Agefi Luxembourg - novembre 2025

AGEFI Luxembourg 4 Novembre 2025 Économie L e ministre des Finan- ces, Gilles Roth, a participé aux réu- nions de l’Eurogroupe et du Conseil des affaires économiques et financières (ECOFIN) à Bruxelles les 12 et 13 novembre 2025. Lors de la réunion de l’Euro- groupe, lesministres des Finances ont examiné les dernières évolu- tionsmacroéconomiquesainsique la compétitivité et l’innovation de la zone euro dans un contexte mondial en rapide évolution. Cette discussion a été suivie d’un échangesurlesprioritéspolitiques en vue des recommandations concernant la politique écono- mique de la zone euro pour 2026. Les ministres des Finances ont également euunéchangedevues avec les représentants du Mécanisme de surveillance unique (SSM) et du Conseil de résolution unique (SRB) au sujet des récents développements de l’Union bancaire. Les discussions à l’Eurogroupe se sont conclues par un échange sur l’avenir de la finance numérique. Dans le cadre de la réunion du ConseilECOFIN,lesministresont poursuivi leursdiscussions sur les développements liés à la guerre contre l’Ukraine ainsi que sur les évolutions internationales concer- nant le pilier 2. À la suite de ces échanges, les commissaires Albuquerque etDombrovskis ont présenté leurs rapports annuels respectifssurl’avancementdestra- vaux relatifs à la simplification administrative. Les ministres des Finances ont également approuvé desmodificationsapportéesàplu- sieurs plans nationaux pour la reprise et la résilience, dont celui du Luxembourg. Par ailleurs, les ministres des Finances ont eu un échange sur le libre-échange avec leurs homologuesdes paysmem- bres de l’Association européenne de libre-échange (AELE). LeministredesFinancesadéclaré :«Ilestessentielquel’Europeren- force ses efforts en matière d’in- novationtechnologiqueetdesim- plificationadministrativeafind’as- surersacompétitivité.L’Unionde l’épargne et des investissements sera clé en la matière. C’est ainsi que nous renforçons notre crois- sance. C’est ainsi que nous conso- lidons notre souveraineté écono- mique et notre résilience. Seule une économie forte nous mènera à cette Europe forte. » En marge des réunions, Gilles Roth a eu un entretien bilatéral avec la Commissaire européenne aux Services financiers, Maria Luís Albuquerque. Le ministre desFinancesyanotamment réaf- firmé lapositionduLuxembourg surl’architecturedelasupervision en Europe. Source :ministèredesFinances Gilles Roth à Bruxelles dans le cadre des réunions de l'Eurogroupe et du Conseil ECOFIN « Seule une économie forte nous mènera à une Europe forte » Gilles Roth, Luxembourg; Kristupas Vaitiekūnas, Lithuania ©MFin L e volume des exportations de biens duLuxembourg vers les États-Unis affiche une légère diminution cette année, notamment en ce qui concerne les métaux et produits associés, mais celle-ci estmoins prononcée qu’au niveau européen. La valeur de ces exportations a par contre augmenté et la part demarché des États-Unis dans les exportations luxembour- geoises demeure stable. Suite à l’accord du 27 juillet, les droits de douane appliqués par les États-Unis sur les importations de l’Union européenne s’élèvent depuis le 7 août à 15 % pour la plupart des marchandises (au lieu des 20 % annoncés le 2 avril à l’occasion du Liberation day ). Les produits de l’acier et de l’aluminium constituent une excep- tion notable : ils étaient déjà frappés de droits de douanes de 25 % depuis le 11 février, un taux que les États-Unis ont relevé à 50 % le 4 juin [1] . Ceci n’est pas anodindupoint devueduLuxembourg, carmêmesisesexportationsdebiensvers lesÉtats-Unisne représentent que 3%du total,celles-cisontmajoritairementconsti- tuées de métaux et de produits des métaux (àhauteur d’unpeuplusde 40% du total sur les dernières années [2] ). Sur l’ensemble des 8 premiers mois de 2025, levolumedes exportationsdebiens du Luxembourg vers le pays de l’Oncle Sam marque un repli de 2 %. Sur les métaux et produits associés, le recul atteint environ 5 % sur lamême période, avec toutefois des tendances mitigées (baissesurlesproduitsbrutsd’environ18 %, mais hausse de l’ordre de 