOfficeReport2022 :https://lc.cx/Pr24NR - LeFamilyOffice–Théorieetpratiques,EricPichet,LesEditionsduSiècle. -RSEMemoGuide,DIAM La RSE : un enjeu majeur (aussi) pour les family offices I nAugust 2024, the PwCMonthly Barometer dropped to -10 : a de- crease of 8 points since the last published figure for June, after tou- ching -8 in July. The decline can be attributed to the large drops in confidence in the industrial and construction sectors of Luxembourg, offsetting the stabilitymeasured across all other sectors, together with large uncertainty between investors across the Eurozone. The business confidence across Luxembourgisheconomic sectors has been hit by the effects of the decline in aggrega- ted demand, with data showing a slow- down in economic activity. The STATEC report for July presented the values of the yearly employment rate, which registered the slowest growth rate since the 2009 financial crisis (+0.8%). At the same time, the unemployment rate has remained stable, further evidence of an economic slowdown, with individuals choosinginactivityagainstjob-seeking.This isevenmoretruefortheconstructionsector, which in the first half of 2024 stagnated at the lowemployment levels recorded in the previousyear.InAugust,STATECreported also adecline in cross-border employment, especially from Germany and Belgium, registering a -0.5% and -0.2% respectively between the end of 2023 andMay 2024. These slowdowns are the outcome of the declineindemandacrossallproductivesec- tors, which in turn forces them to scale down their activities. This negative econo- mic sentiment has even overcome the exci- tement surrounding the positive results obtained on inflation, as the Grand Duchy registered its lowest level since the begin- ning of 2021, at 2%. A result derived from the drop in prices of petroleum products observedinthelastcoupleofmonths,toge- therwiththeseasonalityofsomeretailpro- ducts (clothing and footwear). Despite thepositive results obtainedby the ECB’s monetary policy to tackle inflation - with the Eurozone reaching the lowest level for three years ago (2.2%) inAugust - European investors’ confidence has dras- ticallydropped in the last twomonths. The EU’s political scenario remains uncertain, with the two largest economies, Germany and France, amid tide-turning elections. Both countries are also facing the need for reforms to improve their economic results, currently underperforming, in terms of GDPgrowth,againstEU’speripherycoun- tries. In the second quarter of 2024, Germany recorded another negative (- 0.1%) GDP quarterly change while France recorded a sluggish albeit positive figure (+0.2%), however remaining far behind Spain’s 0.8% growth. The European stock market has been affected by the decline in confidence,whichwas likely influencedby economic reports from the U.S. The Euro Stoxx 50 index experienced a 6% drop in earlyAugust but has since recovered in the followingweeks. On August 2nd, the Labor Department of the U.S. published its figures on employ- ment levels, with an unexpected spike in the unemployment rate, the highest since 2021. In the sameweek, theNikkei registe- red an overnight loss of 12.4% due to the Bank of Japan’s further increment of inte- rest rates – theworst day for the index since the 1987 crisis. This had investors all over the world fearing a global recession, with some even invoking the SahmRule. ThisledtotheS&P500losing6%inaweek, withtheNasdaqandDowJonesalsodrop- ping by 7.5% and 5% respectively. While the fear index (VIX) reaching a peak not seen since the pandemic. A similar scenario appearedmore recently, after the publications of the Institute for Supply Management’s survey results, which showed manufacturing activity contracting for a fifth straight month in the U.S. Many have expected a reactionary policy by the FED, which arrived in the last weekofAugust.IntheFED’sannualretreat, Jeremy Powell stated: “The time has come forpolicytoadjust”.Thispowerfulforward- guidanceresponsehasallowedthemarkets to already recoup their losses,withanalysts expectinga25bpscutininterestratestohap- peninSeptemberandapresumablyimpro- ved outlook for themonths to come. The monthly PwC barometer, in collaboration with AGEFI Luxembourg, is an economic confidence indi- cator that is intended to be a simple and pragmatic tool aimed at capturing the economic atmosphere of the Grand Duchy each month. The indicator is based on a number of sentiment indices published monthly by EurostatandSentix,whicharebasedonsurveys(busi- nesses, consumers or investors/analysts). The indicators used are: consumer confidence (EA for euroareaandLUXforLuxembourg),industrialconfi- dence (EA and LUX), construction confidence (EA andLUX),financialconfidence(EA),retailconfidence (EA), services confidence (EA) and the Sentix Index (EA). The evolution of the barometer over the past four years is displayed on the graph below. PwCMarketResearchCentre, IHSMarkit,Sentix,STATEC The monthly PwC Barometer
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