AGEFI Luxembourg - juillet août 2025
AGEFI Luxembourg 6 Juillet / Août 2025 Économie L e 2 juillet 2025, leministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et duTourisme, Lex Delles, a présenté le bilandes aides d’État octroyées par leministère de l’Économie au cours de l’année 2024 et leur évolution au cours des der- nières années. Ce bilan couvre un large éventail de dis- positifs visant à soutenir les entreprises luxembourgeoises–qu’ils’agissed’aidesà l’investissement, à l’innovation, à la créa- tiond’entreprise,àlatransitionécologique ouencore à la compensationdes surcoûts énergétiques. Ilmet en lumière le rôle im- portant de la Direction générale «Aides», crééeen2024pourcentraliseretsimplifier l’accès aux différents régimes d’aide au seinduministère de l’Économie. Régimes d’aides classiques En 2024, 1.895 demandes ont été traitées dans le cadre des régimes d’aides «clas- siques»,pourunmontanttotalde224mil- lions d’euros. Les régimes d’aides classiques désignent l’ensemble des aides existantes qui ne sont pas liées à des ins- truments de soutien en situation de crise. Ils englobent ainsi notamment: les aides RDI, les aides à la protectionde l’environ- nement et du climat, les aides en faveur des PME, l’aide en faveur de la primo- création d’entreprise, les aides en faveur des infrastructures de charge pour véhi- cules électriques ou encore le système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre. Les aides classiques oc- troyées par leministère de l’Économie en 2024 ont permis de générer un total de plus de 550 millions d’euros d’investisse- ments dans l’économie nationale. Parmi ces dispositifs phares, l’aide à la primo-création d’entreprise, introduite en juillet 2023, a connuun fort succès en2024 avec 305 dossiers traités et 2,3 millions d’eurosd’aidesaccordées.Deuxjeunesen- trepreneurs bénéficiaires – Dovile Jasiulevičiūtė (Coconut Paws) et Philippe Schmit (Social Cooling) – ont partagé leur expériencelorsdelaconférencedepresse. Parmi les aides classiques, le régime d’aides en faveur de la recherche, du dé- veloppement et de l’innovation (RDI) a permis de traiter 134 demandes pour un total de 93millions d’euros, tandis que les appelsàprojetsstratégiques(HPC,5G,cy- bersécurité, défense) ont généré près de 6 millions d’euros d’aides supplémentaires. Dans le cadre de Fit 4 Start, lancé en 2015, 20 start-up ont été retenues pour l’édition 2024, soutenues par leministère de l’Éco- nomieàhauteurde3millionsd’euros.Les entrepriseslauréatesreçoivententreautres 6 mois de coaching/mentoring, jusqu’à 150.000eurosdefinancementetaccèsgra- tuit à des bureauxde coworking. Les appels à projets dans le cadre du ré- gime d’aides à la protection de l’environ- nement et du climat ont contribué à l’installation d’une capacité photovol- taïque correspondant à la consommation électrique annuelle de quelque 3.500 mé- nages.Autotal,106demandesontététrai- tées, pour 52 millions d’euros d’aides accordées.Danscecontexte,uneforteaug- mentation des demandes des PME est à noter, passant de 20% des demandes en 2019, à 50%en 2024. Lerégimed’aidesenfaveurdesinfrastruc- turesdechargepourvéhiculesélectriques a quant à lui donné lieu à deux appels à projets en 2024. Avec 108 demandes trai- tées, des aides accordées à hauteur de 9 millions d’euros et 917 nouvelles bornes installées,cerégimeaconnuunfortsuccès en2024.Afind’inciterdavantagelesentre- prises à investir dans des mesures qui améliorent substantiellement leur impact environnemental, une aide temporaire a été mise en place en 2023 et prolongée jusqu’au 30 juin 2025. En 2024, 58 de- mandes ont été accordées pour un mon- tant total de 3,8millions d’euros. L’accompagnementdesPMEaégalement été renforcé, notamment à travers le ré- gime d’aides en faveur des PME, avec 