15% sur les ouvrages en ces métaux). Par contre, le volumedesexpéditionsaaugmentépour d’autres catégories de produits, notam- ment dans les domaines du plastique (+180 % sur les 8 premiers mois), du caoutchouc(+70%)etdestextiles(+50%), avecdestendancesquidemeurentgloba- lement favorables jusqu’en août. Cette baisse des volumes exportés côté luxembourgeoisdoitêtremiseenperspec- tive avec la tendance relevée au niveau européen, à savoir un recul encore plus prononcé, de presque 10 % pour l’Union européenne(UE)danssonensemble(tou- jours sur les 8premiersmoisde 2025). Les résultats sont cependant très contrastés selonlesÉtats-membres.Lereplieuropéen s’explique essentiellement par ceux enre- gistrés par l’Espagne (-20%), les Pays-Bas (-12 %) ainsi que – dans une moindre mesure – la Finlande (-27%), la Grèce (- 20 %) et l’Allemagne (-6%). Pourd’autres pays, on relève sur la même période une croissanceà2chiffres,notammentpourla Belgique, leDanemark ou l’Irlande. Baisse en volume, hausse en valeur Si l’on considère maintenant la valeur des exportations de biens vers les États- Unis, le Luxembourg affiche une hausse de 15 % environ sur un an (sur les 8 pre- miers mois), un résultat qui se compare à nouveau favorablement à la tendance européenne (+10 % environ sur la même période).Cetteprogressionenvaleurface àunebaissedesvolumes,ouàdéfautune baisse moins forte en valeur qu’en volume, témoigned’unaccroissement de lapart deproduits plus onéreux exportés par rapport à l’année passée et concerne une majorité des pays de l’UE. Ainsi, la part des États-Unis dans le total des exportations de biens du Luxembourg exprimées en valeur demeure en 2025 (tout dumoins sur les 8premiersmoisde l’année) similaire à celle relevée sur les années précédentes, soit légèrement au- dessus de 3 %. Il reste que la valeur des exportations de biens vers les États-Unis tend à diminuer au cours des derniers mois pour bon nombre de pays euro- péens, mais pas au Luxembourg où elle demeure relativement stable. Il faut préciser cependant que les exporta- tionsverslesÉtats-Unisavaientnettement progressé en début d’année dans la pers- pective du relèvement des droits de douane US pour plusieurs pays de l’UE (mais pas de manière significative au Luxembourg), d’où un ajustement méca- niqueàlabaisseensuite.Laquestionreste de savoir si le repli récent des expéditions de l’UE vers les États-Unis résulte encore de cet ajustement ou s’il va s’affirmer comme une tendance durable. Baisse en volume, hausse en valeur Si l’on considère maintenant la valeur des exportations de biens vers les États- Unis, le Luxembourg affiche une hausse de 15 % environ sur un an (sur les 8 pre- miers mois), un résultat qui se compare à nouveau favorablement à la tendance européenne (+10 % environ sur la même période). Cette progression envaleur face àunebaissedesvolumes,ouàdéfautune baissemoinsforteenvaleurqu’envolume, témoigned’unaccroissementdelapartde produits plus onéreux exportés par rap- portàl’annéepasséeetconcerneunemajo- rité des pays de l’UE. Ainsi, la part des États-Unis dans le total des exportations de biens du Luxembourg exprimées en valeur demeure en 2025 (tout du moins sur les 8 premiers mois de l’année) simi- laire à celle relevée sur les années précé- dentes, soit légèrement au-dessus de 3%. Il reste que la valeur des exportations de biens vers les États-Unis tend à diminuer aucoursdesderniersmoispourbonnom- bre de pays européens, mais pas au Luxembourg où elle demeure relative- mentstable.Ilfautprécisercependantque lesexportationsverslesÉtats-Unisavaient nettement progressé en début d’année dans la perspective du relèvement des droits de douane US pour plusieurs pays del’UE(maispasdemanièresignificative au Luxembourg), d’où un ajustement mécaniqueàlabaisseensuite.Laquestion reste de savoir si le repli récent des expé- ditions de l’UE vers les États-Unis résulte encore de cet ajustement ou s’il va s’affir- mer comme une tendance durable. La tendance demeure haussière pour les prix immobiliers Au 2 e trimestre 2025, les prix de vente des logements ont augmenté de 4,5 % sur un trimestre au Luxembourg, après -1 % au trimestre précédent. Cette progression particulièrement forte résulte potentielle- ment, comme pour les transactions, d’un effetpassagerenraisondel’expirationdes mesures étatiques fin juin. En effet, les transactions de logements ont bondi au2 e trimestre (plus de 3 000, représentant une haussede85%surunan),maisunniveau plus faible est à attendre au 3 e trimestre selon le montant de nouveaux crédits octroyés durant l’été (comme au tournant de cette année, même si la tendance de fonddevrait rester haussière). En zone euro, les prix des logements ont bienaugmenté (+5%surunan),maisdes disparités importantes existent. Le seul pays à présenter encore un recul est la Finlande (-1 %), alors que d’autres affi- chent des hausses records (p.ex . le Portugal avec +17 % ou l’Espagne avec +13 %). En France, les prix stagnent et en Allemagne la croissance est plutôt timide (+3%contre +7%enmoyenne entre 2016 et 2022).AuLuxembourg, en France et en Allemagne,lesprixsontencoreclairement inférieurs aupic observé en 2022. Plus d’émissions dans les fonds obligataires etmonétaires Au 1 er semestre 2025, les organismes de placement collectif (OPC) ont enregistré 133Mia € de collecte nette en Europe, les troisquartsconcernantdesactifsàrevenu fixe(obligationsetmarchémonétaire).Au Luxembourg, 91 % des émissions nettes ont été enregistrées dans des fonds obli- gataires ou monétaires, contre 54 % en Irlande. L’Irlande attire encore fortement les capitaux dans des fonds indiciels (ETFs) enactions et obligations. Cesder- niers ont représenté près de lamoitié des émissions nettes en Europe au 1 er semes- tre, les deux tiers étant dirigés vers l’Irlande, un quart vers le Luxembourg (qui exonère de la taxe d’abonnement tous les ETFs, y compris ceux gérés acti- vement depuis janvier). L’Irlande voit sa part demarché augmenter à 21,3%(+0,9 point de % sur un an), se rapprochant du Luxembourg (qui recule de 0,7 point de %, à 24,6 %). Au 3 e trimestre, la confiance des investis- seurss’estencoreaméliorée,soutenuepar des perspectives moins incertaines concernant la future politique commer- ciale et monétaire américaine. Les mar- chésontétéprincipalementinfluencéspar des attentes de baisse des taux directeurs aux États-Unis, alors qu’aucune nouvelle baissen’est attendue enzone eurodepuis juin. Les taux à long terme y sont en revanche orientés à la hausse. Dans ce contexte,lescatégoriesd’OPCàactionset à revenufixeont enregistréun investisse- ment en capital globalement positif. Les émissions nettes dans les fonds au Luxembourg ont même atteint en août un niveau recorddepuis 2021. Les prix de l’éducation et de l’enfance rebondissent Au cours de la dernière décennie, les frais liésàl’éducationetàl’enfanceontbénéficié de plusieurs mesures de réduction : mise en place d’une tarification plus avanta- geuse pour les crèches et maisons relais à partird’octobre2017,gratuitédesmanuels scolaires dans l’enseignement secondaire depuis la rentrée 2018/2019, gratuité des crèches et maisons relais pour les enfants scolarisés à l’enseignement fondamental pendant les semaines scolaires et gratuité des cantines scolaires depuis la rentrée 2022/2023. La rentrée 2025/2026 a néan- moins été marquée par un doublement des frais d’inscription à l’Université du Luxembourg,apportantunecontribution significative (0,1 point de %) à l’inflation globale de septembre (2,6%). La croissance des prix liés à l’éducation et à l’enfance se limite à seulement 1,0 % par an sur les dix dernières années (contre environ 1,7 % en zone euro), soit une hausse cumulée de 10,5 % au Luxembourg entre septembre 2015 et septembre 2025. Sur cette période, les prix des livres éducatifs ont baissé de 91,5 %, ceux des cantines de 17,2 % et des crèches et maisons relais de 2,7 %. Les prix de l’enseignement ont en revanche augmenté de 29,8 %, ceux des internats de 23,4%et ceuxdes vêtements et chaussures pour enfants de 21,2 %. La rétentiondemain-d’œuvre demeure élevée Depuis 2023, la Commission européenne calculeunindicateurderétentiondemain- d’œuvre(labourhoardingindicator)ense basant sur les données des enquêtes de conjoncture. Il