AGEFI Luxembourg - juin 2025
Juin 2025 37 AGEFI Luxembourg Droit / Emploi L a dernière enquêteWorkmoni- tor Pulse deRandstad, réalisée auprès de plus de 5.000 travail- leurs dans lemonde entier, montre que les talents naviguent sur lemar- ché du travail enportant beaucoup d’attention à certains critères. Del'employabilitéàlaréductiondu stress en passant par l'autonomie et laflexibilité, les talents, toutes générations et tous types d'em- ploi confondus, font des choix bien tranchés. Pour les employeurs, la compréhension de ces arbitrages offre une oppor- tunité claire d'aligner les objectifs de l'entreprise avec les priorités évolutives de la main-d'œuvre et de stimuler la performance, même dans des conditions économiques changeantes. Choix n° 1 : l'employabilité est prioritaire L'employabilité, c'est-à-dire la capacité à resterperti- nent, compétent et en sécurité sur unmarchédu tra- vail en constante évolution, est devenue une attente fondamentalesurlemarchédutravaild'aujourd'hui. Deuxtiers(67%)destravailleursdéclarentqu'ilschoi- siraient l'employabilité plutôt que la possibilité de travailler à distance, et 59% disent qu'ils la choisi- raient plutôt qu'un rôle plus inspirant ou plus pas- sionnant. Même parmi les travailleurs entière- ment à distance, une majorité (51%) privilégie l'employabilité à la flexibilité du travail à dis- tance. Ce chiffre atteint 63% chez les travail- leurshybrides et 71%chez ceuxqui travaillent entièrement depuis leur entreprise. Choix n° 2 : réduction du stress plutôt d'un salaire supérieur L'étudemontreque lebien-être est devenu un élément non négociable pour de nombreux travailleurs. La majorité (60%) des talents préféreraient être moins stressés au travail plutôt que de gagner un salaire plus élevé. Il ne s'agit pas d'une simple hypothèse : 40% ont déjà accepté des postes moins bien rémunérés pour réduire le stress, et 43% ont accepté un posteoffrant despossibilitésdeprogression limitées, mais unmeilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Choix n°3 : la flexibilité horaire plus importante que flexibilité du lieu de travail La possibilité de déterminer ses horaires de travail est la forme de flexibilité la plus demandée (davan- tageque celledu lieude travail). 59%des travailleurs préfèrentl'autonomieenmatièred'horairesdetravail à un salaire plus élevé, tandis que plus de la moitié (56%) déclarent qu'ils préfèrent avoir le contrôle de leurs horaires de travail plutôt que de leur lieu de travail. Les jeunes générations sont à l'origine de ce changement. 61%des Millennials et 60%des mem- bres de la génération Z préfèrent l'autonomie en termes de temps à la rémunération, contre 57% des membres de la génération X et 54% des baby-boo- mers. Ils agissent également en conséquence. Prèsdelamoitié(49%)desmembresdelagénération Z et 43%des milléniaux ont déjà accepté une baisse de salaire en échange d'une plus grande flexibilité horaire. Ce chiffre tombe à 33% pour la génération X et à 27%pour les babyboomers, ce quimet en évi- dence un net changement générationnel dans la manière dont la flexibilité est définie et appréciée. Choix n°4 : lorsque le travail à distance n'est pas possible, les attentes augmentent Les demandes de retour sur site restent un point de tension, mais les données montrent que de nom- breux travailleurs sont ouverts au travail en présen- tiel s’ils ont une compensation en retour. Lorsqu'on leur demande de revenir, la majorité d'entre eux attendent un geste en échange : 65% souhaitent une plus grande flexibilité horaire, 64% attendent un salaire plus élevé et 61% veulent davantage de congés annuels. Si beaucoup sont prêts à faire des compromis, la flexibilité reste une priorité : 73%des travailleursàdistancerenonceraientàunsalaireplus élevé pour préserver leur flexibilité, et 70%renonce- raient à des promotions. Quelles sont lesmesures à prendre pour fidéliser les employés sur le long terme ? L'étude montre que la fidélisation est motivée par trois facteurs essentiels : un salaire correspondant à l'inflation (74%), un soutien solide de la part du manager(68%)etl'alignementsurlesvaleursdel'en- treprise (67%). En outre, 67% des travailleurs affirment que le fait de connaître et de comprendre leur équipededirec- tion les aiderait à rester plus longtemps. Au-delà de larémunérationetduleadership,l'accèsàdescongés prolongés est important. 