Agefi Luxembourg - novembre 2025
AGEFI Luxembourg 30 Novembre 2025 Fonds d’investissement S o far, 2025 has been a strong year for equitymarkets, despite head- winds fromrising trade tensions and geopolitical risks. Nevertheless, the rally in gold and the sharpdecline of theUSdollar suggest that investors re- main cautious about risk exposure.As focus shifts toward 2026, optimismin Europe is growing, supportedby a cyclical recovery, an accommoda- tivemonetary policy, and in- creasing fiscal stimulus - particularly fromGermany. These factors should temporarily nar- row the growth gapwith the UnitedStates, paving theway for stronger performance by Euro- pean equities. This is the viewof Christoph Berger (portrait), CIOEq- uity Europe atAllianz Global Investors. Strong performance in equitymarkets Equity markets have delivered impressive results this year. The euro-denominated Stoxx 600 has risen by 13% so far, while the dollar-based MSCI World, S&P 500, and MSCI Emerging Markets indices have gained 19%, 17%, and 30%respectively. However, for Euro- pean investors, the picture is less favor- able: the euro’s appreciation against the US dollar has reduced foreign returns by roughly 12%. In local currencies, Euro- pean and emerging markets stand out as the clear outperformers of the year. Gold rally signals caution Despite these robust perfor- mances, risks remain. Gold – traditionally viewed as a safe haven in times of un- certainty – has staged an impressive rally, yielding over 50% in US dollars. This surge has been driven largely by central bankdiver- sification away from dollar-de- nominated assets, concerns about US debt sustainability, renewed rate cuts by the Federal Re- serve, and persistent geopolitical tensions. In contrast, oil prices have trended lower, reflecting both rising supply – as OPEC+ modestly increases production – andongoingdoubts about global eco- nomic strength. Uncertainty persists, but outlook remains positive The global economy appears to have absorbed the trade tariffs introducedby President DonaldTrump withoutmajordisruption.However,uncertaintysur- rounding US trade policy continues to weigh on global growth. Against this backdrop, we remain positiveonEuropeanequitiesintheshorttomedium term. Corporate earnings prospects are improving, and leading indicators – such as Purchasing Man- agers’ Indices (PMIs) – continue to signal expansion. This is supported by accommodativemonetary pol- icy and targetedfiscalmeasures, particularly inGer- many. Any market corrections, therefore, should be viewed as attractive buying opportunities. 2026:Acceleration in European earnings growth We are currently in the midst of earnings season, withmore than half of Stoxx 600 companies having reported their results. Overall, outcomes have been mixed, and earnings forecasts have been slightly re- vised downward. However, analysts do not yet seem to fully factor in the negative impact of a weaker dollar on European firms, around a quarter of whose revenues come from the United States. More importantly, the focus is shifting to the future. In 2026, earnings growth among European compa- nies is expected to accelerate to around 12%, as cur- rency pressures ease, the impact of US tariffs diminishes, and the macroeconomic environment improves. This should narrow the growth gapwith US equities – where earnings growth is forecast around14%–markingapotentialturningpointafter years ofAmericanmarket dominance. Attractive valuations AlthoughEuropeanequitieshaveoutperformedUS stocks in local-currency terms this year, valuations remain compelling. The MSCI Europe currently trades at aprice-to-earnings ratioof 14.9x, compared with 22.5x for the US – a 34% discount, well above the historical average of 19%. Small- and mid-cap stocks appear particularly attractive: they tend to benefit more from lower interest rates, have a stronger domestic focus, and are therefore less ex- posed to currency and tariff risks. Investor positioning in European equities also re- mains relatively light. A visible economic recovery or easing geopolitical tensions – such as progress in the conflict in Ukraine – could serve as key positive catalysts. Given the combination of attractive valua- tions, improvingearningsoutlooks, andunderexpo- sure toEuropeanmarkets, the long-termoutlook for European equities remains favorable. Europe Poised for a Catch-Up in 2026 Par Candice BOCLE, Directrice de l’Investissement Responsable, Mandarine Gestion T andis que la communauté finan- cière planche sur l’ESG2.0, l’Eu- rope cherche à renforcer sa souveraineté dans les domaines clés de la défense, de l’énergie et dunu- mérique. Faut-il repenser les cri- tères ESGpour les adapter aux réalités