AGEFI Luxembourg - septembre 2025
AGEFI Luxembourg 24 Septembre 2025 Fonds d’investissement Pourriez-vous tout d’abord présenter ChapsVisionet revenir sur sonhistorique ? J’ai fondé ChapsVision en 2019 avec une conviction forte : la donnée est devenue un actif stratégique, à la foispour laperformance des entreprises et pour la souveraineté des États. Mon ambition était de bâtir un groupe de logiciels capabledevaloriser cesmassesde données, autour de deux axes : d’un côté des technologies dédiées à la cybersécu- rité et au renseignement, de l’autre des solutions métiers pour accompagner la transformationdigitaledesorganisations. Dès le départ, j’ai choisi une stratégie de croissance rapide, à la fois organique et par acquisitions, pour réunir les meil- leures expertises technologiques. Aujourd’hui,ChapsVisionestunacteur de référence en France et accélère son développement avec une ambition claire : mettre la donnéeetl’intelligenceartificielleauservicedelaper- formance et de la souveraineté. Quelles sont vos principalesmissions et domaines d’expertise ? Notremission est simple : exploiter la donnée et l’IA pour créer de la valeur et protéger la souveraineté. Nous avons deux grands domaines d’expertise. Le premier est l’intelligence économique, le renseigne- mentetlacybersécurité:nostechnologiespermettent aux acteurs souverains de traiter d’immenses volumes de données hétérogènes pour détecter des signaux faibles, anticiper lesmenaces pour une prise de décision éclairée et rapide. Le second concerne la transformationnumériquedesentreprises.Nossolu- tionsmétiers–CRM,retail,finance,télécoms,secteur public–intègrentdesbriquesd’IAquioptimisentles processus,enrichissentl’expérienceclientetcréentde nouvelles sources de valeur. Ce qui fait notre force, c’est notre expertise de pointe en IA et notre compréhension fine des besoins métiers, que ce soit dans les secteurs stratégiques de l’État oudans lemonde économique. Peut-on vous définir comme le futur Palantir européen ? On nous compare parfois à Palantir car nous parta- geons une ambition commune : exploiter la donnée et l’IA pour servir la souveraineté et la perfor- mance. Mais je préfère dire que ChapsVision construit une réponse européenne, avec ses propresspécificités.Notredifférence est d’être ancrés en Europe, au service de ses États et de ses entreprises, avec une attention particu- lière à la souveraineténumérique.Nousdéve- loppons des technologies puissantes de traitement de données et d’IA, mais aussi des solutions métiers conçues pour répondre aux besoins opérationnels.Oui,nous visons à devenir l’acteur de réfé- rence européen, mais avec une approche qui nous est propre : souveraine, éthique et tournée vers l’innovation. Pouvez-vous revenir sur la vente d’eFront à BlackRock ? AvantChapsVision,j’aifondéeFront,éditeurdelogi- cielsspécialisédanslagestionalternative.Aprèsplus devingt ansde croissance et une forte internationali- sation, nous avons vendu l’entreprise en 2019 à BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. Cette expérience a été extrêmement forma- trice.Ellem’aprouvéquel’onpouvaitenFrance,bâtir un leader mondial du logiciel. Elle m’a aussi donné l’élanpour une nouvelle aventure encore plus ambi- tieuse : placer ladonnée et l’intelligence artificielle au cœur de la performance des organisations. Quelles sont vos estimations de croissance pour le Private Equity ? Le Private Equity est en reprise après une période compliquée, portéparplusieurs tendancespositives. En2024, les investissements enbuyouts ont rebondi de 37 % pour atteindre 602 Mds $, avec une crois- sance de 54 % en Europe. Au premier semestre 2025, la valeur des deals aux États-Unis a pro- gressé de 50 % par rapport à 2024, tandis que le premier trimestremondial a enregistré une hausse de 40 % des deals (495 Mds $) et +80 % pour les exits (302Mds $). Les perspectives restent encourageantes : selon McKinsey,30%desinvestisseursinstitutionnelspré- voient d’augmenter leurs allocations au PE dans les 12 mois. BlackRock estime que les marchés privés passeront de13.000àplusde20.000Mds $d’ici 