permet de quantifier dans quellemesurelesentreprisesprévoientde conserver leurs employés malgré une détérioration des perspectives d’activité. Globalement cet indicateur évolue de manière similaire au Luxembourg et en zoneeuro,montrantnotammentdefortes hausses au moment de la pandémie de Covid(2020)etlorsdelacriseénergétique (2022-23). L’indicateur s’est par la suite légèrement replié mais demeure à un niveaurelativement élevépar rapport à la période prépandémique. Ce reflux de la rétentiondemain-d’œuvres’observedans la plupart des branches (industrie, com- merce et services), tant au Luxembourg qu’en zone euro, à l’exception notable de celledelaconstruction.Pourcettebranche, la rétention tend à se stabiliser en zone euro, mais elle continue à augmenter au Grand-Duché cette année (après deux annéesdetrèsfortehausse,renvoyantàla dégradationparticulièrementmarquéede l’activité dans la construction). La productionmondiale de pétrole continue d’augmenter Aprèslachutehistoriquedelaproduction mondiale de pétrole liée à la crise Covid (avec des prix négatifs sur les contrats à terme américains en avril 2020), celle-ci a fortementrebondi,atteignantunnouveau record au 2 e trimestre 2025. La hausse de la production par rapport à la situation d’avant Covid est presque entièrement portée par les États-Unis, désormais pre- mier producteur mondial, et ce, même avant le retour de Donald Trump et sa politique de « Drill Baby Drill ». Ce n’est que depuis le début de 2025 que les pays de l’OPEP ont commencé à relever leur production, après les réductionsmises en place dès la finde 2022. Cette hausse de la production mondiale peut surprendre, car depuis la fin de 2022, leprixdupétrole suit une tendance baissière (le Brent se situe actuellement à 61USD/baril, sonplus basniveaudepuis 2021),laproductionprogressantplusvite que la consommation mondiale. L’excédent de production semble avoir été principalement absorbé par une haussedesstocksstratégiques,surtouten Chine, ce qui a probablement empêché une baisse encore plus importante des prix. Toutefois, la poursuite de la crois- sance de la production reste incertaine faceàdes anticipationsdeprixdupétrole encore relativement basses en 2026. Lesmesures de soutien ralentissent les recettes La croissance des recettes fiscales freine fortement, affichant une progression de seulement 3,7 % sur un an en septembre (après+13%en2024,selonlesdonnéesen base caisse). Les droits d’enregistrement chutent de 24 %malgré une forte hausse des transactions immobilières (+68 % au 1 er semestre). Cette baisse est une consé- quence directe de la réduction de moitié de la base imposable. Les impôts collectés sur les revenus desménages ont diminué de 2%en raisonde l’ajustement des barè- mesd’imposition,d’unétatd’avancement d’imposition des dossiers moins élevé et de la baisse des revenus sur capitaux. L’impôt sur les sociétés, qui avait forte- ment augmenté au tournant de 2025 sous l’impulsion de quelques entre- prises, s’est replié aux 2 e et 3 e trimestres. A noter que le taux de l’impôt sur le revenu des collectivités est réduit d’un point de % depuis le début de 2025. Le projet de budget 2026 intègre des nou- velles mesures qui devraient avoir un impact positif sur les recettes : l’augmen- tation des taux de cotisation liée à la réforme du système de pension (+378 Mio € dès 2026 selon les estimations du projet), l’introduction de l’impôt mini- mum « Pilier 2 » sur les entreprises (+80 Mio€) et lahaussedes accises sur le tabac et les cigarettes (+35Mio €). [1] Ce taux s’applique à tous les pays, sauf auRoyaume- Uni(quicontinueàbénéficierdutauxde25%). [2] Cf. étude 7.1, « Une guerre commerciale emplie d’incertitudes », Note de conjoncture 1-25. Source : STATEC Publication mensuelle du STATEC sur l’état de la conjoncture luxembourgeoise Comment évoluent les exportations de biens vers les États-Unis ? ؑ Sources :Eurostat,STATEC 0 5 10 15 20 25 janvier février mars avril mai juin juillet août Enmilliersde tonnes 2024 2025 Volume des exportations de biens du Luxembourg vers lesÉtats-Unis

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