AGEFI Luxembourg - juin 2025
Juin 2025 3 AGEFI Luxembourg Economie Suite page Une Bien que les risques de récession aient augmenté, ce scénario nous semble encore peu probable. Les indicateurs d’activité restent en effet solides et l’essoufflement de la croissance devrait suffire à modérer les tensions inflationnistes, permettant aux banques centrales d’assouplir leurs politiques monétaires après l’été. Le second semestre s’annonce riche en événements Le second semestre s’annonce tout aussi dense, sinon plus. Plusieurs échéances critiques pourraient avoir des répercussions impor- tantes sur les marchés. Sur le plan monétaire , la Banque centrale euro- péenne (BCE) a indiqué une pause dans son cycle de baisse des taux, tandis que la Réserve fédérale américaine, bien que sous intense pres- sion politique pour baisser ses taux, devrait attendre septembre pour le faire. Au Japon, la BoJ est confrontée à une inflation à son plus haut niveau depuis deux ans, ravivant les spé- culations sur un relèvement de taux. Une telle décision ne serait pas sans conséquence pour la soutenabilité de la dette publique japonaise, qui atteint 255 % du PIB, ni pour les flux de capitaux, notamment ceux liés au «carry trade (1) » alimenté depuis des années par les taux japonais historiquement bas. Par ailleurs, les échéances commerciales sont nombreuses. Le 9 juillet marquera la fin de la période de négociation entre l’Europe et les États- Unis. Si l’hypothèse d’un droit de douane mini- mal de 10 % semble acquise, le risque est réel de voir ce taux grimper à 50 % en l’absence d’accord. En août, les négociations sino-américaines connaîtront également leur dénouement. Là encore, les risques de perturbation sont majeurs. Sur le plan sécuritaire , alors que les négocia- tions de paix en Ukraine patinent et que le Moyen-Orient est en ébullition, un sommet de l’OTAN, marquant le 75ème anniversaire de l’alliance, se tiendra à Washington le 9 juillet afin de discuter d’un possible relèvement des dépenses de défense à 3,5 % du PIB. Sachant que nombre d’États européens ont déjà des dif- ficultés à respecter la norme de 2%, cette réu- nion s’annonce cruciale également. Sur le front budgétaire , les tensions sont éga- lement vives. Aux États-Unis, le Congressional Budget Office estime que le plafond de la dette sera atteint d’ici août. Un relèvement de 4 à 5 trillions de dollars est discuté, mais l’opposition politique complique l’équation. Simultanément, l’administration Trump souhaite réduire la taxe sur les sociétés de 21 % à 15 %, ce qui coûterait 600 milliards de dollars supplémentaires. En Europe, la question budgétaire pourrait aussi faire vaciller certains gouvernements, notam- ment en France où un ajustement de 40 mil- liards d’euros est encore en suspens. Quelle stratégie ? Dans ce contexte incertain, notre stratégie reste équilibrée. Les valorisations boursières ne sont pas particulièrement attractives, mais elles res- tent raisonnables compte tenu des perspectives bénéficiaires. L’indice MSCI ACWorld se traite actuellement à 18,2 fois les bénéfices attendus, contre une moyenne à long terme de 16 fois. La croissance des bénéfices attendue pour 2025 et 2026 reste robuste, à respectivement 7,7 % et 12,6 %. Nous maintenons donc une exposition neutre aux actions, sans biais géographique, mais avec une orientation sectorielle marquée. Nous entrevoyons en effet davantage de diffé- rentiation au niveau sectoriel où certains sec- teurs se distinguent non seulement par la rési- lience de leur croissance bénéficiaire en 2025 mais également par leurs anticipations de crois- sance bénéficiaire en 2026. Au niveau mondial, dans un contexte de crois- sance en berne, c’est sans conteste le secteur technologique qui se démarque avec une crois- sance bénéficiaire attendue de 19% en 2025 et 17,3% en 2026. Autrefois, secteur cyclique, le secteur technologique se distingue aujourd’hui par une demande de plus en plus