Agefi Luxembourg - octobre 2024

AGEFI Luxembourg 8 Octobre 2024 Economie Par Olivier NARDI, Managing Partner et Alexis CHEVASSU, Senior Manager - Clarity Consulting S.à r.l. D ans un paysage commercial mondialisé, les organisa- tions multinationales opè- rent très souvent dans des juridictions qui adhèrent à des normes compta- bles différentes. Pour le ges- tionnaire financier, le pilotage des consoli- dations multi-GAAP (aux normes IFRS et/ou GAAP locaux) peut pré- senter une série de défis. Pour s’assurer de l’exacti- tude et la conformité des états financiers consolidés, il faut une planificationminutieuse, une com- préhension approfondie de chaque référen- tiel comptable et lamise enœuvre de solutions pratiques. Pour cela, différentes méthodologies peuvent être suivies. L’approchedes systèmes comptables parallèles est l’une desméthodes les plus structurées pour traiter la consolidation multi-GAAP. Dans ce modèle, les sociétés tiennent des liasses ou des systèmes dis- tincts pour chaque norme comptable. Par exemple, une entreprise peut utiliser un système pour se conformer aux IFRS et un autre pour se conformer à la fiscalité locale. Cettedémarcheestparticulièrementutilepourlesor- ganisations qui doivent produire des états financiers selondifférentes normes comptables oufiscales. Elle offreclartéetprécision,carchaquegrandlivreestali- gné directement sur ses besoins respectifs. Cepen- dant, le coût et la complexité de la maintenance de différents systèmes peuvent avoir des limites. De plus,cetteméthodeaugmentelachargedetravaildes équipesconcernées,quidoiventassurerlacohérence entre les systèmes. En conséquent, cette solution est plus adaptée aux grands groupes, qui peuvent inté- grer plus facilement ces coûts à leur budget. L’utilisation d’outils d’automatisation ou de gestion dedonnéespeutpermettreunrapprochementtrans- parent entre lesdifférents systèmesutilisés.Denom- breux logiciels comptables et de consolidation intègrent ces outils, afinde faciliter la transition entre les processus et réduire le risque d’erreurs. L’approchepar les ajustements consolidés . Dans ce cadre, les filiales sont consolidées selon la règlemen- tation applicable à chaque société, puis des écritures d’ajustement sont effectuées pour tenir compte des différences entre les normes locales et celles applica- bles pour le groupe. Les ajustements consolidés peuvent simplifier la présentationde l’informationfinancière des filiales, ce qui permet à chacune d’entre elle de continuer à présenter ses rapports selon les normes locales. Les variations entre les règles locales et celles de la so- ciété consolidante sont traitées de manière centrali- sée par cette dernière. Cette méthode est particulièrement rentable et évited’avoir à tenir plu- sieurs registres. Toutefois, cettedémarchepeut créer un nombre important d’ajustements, et des rappro- chements complexes peuvent être nécessaires pour s’assurer que toutes les corrections d’homogénéisa- tion comptables sont exactes. Elle peut s’appliquer en complément de laméthode précédente. La conversiondeméthode étant complexe, on la re- trouve souvent pratiquée en période transitoire. L’utilisation d’ajustements, au niveau consolidé, peut être un gain de temps à court terme. L’approche de conversion globale , se distingue comme une solution complète, bien qu’exigeante. Elle consiste à convertir les états financiers de toutes les filiales pour les aligner sur la norme d’informa- tion principale de la société mère, qu’il s’agisse des IFRS ou de tout autre cadre comptable reconnu à l’échelle mondiale. Quels sont les avantages, les défis et les princi- paux facteurs à prendre en compte avec cette der- nière approche ? Rationalisation des états financiers du groupe Le principal avantage de l’approche de conversion globale est sa capacité à créer une cohérence dans l’ensemble de l’organisation. Lorsque toutes les fi- liales utilisent la même norme comptable, le pro- cessus de consolidationdevient plus simple. Il n’est pas nécessaire d’effectuer des rapprochements ou encore de retraitements importants pour tenir compte des différences entre lesGAAP locaux et la norme appliquée par le groupe. Cela réduit consi- dérablement le risque d’erreurs et garantit un pro- cessus de consolidation plus rapide et efficace. Elle offre transparence et comparabilité dans l’information financière. Lorsque les données comptables et financières de toutes les filiales sont présentées selon le même GAAP, les parties tierces (ou en interne) peuvent plus facilement évaluer la santé financière des sociétés du groupe, sans avoir à naviguer dans les nuances des diffé- rentes normes comptables. Cette cohérence est parti- culièrement précieuse pour les investisseurs, les prêteurs et les orga- nismes de réglementa- tion qui s’appuient sur des rapports normalisés pour prendre des déci- sions avisées. Assurer la conformité réglementaire Malgré ses avantages, l’approche de conversion