2030. Precedence Research anticipe un marché mondial à 1 350Mds $ en2034, avecunCAGRdeprèsde 10%. Enfin,91%desprofessionnelsinterrogésparAbsolvo anticipent une hausse de l’activité en 2025, avec une montée des stratégies de consolidation. Warburg Pincus prévoit également un regaindes LBOgrâce à labaissedes taux et auxopportunités créées par l’IA. Pourquoi avoir racheté Sinequa ? Nous avons acquis Sinequa car c’est un leadermon- dial de l’Enterprise Searchet de l’IAcognitive, capa- ble de traiter d’immenses volumes de données structurées ounon, et d’enextrairede lavaleur grâce à l’IA. Cette acquisition renforce notre expertise sur la donnée et l’IA, et nous permet de proposer à nos clients – qu’ils soient acteurs souverains ougrandes entreprises – des solutions encore plus puissantes pour exploiter l’information, anticiper les risques et optimiser leur performance. Avec Sinequa, nous avons enrichi notre portefeuille technologique et réuni des talents uniques pour accélérer notre ambition : devenir le leader européen de la valorisation de la donnée. Enquoi consiste ‘Sinequa for Private Equity’ ? Sinequa apporte au Private Equity une capacité unique à rechercher et analyser instantanément des masses de données internes et externes : documents financiers et extra-financiers, rapports de due dili- gence, actualités sectorielles, contrats, données non structurées…Les principaux bénéfices sont triples : - Sourcing plus rapide d’opportunités d’investisse- ment. - Suivi intelligent des participations pour anticiper risques et leviers de croissance. -Reportingetconformitéautomatisés,enconsolidant des informations dispersées. Notre solution Sinequa for Private Equity, c’est la puissance combinée de l’IAet du search appliquée à unmétier où l’accès intelligent à l’information est un avantage compétitif décisif. Sinequa for PE a déjà été adoptée par des sociétés de gestion de premier rang comme Bpifrance ou encore TikehauCapital. Comment l’IA transforme-t-elle le Private Equity ? L’intelligence artificiellebouleverse enprofondeur le Private Equity. 1. Exploitation des données massives : elle permet d’analyser rapidement des flux hétérogènes – finan- ciers, opérationnels, sectoriels ou non structurés – et d’en tirer des insights. 2.Efficacitéopérationnelle :l’IAautomatiselerepor- ting, la conformité ou le suivi des portefeuilles, libé- rant du temps pour la stratégie. 3. Anticipation et décision : grâce auxmodèles pré- dictifs, les investisseurs évaluent mieux les risques, repèrent les opportunités et optimisent leurs straté- gies de sortie. 4.Différenciationcompétitive : dansunmarché très concurrentiel,l’IAoffreunavantageenrapidité,per- tinence et performance. L’IAn’est donc pas seulement un ensemble de tech- nologies:c’estunlevierstratégiquepourtransformer l’investissement et créer de la valeur. Quels sont les atouts du Luxembourg pour le Private Equity et l’IA ? Le Luxembourg réunit des atouts uniques. C’est d’abord la première place européenne de domicilia- tion des fonds, avec un écosystème financier solide, stable et reconnu pour sa clarté réglementaire. C’est aussi un carrefour européen, à proximité immédiate des institutions communautaires, idéal pour déve- lopper des solutions d’IA appliquées aux secteurs régulés et souverains, dans un cadre favorable à la souveraineténumérique.Enfin,lepaysdisposed’un écosystème technologique en forte croissance et d’une politique d’innovation ambitieuse, qui en font un terrain idéal pour déployer nos expertises en IA et en valorisation de la donnée. Quelles sont vos ambitions auLuxembourg ? Le Luxembourg est un hub stratégique pour ChapsVision. Nos ambitions y sont doubles : - Accompagner les acteurs financiers – fonds de Private Equity, gestionnaires d’actifs – avec nos solu- tions logicielles et d’IA, pour mieux exploiter leurs données, optimiser leurs processus et répondre aux exigences de conformité. A Cet égard, ChapsVision estmembre associé de la LPEA. -Renforcernotreproximitéaveclesinstitutionseuro- péennes et acteurs souverains, en leur apportant nos technologies de cybersécurité, d’intelligence