58% apprécient les congés sabbatiques et 42% citent l'importance d'un soutien pour s'occuper de membres de la famille souffrant de troubles de la santémentale ou de handicaps. Sander van 't Noordende (cf. portrait), PDG de Randstad, a commenté : « Dans le contexte d'une pénuriepersistantedetalentsetd'unenvironnement économique changeant, les talents prennent des décisions réfléchies sur ce qu'ils apprécient le plus - comme l'employabilité, le bien-être et la flexibilité du temps de travail. Pour les employeurs, ceci est l'occasion de consolider la confiance et de renforcer l'engagement d'une manière qui soutienne à la fois les objectifs des talents et ceux de l'entreprise. Les dirigeants qui font preuve de flexibilité, d'équité et de vision à long terme seront les mieux placés pour attireretretenirlestalents,carlescompromisdoivent être équitables pour les deux parties pour être cou- ronné de succès. » Par Dominique de la BARRE, LaNouvelle Ligne H istorien et journaliste, Christophe Dickès est un spécialiste duSaint- Siège et du catholicisme dema- nière plus large. Il a récemment publié un petit ouvrage, Pour l’Eglise, ce que lemonde lui doit , dont l’objet est demettre en lumière les apports de l’Église au monde aufil des siècles. L’auteur estime en effet que non seu- lement lemonde extérieur porte un re- gard négatif sur l’Église, volontiers décrite comme obscurantiste, mais que l’Église elle-même peine aujourd’hui à s’affirmer.Dickèsjugequel’Égliseconnaît malsaproprehistoireetque,pourcetteraison, elle se replie sur une forme de repentance, alors que, selonlemotdeCicéron,l’histoireestaucontrairemaî- tresse de vie et de vérité. Le calendrier grégorien Commençons par le calcul du temps. Tous ceux qui liront cet article lors de sa publication le 31 mai 2025, s’inscrirontdefaitdanslecalendriergrégo- rien, introduit par le papeGrégoire XIII en 1582.Ils’estvoulul’expressiondesconnais- sances scientifiques du moment, qui avaient permis d’établir que le calendrier julien,jusque-làenvigueur,accusaitunre- tarddeonze jourspar rapport à la coursedu soleil. S’il fait figure aujourd’hui de norme universelle,précisémentparcequ’ildécrit de manière exacte la révolution de la Terre autour du Soleil, cela n’a pas toujours été le cas. On signalera du reste le temps qu’il aura fallu aux pays issus de la Réforme pour adopter le calendrier, préférant avoir tort avec le So- leil que raison avec le pape. Apologétique Pour l’Église appartient clairement augenre littéraire de l’apologétique.Aussi, l’auteur s’attache-t-il à pré- senter les très nombreuses contributions que l’Église aapportéesdans lesdomaines lesplusvariés. Ladif- fusion du livre et donc de la lecture, la création des premières universités, la division de la journée en heures telle que nous la connaissons, tout cela naît au sein de l’Église. Mais surtout, c’est au sein de l’Église que surgit au Moyen-Âge la notion de doute, fondement-mêmede l’approche scientifique, car scruter la nature c’est chercher Dieu. Ainsi, l’Église est non seulement à l’originede la toutepre- mière académie scientifique aumonde, l’Accademia dei Lincèi en 1603, mais verra surgir en son sein de nombreux ecclésiastiques qui se révèleront des hommesde sciencede tout premier plan ; Copernic, Mendel, Teilhard de Chardin et Georges Lemaître sont de ceux-là. La laïcité, fille de l’Église Avec la réforme grégorienne (NdlR : sous les papes Léon IX et Grégoire VII) à partir du XI e siècle, naît aussi la distinction entre l’ordre spirituel et l’ordre temporel.Fruitenquelquesortedelaquerelledesin- vestitures,cettedistinctiondonneralieuplustardàla notiondelaïcité(etquineréduitpasàlamanièredont elle est traduite dans le paysage politique français), quiestpropreaumondechrétienetdemeureabsente des paysmusulmans jusqu’à nos jours. C’estpourquoi,Dickèsestimeessentielquel’Églisese réappropriesaproprehistoireaumotifqu’onnepeut pas aimer les autres sans s’aimer soi-même. https://lanouvelleligne.com/ce-que-le-monde-doit-a-leglise/ ChristopheDickès, Pour l’Église,ceque lemonde luidoit ,Perrin,2024. Ce que le monde doit à l’Église L e Luxembourg se dis- tingue à l'échelle mondiale en matière de transmission directe d'héritage par les grands- parents, avec un taux de 64% contre 47% Alors qu'une vague historique de transfert intergénérational de richesse commence à déferler, les modes de transmission évoluent etontd'importantesconséquences