Agefi Luxembourg - mai 2024

AGEFI Luxembourg 28 Mai 2024 Fonds d’investissement P ierre Thomas et TanguyBesrest étaient, fin avril dernier, les orateurs invités d’ EcofinClub Luxembourg logé dans les locaux duCercleMunster à Luxembourg ville-basse. Vieux routiers du private equity immobilier, les deux conférenciers sont venus entretenir l’auditoire du lancement, en juin prochain,dupremier closing (il y en aura quatre jusqu’à décembre 2025) d’un nouveau fonds baptisé Opportunity Real Estate. L’objectif, au terme de ces quatre opérations, est de lever entre60et 80millions € « qui serontmobilisés sur des zones géographiques très dynamiques, incluant aussi des opportunités de distressed deal » souligne d’emblée Pierre Thomas. Floride et Texas Vul’expérienceacquisedanscettezonegéographique par Pierre Thomas depuis le début des années 2000, grâceaussiàl’efficiencedespartenariatslocauxnoués sur les deux dernières décennies, les premiers deals, en mode co-investissement, seront réalisés par le nouveaufondsprioritairementenFlorideetauTexas. Des choixgéographiques, justifieTanguyBesrest, vu le dynamisme de ces deux régions, « qui bénéficient d’une migration croissante de la populationcesdernièresannées,avec des rendements, pour nos clients, de l’ordre de 15%» souligne l’orateur. En Europe, d’autres projets, tous nécessairement positionnés dans l’immobilier de luxe, sont à l’étude notamment au Luxembourg, à Marbella ou encore dans les Alpes françaises. Ainsi à Méribel, la reprise d’un projet démarréavantleCovid devrait générer, sur 24 mois et toujours à suivre Pierre Thomas, un IRR prévisionnel très légèrement inférieur à 19%. Détresse financière Un autre pôlemajeur d’interventionmis en exergue par le nouveau fonds est la recherche de distressed deal dans le but de capitaliser sur des situations de détresse financière. Sur ce type de marché où les acteurs ne sont plus aujourd’hui en capacitéde supporter le poids de leur endettement, Pierre Thomas dit, notamment sur le marché luxembourgeois mais également ailleurs en Europe, commencer à observer des décotes substantielles de l’ordre de 20 à 45% ! Une situation qui devrait perdurer encore, assure l’orateur, dans les deux années qui viennent. «Après validation de ce type d’actif au terme d’une due diligence approfondie où nous vérifions, outre la qualitédubien,lescaractéristiquesderendementqui nous agréent, nous effectuons encore une modélisation financière pour ne retenir que les projets offrant la plus forte valeur ajoutée. » Notons encoreque lamaturitéde cenouveau fonds, fermé au terme du 4ème closing (décembre 2025), sera de six ans. Le ticket d’entrée de ce fonds d’investissement alternatif réservé (RAIF) est de minimum 250.000 €, les deals, pour ce type de produit, se négociant habituellement entre 500.000 € et troismillions €. Hugo LEBLUD Conférence Ecofin Club Luxembourg Immobilier : des opportunités à saisir aux États-Unis, en France, en Espagne et à ...Luxembourg Par Alexis BIENVENU, Fund Manager, La Financière de l'Echiquier L a force de l'économie amé- ricaine n'a cessé de sur- prendre ces dernières années : après une solide crois- sance de 2,5% en 2023, les antici- pations sur 2024 sont régulièrement revues à la hausse, à 2,4% désor- mais. Dans le même temps, l'Europe et la Chine ont au contraire déçu par rapport à leur crois- sance de long terme. Parmilesexplicationsdecet étatdegrâce,certainessont largement reconnues : pro- ductivité du travail élevée, domination dans l'innovation digitale, stimulus budgétaire considéra- ble, flexibilité du marché du travail, propension à consommer... Mais un des facteurs prête davantage aux controverses:l'impactéconomiquedel'immi- gration, légale comme illégale. Une partie de l'électionprésidentielle à venir auxÉtats-Unis se jouera sur ce sujet clivant, qui est passé, depuistroismois,aupremierplandespréoc- cupationsaméricainesd'aprèsunrécentson- dageGallup. Les données économiques sont pourtant