écono- mique et de traitementmassif de données. Notreobjectifestclair:faireduLuxembourgunpilier denotredéveloppementinternational,àlacroiséede nos expertises financières et souveraines. Rencontre avec Olivier DELLENBACH, CEO de ChapsVision « L’intelligence artificielle bouleverse en profondeur le Private Equity » ByFlorentDENYS,Counsel,Arendt&Medernach E xchange-traded funds (ETFs) continue to attract record inflows inEurope, drivenby investor de- mand for transparent, liquid, and cost- effective investment solutions. Institutional investors, such as insu- rers, pension funds, and corpo- rate treasurers, are increasingly usingETFs both tactically and strategically. They rely onETFs for asset allocation, liquiditymanagement, and for gaining exposure to speci- fic strategies, such as ESG-re- lated investments. Meanwhile, retail investors are gaining eas- ier access to ETFs via online platforms and robo-ad- visors.Against abackdropof heightenedregulatory scrutinyoncosts andperformance, ETFs arebecom- ing a mainstream investment vehicle across a wide range of investor profiles, from daily portfolio con- struction to long-termfinancial planning. Luxembourg: a home for diverse ETF strategies Today’s ETF landscape is no longer limited to tradi- tional long-only equity index tracking strategies. Luxembourg-domiciled ETFs now span a broad range of strategies, including asset classes such as fixed income, structuredproducts like collateralised loan obligations (CLOs) or derivatives-based short strategies, as well as thematic strategies (ESG, de- fence,AI, etc.). More sophisticated formats, such as target maturity date and life cycle funds, are also gaining traction. These structures offer predefined investment hori- zonsorgraduallyshiftingassetallocationsovertime, such as progressively transitioning from equities to fixed income, making them suitable for both every- day portfolio construction and long-term financial goals like retirement planning. Structuring options: platforms, compartments, and share classes Luxembourg has already seen successful ETF launches across all structural formats, from fully dedicated ETF umbrellas to indi- vidual ETF sub-funds and ETF share classes within flagship traditional UCITS. These op- tions provide flexibility depending on the sponsor’s ambitions, strategy, andexist- ing fund range. For managers with an established mutual fund platform, adding an ETF sub-fund or share class may offer an efficient way to enter the market without reinvent- ing their infrastructure. Luxembourg offers a robust, yet flexible, environment for ETF launches, largely thanks to the UCITS framework. The same legal structures used for mutual funds are fully ETF com- patible, and local service providers, such as fund ad- ministratorsanddepositarybanks,arewellequipped to support ETF operations. More recently, interest has grown in launching ETF share classeswithin traditional, non-ETFUCITS sub- funds. These classes coexistwithin the same legal en- tity,benefitingfromthefund’sexistingecosystemand track record. They may also enjoy tax advantages, such as exemption from the Luxembourg subscrip- tion tax ( taxe d’abonnement ). Key considerations for launching an active ETF share class Launching an ETF share class within a traditional fundcantriggerlegal,regulatory,andoperationalim- plications. From a legal and regulatory perspective, ETF-specific and listing-related rules will typically apply and impact the fund and itsmanager. For ETFs, transparency is key. Beyond the standard prospectus disclosures, key information documents, and marketing materials, ETF managers must also publishdetailedportfolioholdings.Foractivelyman- agedETFshareclasses,theLuxembourgregulatoral- lows monthly publication of holdings with a one-month time lag, in order to preserve proprietary strategies and limit front running. Listing an ETF on a stock exchange also triggers obligations under the Market Abuse Regulation (MAR), requiring both the fund and its manager to implement robust policies and procedures for han- dling inside information,managingdisclosures, and