industrielles et sécu- ritaires du continent ? Souveraineté de défense : des compromis sans se compromettre Longtemps en marge des ré- flexions ESG, le secteur de la dé- fense occupe tous les esprits depuis le début de la guerre en Ukraine. Selon Morningstar (1) , l’exposi- tion aux actions du secteur de la défense dans les fonds ESG européens a triplé au cours des trois der- nières années, passant de seulement 0,6 % en moyenne en 2022 à près de 2%en juin 2025. La défense n’a jamais eu besoin des fonds ESGpour se financermais l’éthique, la transparence et la dura- bilité rendent l’ESG de plus en plus pertinent pour un secteur longtemps sous-investi. Récemment, la France a renforcé le développement du cloudde dé- fense souverain, pilotépar laDIRISI (Direction Inter- arméesdesRéseauxd’InfrastructureetdesSystèmes d’Information), afin de sécuriser ses infrastructures critiques tout en maîtrisant leur empreinte environ- nementale.Ceprojets’inscritdansunelogiquedecy- bersécuritéetdesobriétéénergétique.Parailleurs,les achatspublicsdedéfenseintègrentdésormaisdescri- tères sociaux et environnementaux. Le programme européen EDIDP (European Defence Industrial De- velopment Programme) impose aux fournisseursde respecter des standards ESG, notamment enmatière de conditions de travail dans les chaînes d’ap- provisionnement.Danslemêmetemps,lessys- tèmes d’armes autonomes, dont le développement rapide échappe encore à un cadre normatif international, posent des défisenmatièredegouvernanceresponsa- ble. En soulevant des questions d’éthique, deresponsabilitéetdetransparence,ilsil- lustrent la nécessité d’intégrer la gestion desrisquestechnologiquesdanslepi- lier Gde l’ESG. Souveraineté énergétique : la durabilité comme levier d’indépendance L’Europe importe près de 60 % de son énergie (pé- trole, gaz, charbon) (2) . La guerre en Ukraine a mis en lumièreladépendanceénergé- tiquede l’Europe, notamment vis-à-visdugaz russe. Lesministresdel’Énergiedel’Unioneuropéenneont approuvé, le 20 octobre dernier, l’interdiction totale des importations de gaz russe d’ici fin 2027. Parallè- lement, les investissements européens dans les énergies renouvelables ont augmenté de 63 % au premier semestre 2025 (3) , atteignant un niveau his- torique. Le continent bénéficie d’une façade mari- time très vaste, de massifs montagneux, de zones ensoleillées au sud, venteuses au nord… Autant de particularités qui permettent de produire de l’hydroélectricité, de l’éolien (onshore et offs- hore), du solaire, mais aussi d’explorer la géother- mie, la biomasse ou encore le biogaz. L’Allemagne a lancé en 2024 le programme SolarBoost, visant à tripler sa capacité photovoltaïque d’ici 2030. De son côté, la France a inauguré en 2025 le projet H2Med, un corridor d’hydrogène vert reliant Marseille à Barcelone, soutenu par l’UE. Enfin, il ne faut pas oublier le nucléaire, qui relève d’une forme de sou- veraineté “intellectuelle” européenne. Au-delà des politiques publiques, des incitations fis- calesetdespartenariatspublic-privé,lesinvestisseurs jouentunrôleclédanscettetransformation.Lesplans detransitionénergétiqueexigésparladirectiveCSRD permettentauxentreprisescommeEngieouSiemens Energydedémontrer leur alignement avec les objec- tifs de l’Accord de Paris tout en renforçant leur rési- lience face aux chocs géopolitiques. L’efficacité énergétique, la circularité des ressources et la décar- bonation des chaînes de valeur deviennent ainsi des critères de souveraineté industrielle. Le groupe Schneider Electric, par exemple, intègre ces dimen- sionsdanssesrapportsESGpourpilotersesinvestis- sements en Europe. Souveraineté numérique : l’ESGcomme catalyseur de résilience technologique Faceàladominationdesgéantstechnologiquesamé- ricains et chinois, l’Europe renforce sa souveraineté numérique. En 2025, la Commission européenne a lancé l’Observatoire de la souveraineté numérique, chargé de suivre les dépendances technologiques et de promouvoir des alternatives européennes. Selon le Cigref (4) , 80 % des dépenses européennes en logi- ciels et services cloud bénéficient encore à des entre- prises américaines. Les centres de données, bien que moteursdecroissance,posentdesdéfisESGmajeurs. Le projet GreenDataHub, porté par OVHcloud, vise à réduire l’empreinte carbone des data centers en Francegrâceàlarécupérationdechaleuretàl’alimen- tation en énergies renouvelables. La localisation des données, la transparence algorithmique et la cyber- sécurité sont désormais intégrées dans les politiques ESGdesentreprisescommeThales,quidéveloppent des solutions cloud souveraines et responsables. Concernant l’intelligence artificielle (IA), l’Europe peut incarner unmodèle plus sobre (via des acteurs comme Mistral par exemple), éthique