1.238 projets soutenus en 2024 pour un totalde25millionsd’eurosoctroyés,ayant généréuninvestissementtotalde153mil- lions d’euros. Parmi les régimes d’aides aux PME, les «SME Packages» poursuivent un double objectif: encourager les entreprises à réali- ser des investissements plus importants, mais aussi soutenirdesprojetspluspetits. Les SMEPackages «Digital», «Sustainabi- lity»,«Service»et«StarterKitRSE»ontré- cemment été complétés par les domaines «AI» et «Cybersecurity», tout enadaptant les coûts éligibles à 70% pour des projets entre 3.000 euros et 25.000 euros. Régime d’aide énergie Lerégimed’aideénergieestuninstrument de crisemis enplace entre 2022 et 2024 en vuedecouvrirlessurcoûtsd’énergie(élec- tricité, gaz, gasoil) pour les entreprises. Le régime d’aide à la compensation de la haussedesprixde l’énergie aainsi permis d’accorder 131millionsd’euros aux entre- prises, majoritairement des PME, pour 3.374 demandes traitées. Bonificationd’impôts Suite à l’accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour réformer la bonificationd’impôt pour investissement envued’accélérerlatransitionécologique, énergétique et digitale, ce crédit d’impôt de 18% concerne des projets répartis sur lesannéesfiscales2024à2026dessecteurs bancaire, de l’assurance, de l’artisanat, lo- gistique, industrie manufacturière ainsi quedeconseil.56dossiersontététraitéset ayant donné lieu à 44 millions d’euros de créditsd’impôts et ayant généréun inves- tissement total de 246millions d’euros. Perspectives Enfin,leministreaévoquélesperspectives d’évolutiondesrégimesd’aide,soulignant leur adaptabilité et leur alignement avec les priorités du programme gouverne- mental2023-2028:soutienàladoubletran- sition (écologique et numérique), simpli- ficationadministrative,etmeilleureacces- sibilitépourlesPME.Leministreanotam- ment détaillé la loi du 6 juin 2025 ayant pour objet le renouvellement des régimes d’aides à la recherche, au développement et à l’innovation. LeministreDellesacommenté:«Cebilan témoigne de notre volonté constante de soutenirnosentreprisesàtraversdesoutils efficacesetaccessibles,adaptésauxréalités actuellesetfutures.Dansuncontextemar- qué par une succession de crises, nous avonssuproposerdesoutilsadaptéspour accompagner les entreprises face à des hausses de coûts soudaines, notamment enmatière d’énergie. Je tiens également à souligner l’importance du soutien à la primo-créationd’entreprise,quipermetde donner un véritable coup de pouce aux jeunes entrepreneurs dans une phase dé- cisive. Plus globalement, nos régimes d’aide sont constamment adaptés auxdé- veloppements économiques et technolo- giques,commeentémoignel’introduction desnouveauxSMEPackagesdédiésàl’in- telligenceartificielleetàlacybersécurité.À travers ces supports, nous continuerons à soutenirlesentreprisesdansleurdévelop- pement, pour une économie luxembour- geoise forte et durable. » Source :ministèrede l’Économie Lex Delles présente le bilan des aides d’État octroyées par le ministère de l’Économie en 2024 « Soutenir nos entreprises à travers des outils efficaces et accessibles » ©MECO U n contexte international en- touré d’incertitudes et la marche hésitante de l’acti- vité auLuxembourg sur le début de 2025 laissent entrevoir une expan- sion encore faible cette année, avec un légermieux attendupour 2026. Environnement international : Trumperie sur lamarchandise Les pressions inflationnistes ont diminué àl’échellemondialeetlaisséplaceàdespo- litiquesmonétairesmoinsrestrictives,par- ticulièrement en zone euro. D’autres élémentsliésaucontexteinternationalont cependant évolué dans une direction moins favorable au cours des derniers mois, en particulier l’orientation de la po- litiquecommercialeaméricaineversunre- lèvement massif des droits de douane. Beaucoup