ensuring fair treatment of investors.Additional list- ing rulesmayapply, includingperiodicdisclosures, prospectus updates, and statutory auditor rotation. Fromanoperational perspective, anETF share class relies on both traditional fund infrastructure, such as NAV calculation, custody, and transfer agency, andadedicatedETFecosystemthat includes autho- rised participants (AP), market makers, and listing venues. Luxembourg-basedproviders increasingly support this dual set-up. Akeyoperational consideration ismanaging theAP relationship.Ontheprimarymarket,APsoftenplace large, sometimes intraday, orders, significantly im- pacting liquidity. As a result, traditional liquidity toolssuchasswingpricing,whicharequitecommon for traditional non-ETF classes, may need adjust- ment.An anti-dilution levy (ADL) is oftenpreferred in ETF share classes to better handle large, antici- pated flows and protect fund performance. In prac- tical terms, this means the fund administrator must be equipped to operate different liquidity manage- ment mechanisms within the same sub-fund. Dealing deadlines may also need to be adjusted. Typically, non-ETFshare classesmaintain their stan- dard cut-off time, while ETF share classes benefit from a later cut-off to allow authorised participants toplace end-of-dayorders. This helps alignprimary market activity with secondarymarket trading and ensures accurate NAV execution. In operational terms, this means the fund administrator must be able tosupportmultipledealingcut-offtimeswithin the same sub-fund. Anotherfundamentaloperationalchoiceisthesettle- ment model. Issuers must decide between the local Central Securities Depository (CSD) model and the international CSD (ICSD) model. Some ETF issuers choose to settle trades througha localCSD, typically used for ETFs listed on a single domestic exchange. Thismodel alignswellwith localmarket infrastruc- ture and participant expectations. However, when an ETF is distributed cross-border, the local CSD model can lead to operational fragmentation, re- quiring investors and intermediaries to manage multiple accounts and coordinate securities move- ments across different markets. For this reason, many issuers, particularly those targeting pan-Eu- ropean distribution, favour the ICSDmodel, where settlement occurs through international platforms. The ICSD model centralises settlement, simplifies cross-borderprocessing, andreduces complexity for international investors. Given that ETFs domiciled in Luxembourg are often marketed and listed in multiple jurisdictions, the ICSD model tends to be the preferred approach. That said, Luxembourg ac- commodates bothmodels, offering issuers the flex- ibility to align their operational setup with their distribution strategy. Notwithstandingtheseconsiderations,itisworthem- phasising that launching an ETF share class can rep- resent ahighly scalablemodel.While the initial setup may involve careful coordination, particularly in es- tablishing the appropriate ecosystem and engaging relevant service providers, subsequent ETF share classes can typically be launched with significantly greaterefficiency,whetherwithinthesamecompart- ment or across other compartments of the umbrella. Assuch,ETFshareclassesoffernotonlyaviablepoint of entry into the ETF space, but also a commercially andoperationallysustainablepathforfutureproduct development. Conclusion: a credible, flexible route tomarket LaunchinganETFinLuxembourgmayrequiresome planning and coordination, but it is by no means an insurmountablechallenge.Formanagerswhoalready runUCITSproducts, the leap is not as far as it seems. Andwith growing interest in active ETFs, traditional managers can also take part in this trend. With the right structuring choices and the support of experi- enced providers and advisors, what once appeared prohibitively complexmay in fact become a strategic accelerator in today’s competitive fund landscape. *https://www.arendt.com/about-us/our-people/florent-denys/ Frommutual fund to ETF: a strategic step forward
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