et durable. L’Europe doit investir dans des capacités de calculs et de recherche pour rester compétitive. Les investis- seurs responsables sont aujourd’hui confrontés à un dilemme:lesecteurtechnologique,longtempsconsi- déré comme unpilier des portefeuilles ESG, voit son empreinte carbone exploser avec l’essor de l’intelli- gence artificielle et des infrastructures numériques. Dans une optique d’innovation, il s’agit de redéfinir lescritèresESGàl’èredel’IA,toutenutilisantlelevier del’engagementactionnarialpourinfluencerlesstra- tégies énergétiques et éthiques des géants du numé- rique.Eneffet,l’ESGpeutorienterlesinvestissements vers des technologies respectueuses de la vie privée, de l’inclusion et de la cybersécurité. Des cadres ESGrepensés Les investisseurs responsables sont conscients que la défense, la sécurité, le coût de l’énergie et l’impact de l’IA sont désormais au premier plan. Ils sont forcés de repenser leurs filtres et modèles d’analyse, ainsi que revoir leur gamme de produits pour continuer d’innover. ESG et souveraineté sont loin d’être anta- gonistes.Cesdeuxdynamiquespeuventserenforcer mutuellement et dessiner les contours d’un modèle européen résilient, durable et autonome. Des initia- tives comme leDigitalDecade 2030ou leGreenDeal industrielmontrent que cette synergie est non seule- mentpossible,maisnécessairepourbâtiruneEurope plus souveraine et durable. L’intégration des critères ESG dans les politiques de souveraineté européenne ne relève pas d’un simple alignement réglementaire. Elle traduit une évolution profondedesmodèlesdegouvernance, où laperfor- mance durable devient indissociable de l’autonomie stratégique. En somme, l’ESGpeut devenir un levier puissantdesouverainetéeuropéenne,àconditionde dépasser sesdogmes initiauxet d’intégrer les réalités géopolitiques et industrielles du continent. 1)Comment les fondsESGontapprisàaimer lesarmes,Morningstar, 2025 2)EUEnergyinFigures:statisticaldataonEUenergysector,EU,2024 3) NewEnergyOutlook, BloombergNEF, 2025 4)Ladépendancetechnologiqueauxsoftwares&cloudservicesamé- ricains : une estimation des conséquences économiques en Europe, CIGREF, 2025 Défense, énergie, numérique : L’ESG au service de l’autonomie stratégique ? S puerkeess s’associe à EdmonddeRoth- schild (Europe), dans le cadre d’unpartenariat stratégique qui aura pour première concrétisation le lancement d’unnouveau compartiment au seinde la gamme « lux | funds » pro- posée par Spuerkeess : Lux- funds Portfolio Strategic Allocation. Ce compartiment bénéficiera de l’expertise pointue d’Edmond de Rothschild en gestion d’actifs, offrantainsiuneopportunitéd’in- vestissement unique aux investis- seurs à la recherche d’une alloca- tionglobalediversifiée, alliant agi- lité et performance. Unpartenariat fondé sur des valeurs communes Spuerkeess et Edmond de Rothschild partagent une vision commune : celle d’un investisse- ment responsable, ancré dans l’économie réelle et orienté vers la création de valeur durable. Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique d’innovation au ser- vice du client, en proposant des solutions adaptées aux besoins actuels et aux défis futurs. « Ce partenariat reflète notre volonté constante de démocrati- ser l’investissement dequalité. En conjuguant notre proximité avec l’expertise d’un acteur internatio- nalderéférenceengestiond’actifs tel qu’’Edmond de Rothschild, nous offrons à nos clients une opportunitéunique, quel que soit leur niveau de patrimoine », déclareFrançoiseThoma,CEOde Spuerkeess. « Nous sommes très complé- mentaires avec Spuerkeess, qui peut désormais s’appuyer sur notre expertise en gestion active de conviction, notre expérience internationale et notre capacité à offrir un accompagnement per- sonnalisé », ajoute Yves Stein, CEO d’Edmond de Rothschild (Europe). Luxfunds Portfolio Strategic Allocation a pour objectif de répondre aux attentes des inves- tisseurs en quête de stabilité et de performance, même dans des contextes demarché incertains. Cettenouvelle solutiond’investis- sementestexposéedefaçondiver- sifiéeetflexibleauxmarchésfinan- ciers internationaux, et propose une stratégie complémentaire des approchestraditionnelles.Sonpro- cessusd’investissementreposesur une gestion active multi-stratégie et multi-thématique qui s’adapte encontinuaucontextedemarché. L’équipe de gestion dispose par ailleurs d’instruments pour atté- nuer certains risques. Partenariat stratégique entre Spuerkeess et Edmond de Rothschild YvesStein,EdmonddeRothschild(Europe);FrançoiseThoma,Spuerkeess;RomainWehles, Spuerkeess;OmbelinedeClermont-Tonnerre,EdmonddeRothschild(Europe);Raymond Glodé, Edmond de Rothschild (Europe) ©Spuerkeess
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