uni- voques:sansimmigration,lemiracleamé- ricainpâlirait.Toutd'abord,d'après le Census Bureau, la popu- lation du pays déclinerait immédiatement, limitant la croissancepotentielle,comme c'est déjà le cas typiquement au Japon, en Allemagne, en Italie, en Chine... et peut-être prochainement en France, au regarddel'effondrementrécentde sa natalité (1) . En outre, d'après le Congressional Budget Office, unorganedeprévisionparticulièrement ins- tructif car bipartisan, l'immigrationprojetéedans les dix prochaines années devrait renforcer la main d'œuvre américaine à hauteur 5millions de travail- leurs. Ces travailleurs contribueront, d'après la même source, àhauteurde 7.000milliardsdedollars à la croissance du PIB, ainsi qu'à 1.000 milliards d'impôts sur le revenu... un flux crucial pour unEtat aux prises avec une dette considérable. Enfin, certaines études montrent (2) que l'immigration post-Covid,quiarebonditrèsfortementavecl'arrivée aupouvoirdeJoeBiden,apermisd'assouplirunmar- ché de l'emploi tendu à l'extrême, qui sans cela aurait contribué à une inflation encore plus forte par le ren- chérissementducoûtdel'emploi.Ainsi,l'immigration a indirectement permis à la Réserve Fédérale Américaine de ne pas resserrer davantage les condi- tions financières pour l'ensemble desAméricains. Autreversantdelaquestionéconomique,laconsom- mation elle-même bénéficie de l'afflux de migrants. TimeMagazine estime ainsi que l'immigration ajou- tera cette année par exemple 0,2% de croissance à la consommationprivée (3) . Si ces données confortent l'idée que lemiracle améri- cain doit beaucoup à l'immigration – depuis la créa- tion du pays à vrai dire –, d'autres expliquent que ce sujet suscite la controverse. En particulier, l'afflux de migrants tend, d'après un article de l'American Economic Association (4) , à renforcer la compétition entre migrants et non migrants pour accéder aux emploispeuqualifiés.Davantagedecroissance,donc, mais au prix d'une compétition plus aigüe entre tra- vailleurs. Naturellement, d'autres considérations fondamen- tales – en particulier culturelles, religieuses, géopoli- tiques ou sociales – entrent en jeu au sujet des fron- tièresMaisneserait-cequeparsaportéeéconomique, la question de la politique migratoire qui découlera delaprochaineélectionaméricainedéterminerapour unepartsignificativelesortdel'économieaméricaine – et par contrecoup, celui de l'économiemondiale. 1) Démographie en France : conséquences pour l'action publique de demain, InstitutMontaigne, août 2023. 2) The Role of Immigration in U.S. Labor Market Tightness, Federal Reserve Bank of San Francisco, 2023. 3) Immigration Is Powering the U.S. Economy, Time,Avril 2024. 4) The Labor Market Impact of Immigration: Job Creation versus Job Competition, Christoph Albert, American Economic Journal, Janvier 2021 Aux frontières de la force By Michaël LOK, Group CIO, Union Bancaire Privée (UBP) A pril sawfurther active conflict in the Middle East, raising inflationary concerns, weakUSTreasury auctions, and a nearlyUSD500 billion liquiditydrain, leading to a surge inUSTreasury yields and a nearly 5%sell-off inUS andglobal equities, a near repeat of the backdrop that challenged investors inOctober 2023. Fortunately for in- vestors, as inOctober 2023, a series of cata- lysts are set to emerge going into the summer that should reverse these headwinds. Starting on 1 May 2024, investors can look forward totheFederalReserveannouncinga“tapering”ofthe pace of its balance sheet reduction begun in 2022.As outlined in theMarch 2024 Fedminutes, theUS cen- tral bankshouldbeginreinvestingasmuchas anad- ditional USD 30 billion per month in US Treasury securities,orasmuchasUSD180billioninincremen- tal liquidity through to year-end as this tapering is implemented. This comes as the seasonal liquidity drain associated with the American tax season in April fades and the USD 100 billion liquidity draw- down associated with the winding up of the emer- gency Silicon Valley Bank facility reaches its completion inMay and