d’incertitudes règnent encore quant aux décisions qui seront effective- ment adoptées dans ce domaine, que ce soit de la part des États-Unis ou d’autres pays. Ce manque de visibilité perturbe déjàlesrouagesdel’économie.L’ensemble des prévisionnistes ont en tout cas nette- ment revu à la baisse leurs perspectives d’activité mondiale pour cette année et l’année prochaine. Enzoneeuro,l’expansionprévuedemeu- reraitainsifaibleen2025,légèrementinfé- rieureà1%soitenligneaveccellede2024, et ne se redresserait que timidement en 2026. Une correction des marchés finan- ciers sur fond d’inquiétudes quant à la conduitedelapolitiqueéconomiqueamé- ricaine pourrait notamment réduire à peaudechagrinlaprogressiondel’activité en zone euro l’année prochaine. Les risques baissiers entourant ces prévisions sont par ailleurs prédominants, considé- rantnotammentl’escaladerécentedesten- sions auMoyen-Orient. Vers une expansion encore faible auLuxembourg en 2025 et 2026 AuLuxembourg, le redressement écono- miquedonnedessignesdefébrilitéàl’en- tréedel’année.Aprèsunfortrebondau4 e trimestre 2024, le PIB en volume s’est re- plié à nouveau au 1 er trimestre 2025, sous l’effet notamment d’une rechute dans le secteur financier dont les résultats se sont montréstrèsvolatilsaucoursdesderniers trimestres. Dessignauxunpeupluspositifssontàsi- gnaler du côté de l’industrie et de la construction, mais l’amélioration est en- core trèsmodeste et le niveaude l’activité dans cesdeuxbranchesdemeurebien in- férieur à celui qui prévalait au sortir de la crise pandémique (et avant la crise éner- gétique). Par ailleurs, si la confiance des entreprisesdeservicesnonfinancierss’est redressée depuis la mi-2024, elle montre une marche plus hésitante sur les pre- miersmois de 2025. Ces développements, ainsi que la dégra- dation des perspectives de l’environne- ment économique international, laissent entrevoir une expansion de l’activité au Luxembourg bien moins prononcée que prévu dans les prévisions de l’automne dernier, avecune croissanceduPIB revue à 1,0%en 2025 et 2,0%en 2026. Cette tra- jectoire repose notamment sur une amé- lioration progressive de la performance desactivitésmarchandes,quipourraitêtre amoindrie si les incertitudes relatives au contexte international venaient à déstabi- liser davantage lesmarchés financiers. Pressions limitées sur les prix et les salaires L’inflation remonte légèrement au Luxembourgsurledébutde2025,maisce mouvement s’explique surtout par des phénomènes isolés tels que la levée par- tielle des boucliers tarifaires sur l’énergie ainsi que la survenance d’une nouvelle trancheindiciaireenmai.Dansl’ensemble cependant, les pressions sur les prix à la consommation demeurent stables au Grand-Duché, à l’instar des tendances re- levéesenzoneeuro.Parailleurs,etcomme déjà observé en 2024, le Luxembourg continue àmontrer une inflation relative- mentfaiblesurlesservicesetl’alimentation comparé aux autres pays européens. La stabilité des prix ne devrait pas être mise en péril, au Luxembourg, sur les deux prochaines années. D’un côté, les tensions commerciales accrues ne se tra- duiraient paspar despressions inflation- nistes supplémentaires. De l’autre, les perspectives d’activité dégradées, aussi bien en zone euro qu’on Luxembourg, iront plutôt dans le sens à freiner la pro- gression des prix. Le STATEC prévoit ainsi une inflation lé- gèrement inférieure à 2 % tant en 2025 qu’en 2026, ce qui entrainerait une pro- chaineindexationdessalairesaucoursdu 3etrimestre2026.Surfonddepressionsin- flationnistescontenues,l’inflationsalariale aralentiàtraverslazoneeurosurlafinde 2024etledébutde2025.AuLuxembourg, cefreinageestnotammentassociéàl’espa- cement des tranches d’indexation. D’autre part, la baisse temporaire des co- tisations patronales a