glo- bale présente d’importants défis réglementaires. De nombreux pays imposent l’application de règles comptables et fiscales localespour les rapports statu- taires, ce qui signifie qu’il n’est pas toujours possible deconvertirl’ensembledesfilialesdanslanormeap- pliquéeparlasociétémère.Dansdetelscas,ellespeu- vent avoir besoin de préparer des états financiers conformes aux règles locales, pour des besoins prin- cipalement fiscaux ou légaux. Cette double exigence de déclaration peut entraîner une charge de travail supplémentaire pour les équipes comptables locales, qui doivent tenir à jour deux jeux de comptes. Pour cette raison, elle est sou- vent plus adaptée aux juridictions où le GAAP du groupe est la norme requise ou acceptable pour l’in- formation réglementaire. Coûts et demandes de ressources L’approche de conversion globale est gourmande en ressources. La conversion des états financiers d’une norme comptable à une autre nécessite une compré- hensionapprofondiedesdifférentesnormesetdeleur impactsurdiversaspectsdel’informationfinancière; lesquels sont applicables aux sociétés dugroupe. Les équipes locales doivent être formées pour gérer les nouvelles normes de reporting, et les entreprises peuvent avoir besoin d’investir dans des consul- tants spécialisés et/ou des outils/logiciels spéci- fiques, afin de faciliter le processus de conversion. De plus, certains ajustements de conversion peu- vent avoir des impacts importants sur les résultats financiers, nécessitant une planification et une exé- cution opérationnelle réfléchies. Ces coûts, bienqu’importants, peuvent être justifiés à long terme si l’organisation gagne en efficacité dans le processus de consolidation, réduit les risques de conformité et améliore la qualité de l’in- formation financière. Construire une durabilité à long terme Malgré les challenges que la conversion suscite à la mise en place, l’approche de conversion globale peut offrirdesavantagesàlongtermeentermesdesimpli- fication et d’évolution. Une fois que toutes les filiales sontconvertiesauxGAAPchoisisparl’entitéconsoli- dante, les changements de périmètre ou restructura- tionsfuturespeuventêtreintégréesplusfacilement.Il n’est pas nécessaire d’effectuer des rapprochements continus oudemaintenir des ajustements consolidés de conversion au niveau du groupe, ce qui réduit la complexité globale duprocessus de consolidation. À long terme, cette démarche permet de s’adapter plus facilement aux changements de normes comp- tables ou de structures du groupe. Par exemple, si la société mère rapporte en IFRS et que cette dernière norme introduit de nouvelles réglementations, le fait de disposer d’unGAAPunique permet à l’organisa- tion demettre enœuvre plus facilement ces change- mentssansavoiràrapprocheretidentifiertoutimpact sur lesGAAP locaux. Trouver l’équilibre entre avantages et complexité Bien que l’approche de conversion globale offre un cadre simplifié et cohérent pour la consolidation des étatsfinanciers, ellen’est pas sans complexité. Les en- treprisesdoiventévaluersoigneusementlescoûts,les exigencesréglementairesetlesressourcesnécessaires àlamiseenœuvred’unetellestratégie.Dansdenom- breuxcas,lesorganisationspeuventchoisird’adopter progressivementcetteapproche,encommençantpar les filiales situées dans des juridictions où les enjeux réglementaires ouopérationnels sontmineurs. En conclusion, la gestion des consolidations Multi- GAAP est une tâche complexe qui nécessite une ap- proche stratégique adaptée aux besoins spécifiques du groupe. Bien qu’il n’existe pas de démarche unique,l’utilisationd’outilsetunecompréhensionap- profondiedesnormescomptablespeuventaideràra- tionaliserleprocessusetàgarantirlaconformitédans plusieurs juridictions. L’approche de conversion glo- bale pour les consolidationsMulti-GAAP est une so- lutionpuissante pour les organisations qui cherchent à normaliser et à simplifier leurs processus de repor- ting financier. En alignant toutes les filiales sous une normecomptableunique,lesentreprisespeuventob- tenirplusdecohérence,detransparenceetd’efficacité dansleursétatsfinanciersconsolidés.Cependant,elle nécessiteuneplanificationminutieuse,desinvestisse- ments dans les ressources et un engagement ferme envers la viabilité à long terme afin de profiter au mieux de ses avantages. Pour les organisations qui sont prêtes à entreprendre cette transformation com- plexe, les avantages en termes d’amélioration de l’in- formation financière et de réduction des efforts de consolidationpeuvent être considérables. Dans tous les cas, la clé du succès des consolidations multi-GAAPrésidedanslechoixdel’approchelaplus adaptéeàcesbesoins,quiéquilibreralesexigenceslo- calesaveccellesrapportéesparlasociétéconsolidante. Gestion des consolidations multi-GAAP T hemonthly PwCBusiness Barometer reached -4 in September, recording a 6- point increase compared to the -10 recorded the previousmonth, but still remaining innegative terri- tory. The