sur la répartition des richesses entre les individus et sur les mar- chés financiers. Une étude publiée par Capital Group, société de gestion d'actifs parmi les plus importantes et les plus reconnues au monde avec environ 2.800 milliards de dollars d'actifs sous gestion, met ainsi en évidenceuneaugmentationmon- diale des volumes de patrimoine transféréparlesfamillesfortunées (également désignées «HNW» pour «high net worth») au profit de leurs héritiers. Au total, 600 particuliers fortunés d'Europe, d'Asie-Pacifique et des États-Unis ont accepté de répon- dre à cette étude, dont l'objectif était d'en savoir plus sur l'utilisa- tion qu'ils font de leurs héritages etsurlamanièredontilspréparent leur propre succession. «D'aprèslesestimations,lesbaby- boomers lègueront plusieurs mil- liersdemilliardsdedollars à leurs descendants ces prochaines années aux États-Unis, en Europe et dans les pays asiatiques déve- loppés. Les millennials et la géné- ration Z, qui héritent ainsi de sommes supérieures et à un âge plus jeune que leurs parents en leur temps, auraient sans doute intérêt à faire appel à un conseiller financier, qui connaît les marchés financiers et applique une vision de long terme », explique Guy Henriques,President,Europeand AsiaClientGroup,CapitalGroup. «ChezCapitalGroup,nousavons noué de solides partenariats avec des gérants de fortune. Nous sommeseneffetconvaincusqu'un accompagnement financier de qualité et des performances d'in- vestissement robustes sur le long termegénèrentdemeilleursrésul- tats pour les individus fortunés et pour leurs héritiers. » Sensibiliserlesprochainesgénéra- tions à la gestionpatrimoniale : - Près de la moitié (47%) des 600 personnes interrogées ont hérité directement de leurs grands- parents, et une majorité (55%) a perçu entre 1 million USD et 25 millionsUSD.64%desrépondants luxembourgeois déclarent hériter directement de leurs grands- parents. -Aumoment de recevoir un héri- tage, les millennials ont tendance à se tourner vers les réseaux sociauxetles«finfluencers»(27%) pour obtenir un conseil en inves- tissement, plutôt que vers un conseiller financier (18%). - D'après l'étude, 65% des millen- nials et de la génération X regret- tent l'utilisation qu'ils ont fait de leur legs, et 40% d'entre eux auraient souhaité en investir une plus grande partie. Maximiser le potentiel de l'héri- tage : - Trois quarts des sondés ont des difficultés à parler de leur planifi- cation successorale. - Ils sont 61% à confier la gestion de leur succession à des avocats, 49% à des comptables, et seule- ment20%environàdesconseillers financiers.Lesdétenteursdepatri- moine au Luxembourg accordent une grande importance aux aspects juridiques : 72% d'entre eux ont consulté un avocat lors de la planificationde leur succession. - Au total, 79% des personnes interrogées ne donnent aucune instructionspécifique sur l'utilisa- tion de ce patrimoine, avec des variations régionales : 82% en Asie-Pacifique, 77% en Europe et 77%aux États-Unis. - L'étude met également en évi- dencelefaitquelessommesreçues en héritage sont souvent sous-uti- lisées, voire inutilisées. En moyenne, seulement 22% de ce capital est investi dans des fonds de placement et 11% dans des fonds de pension. - 60% des personnes interrogées sont déçues de la manière dont elles ont utilisé leur héritage, et un tiers regrette d'avoir sous-investi. «Notreétuderévèlequelaplupart des personnes fortunées auraient souhaitéutiliserleurlegsdifférem- ment et en investir une plus grandepartie.Notremission,chez Capital Group, est d'améliorer le quotidien des individus grâce à des investissements réussis. Nous sommesconvaincusquel'investis- sement d'une partie de ce capital leurpermettraitdegénéreruncer- tain rendement sur le long terme. Depuis la création de Capital Group, nous avons noué des par- tenariats avec nos clients pour investir sur plusieurs générations. Endépitdesfluctuationsdesmar- chés, il est important de souligner l'importance de rester investis à long terme », conclut Guy Henriques,Président,Europeand AsiaClientGroup,CapitalGroup. Etude Capital Group sur les enjeux liés au transfert intergénérational de richesse 64 %des luxembourgeois héritent directement de leurs grands-parents © iStock Enquête Workmonitor Pulse de Randstad L'employabilité apparaît comme la priorité absolue
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Nzk5MDI=