limité la croissance descoûtssalariauxen2024,maisleurnor- malisation la supportera en 2025. Ainsi, pour cette année, une progression des coûts salariauxde 3,3%est anticipée, sui- vie de +2,3%en 2026. Les créations d’emploi au plus bas, une amélioration timide attendue pour 2026 Lemarché du travail demeure peudyna- miqueenzoneeuro,hormisdanslespays du Sud, notamment en Espagne. Au Luxembourg, la croissance de l’emploi a nettementralentidepuis2022etsemblese stabiliser à un niveau historiquement fai- bleautournantde2024et2025,particuliè- rement dans les branchesmarchandes. Letauxdechômagecontinueàaugmenter sur le début de l’année, mais de façon un peu moins prononcée que sur la fin de 2024, notamment sous l’effet d’unemoin- dre baisse des effectifs de la construction. Certains indicateurs avancés de l’emploi envoientdessignauxunpeupluspositifs. En lien avec l’amélioration de l’activité, le STATECprévoitunrenforcementmodéré de la croissance de l’emploi et une baisse du chômage, mais seulement à partir de 2026. La progression des effectifs au Luxembourg resterait marquée par une contribution significative du secteur pu- blic, avec un meilleur soutien du secteur marchand l’année prochaine. Excédent budgétaire en 2024, équilibre en 2025, déficit en 2026 Les recettespubliques ont affichéune très forte croissance de 10 % en 2024 (un rythmesimilaireà2023),stimuléesprinci- palement par les impôts sur les sociétés et le relèvement des tauxde TVA. Les dépenses ont au contraire fortement freiné (passant de+12%en2023à+6%en 2024), en particulier les subventions et transferts liés à la crise énergétique. Cette croissance bienplus forte des recettes que des dépenses a engendré un excédent budgétaire de 1%duPIB en 2024. Le solde public devrait repasser en terri- toire négatif à l’horizon 2026 (0 % du PIB en 2025, -0,9 % en 2026), sous l’effet d’un ralentissement important de la croissance desrecettes,alorsquelesdépensesaccélé- reraient légèrement en 2025 avant de ra- lentir en 2026. Les recettes publiques devraientfreineravecl’allégementdesim- pôts en faveur des ménages et sous l’hy- pothèsed’uneperted’élandes impôts sur les sociétés. Lesdépenses seraient quant à elles stimu- léesparlesprestationssociales,lessalaires, l’investissement et les transferts. Unemoindre consommation d’énergies fossiles quimet les émissions sur la bonne trajectoire L’économie mondiale demeure large- ment dépendante des énergies fossiles, qui représentent encore 80 % de la consommation énergétique globale. Le marché pétrolier est marqué par des in- certitudes, avecdesprixduBrent auplus basdepuis 2021. Pour compenser le recul du gaz russe, l’Europe s’appuie forte- ment sur le gaz naturel liquéfié (GNL) qui atteint des niveauxd’importation re- cord au printemps 2025. Au Luxembourg, la consommation des énergies fossiles se contracte depuis plu- sieurs années, principalement en raison de labaissedesventesdeproduitspétro- liers. Le STATECanticipe des baisses ad- ditionnelles des ventes de carburants et de livraisons de mazout de respective- ment 3,5 % et 6,5 % en 2025, suivies de nouveaux reculs de même ampleur en 2026. Le rebond de la consommation de gaz et d’électricité, observé en 2024, s’est atténué au début de 2025. En lien avec ces évolutions de la consom- mation énergétique, les émissions de gaz à effet de serrepoursuivraient leur déclin. LeSTATECestimequ’ellesauraientreculé de 4 % en 2024 et prévoit des réductions supplémentaires de 4,5 % en 2025 et de 5 % en 2026. Cette tendance permettrait auLuxembourgderesteralignésurlesob- jectifs du Plan national intégré enmatière d’énergie et de climat (PNEC). Source : STATEC Note de conjoncture 1-25 du STATEC Entre guerres militaires et guerre commerciale
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