confidence growthwas mostly causedby the easingmone- tary policy of the ECB, which cut interest rates by 25bps for the se- cond time inSeptember. As a result, confidence indicators in the Grand Duchy showed marginal impro- vements. In Luxembourg, the consumer confidence indicator rose last month for the first time since June, driven by a decrease in inflation from1.7%inAugust to 0.8% in September, reaching its lowest level since the pandemic and well below the ECB’s target of 2%. In September, the consumer confidence indicator sawincreasedoptimismin four of the five areas assessed, including a significant rise in major purchases plan- ned by households. However, the busi- ness activity inLuxembourg, particularly theindustrialsector,continuedtostruggle in the first half of the year, showing no signs of an imminent recovery. Industrial production fell by 2.9% in the first seven months of the year compared to the same period in 2023. According to STATEC business surveys, the industrial sector in the Grand Duchy remains on a downward trend, offering little hope for a short-termrecovery. The construction sector, whichhas been heavily impacted by closures and job losses in thepast year, has seen itswork- force contracting by 1.6% in the second quarter. The only positive news comes from the housing market, where the number of transactions has risen shar- ply after five consecutive quarters at his- torically low levels. Despite this, prices remain low, having fallen by more than 8.3% year-on-year inQ2. However, it seems likely that real estate prices have reached their lowest point and should rebound slightly in the comingquarters,withviewof theECB’s rate cuts. IntheEuroArea,inflationslowedto1.8% in September, with core inflation decrea- sing to 2.7%. The deceleration suggests that inflation is aligning with the ECB's targetmore rapidly thanpreviously anti- cipated. Consequently, the central bank appearstobereevaluatingitsfocus,direc- ting attention towards addressing the region's subduedgrowthoutlook. Following a 25bps interest rate reduction inSeptember,theECBnowfacesthepivo- tal question of how swiftly it intends to normalise interest rates. Amid concerns of a cooling economy, prolonged restric- tive rates couldpotentiallydrive inflation below the 2% target, prompting the ECB to carefully consider its next steps. The economic landscape in Europe is increasingly portraying signs of a down- turn, withGermany and France encoun- teringvariouspoliticalandeconomicchal- lenges.Germany’scompositePMIplum- meted to 47.2 in September, marking a seven-month low and falling short of expectations. Similarly, France's composite PMI decli- nedto47.4,aneight-monthlow,signalling economic contractions in both countries. With growth facingmounting pressures, the ECB may opt for a more assertive approach, contemplating the possibility of implementing at least two additional rate cuts by the year's end. In theUS, after the Fedopted for a strong 50bps interest rate cut in September, the economy is heading towards a “soft lan- ding”, pushing away the fear of a reces- sionof the lastmonths. The first indicator ofsuchatrendisthenewdataonjobcrea- tionforSeptember,with254,000newjobs created in the last month. This number strongly beat the expectations of analysts and of the US Bureau of Labor Statistics itself, spreading optimismin the country. At the same time, these above expecta- tions results have strong implications for the next cut rates. The Fed will no longer need strong interventions of fur- ther 50bps cuts in the last months of the year, butwill rather opt for smaller cuts, if any at all. Inrecentweeks,marketattentionhastur- ned once again to the Middle East follo- wingIsrael'sattackonBeirutandthesub- sequent military response from Iran. The conflict has led to a significant spike in oil prices, with further increases anticipated, particularlyifIsraeltargetsIran'soilfacili- ties.Despitemorethanayearofconflict,a potentialresolutiondoesnotappeartobe imminent, heightening global concerns about further escalation. The monthly PwC barometer, in collaboration with AGEFILuxembourg,isaneconomicconfidenceindi- cator that is intended to be a simple and pragmatic tool aimed at capturing the economic atmosphere of the GrandDuchy eachmonth. The indicator is based on a number of sentiment indices published monthly by Eurostat and Sentix, which are based on surveys (businesses, consumers or investors/analysts). The indicators used are: consumer confidence (EA for euro area and LUX for Luxembourg), industrial confidence (EA and LUX), construction confidence (EA and LUX), financial confidence (EA), retail confidence (EA), services confidence (EA) and the Sentix Index (EA). The evolution of the barometer over the past four years is displayed on the graph below. PwCMarketResearchCentre, IHSMarkit,Sentix,STATEC The monthly PwC Barometer

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