June. Lookingback to 2022, these swings in liquidityhave been instrumental in driving medium-term moves in both equity and bond markets. Expanding liqui- dity profiles, which we anticipate to begin in June, have – as inOctober 2022 toMay 2023 andNovem- ber 2023 to February 2024 – coincided with both strong returns inglobal equities and fallingUSTrea- sury yields. Therefore, assuming geopolitical ten- sions once again stabilise as they did in November 2023, thispivoting liquidity regime shouldmean the year-to-date rise in 10-year US Treasury yields shouldpeakinthecomingweeksandconvergeback towards our 4.5%target. For global equity investors, this should offer a window of opportunity, as ear- nings momentum outside of global technology be- gins to re-accelerate moving through the summer, broadeningthesectoralandgeographicparticipation in the equitymarket rally year-to-date. Equities: No significant change inpositioning After a remarkable five-month rally since October 2023, global equities experienced a correction in April, resulting in a 3.3% dip in the MSCI World index, primarily attributed to the prevailing expec- tationof higher interest rates for longer. Despite this seasonal adjustment, which couldpersist intoMay, the prospects for equities remain positive for year- end. The earnings season for the first quarter in both Europe and the US kicked off on a positive note, with earnings up by 7.0% for the S&P 500 so far (against 5.1%expected at the endof Q1), mostly driven by large-cap technology companies that de- livered record earnings growth of approximately 35.0% year-on-year. Othersectorscontinuedtostrugglewithnegativeave- rage earnings growth for the first quarter, but this trendisexpectedtoreverseintheupcomingquarters, justifying a projection for a broadening of sector par- ticipation. These developments suggest one should continue to diversify geographically and across sec- tors. Compellingopportunities arise regionally in the Indianmarket aswell as indomesticallyorientedUK equities andSwiss small andmid-cap equities. Fixed Income: Shifting themindset to carry Anticipating the Federal Reserve deferring any rate cut until the end of the year, we view this as a signal of a prolonged period of elevated rates. Against the backdrop of constrained potential for spread com- pression, coupledwith a favourablemacroeconomic outlook, returns within the fixed-income realm are poisedtoderiveessentiallyfromcarry.Itisworthno- ting that current fixed-income markets offer histori- callyhighabsoluteyields,withlevelsrarelysurpassed over the past two decades (excluding crisis periods such as the global financial crisis and the Covid pan- demic).Withthisevolvingnarrativeonrates,thestra- tegicfocushasshiftedtowardsextractingcarrywithin the asset class. Consequently, in terms of high-yield allocation, one could transition away fromshort-dated securities to- wards intermediate maturities boasting superior yields.Anymarketsetbacksshouldbeviewedoppor- tunistically,presentingoccasionstoreinforcethisstra- tegic adjustment. Hedge Funds: Dispersion remains a keydriver for returns Despiteincreasedvolatilityoflate,performanceshave heldupwellacrossthehedgefundindustryandyear- to-date performances remain largely on the positive side.Managersinbothcreditandequitiescontinueto benefit from increased dispersion as both inflation andrate expectations remainchallenged.Overall, the positioninghasnotmateriallychangedamongquan- titativemacromanagers,withahighlevelofincreased directionalityonseveralmarkets,andweremaincau- tious in the short termfor this strategy. Indeed, with such a positioning, the potential protec- tion they generally provide in a correction could be challenged.Overall,managerswithlownetexposures andbalancedportfoliosthatarewellplacedtobenefit from dispersion and idiosyncratic opportunities across awide range ofmarkets shouldbe favored. The search for carry and diversification

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