inélastique pour les biens et services qu’il commercialise. Même en cas de ralentissement conjoncturel, personne ne songe à annuler son abonnement cloud ou ses applications de bureau. En outre, le déploiement exponentiel de l’intelligence artificielle et sa monétisation croissante offrent un potentiel de performances important pour les prochaines années. Un secteur plus traditionnel comme celui des banques est également intéressant dans le contexte actuel. En effet, il s’agit d’un secteur qui bénéficie de la volatilité des bourses qui fait tourner les salles de marchés à plein régime. En outre la baisse des taux en Europe entraine une augmentation de la demande de crédit des entreprises et des particuliers, ce qui soutient l’activité commerciale des banques. Enfin, on note de plus en plus de rapprochements entre institutions bancaires sur le Vieux Continent, ce qui crée également de la valeur pour les action- naires. Du côté obligataire, nous restons également neu- tres. Les obligations souve- raines demeurent utiles en cas d’augmentation du risque de récession, elles ont d’ailleurs affi- ché des performances positives cette année lorsque les marchés ont envisagé un tel scéna- rio dans le sillage du Liberation Day . En revanche, elles ont été peu efficaces récemment lorsque l’attention des marchés s’est déplacée vers le risque de soutenabilité de la dette publique aux États-Unis et la corrélation entre marchés actions et obligataires est remontée forçant les investisseurs à chercher de la diver- sification ailleurs. Au sein des marchés obligataires, nous privilé- gions la dette d’entreprise de bonne qualité en zone euro. Les fondamentaux de ces entreprises se sont nettement améliorés ces dernières années, avec un endettement rapporté au PIB en baisse et des maturités plus courtes, ce qui les rend plus réactives aux évolutions de taux. Le rendement supplémentaire offert par ces obligations, même s’il a diminué, reste attractif autour de 1 %. Enfin, l’or reste un pilier de notre allocation. Il a démontré sa capacité à diversifier efficacement les portefeuilles dans les phases de tensions extrêmes. À nos yeux, son rôle reste central, notamment dans un environnement où les ten- sions géopolitiques, notamment au Moyen- Orient, et la défiance vis-à-vis du dollar persis- tent. À plus long terme, nous nous dirigeons vers un système monétaire plus multipolaire, dans lequel le dollar conservera vraisemblablement une place prépondérante, mais où l’euro, l’or et certaines cryptoactifs gagneront du terrain. Nous poursuivons donc une stratégie de couverture opportuniste de l’exposition au dollar. Conclusion Notre scénario de base reste celui d’un ralentis- sement économique sans récession. Il est désor- mais bien intégré par les marchés. Mais les nombreux risques évoqués justifient une ap- proche disciplinée. Il faut rester investi, rester di- versifié et ce au-delà des actifs traditionnels, rester actif et éviter l’excès de liquidités, dont le rendement réel demeure négatif. Historique- ment, les données montrent d’ailleurs qu’après les grands chocs de marché, privilégier un por- tefeuille diversifié plutôt que le cash a toujours été gagnant sur trois ans, avec en moyenne 22 % de performance supplémentaire (2) . En ce début d’été, mettons donc notre cash en action — dans nos portefeuilles comme dans l’économie réelle. Et surtout, prenons le temps de recharger les bat- teries car le second semestre sera vraisemblable- ment à l’image du premier, volatile ! Bonnes vacances à toutes et à tous. Vincent JUVYNS, Chief Investment strategist ING 1) Stratégie financière qui consiste à emprunter dans une devise à faible tauxd’intérêtpourinvestirdansunedeviseoffrantunrendementplusélevé 2) Source: J.P.MorganAsset Management Hope for the best, prepare for the worst S’adapter à toutes les conditions de marché, grâce à un seul nom la-francaise.com - u-m2-bv; ruorov; 7;v voѴঞomv 7Ľbm;vঞvv;l;m| bmmo-m|;v 7Ľ-1ঞ=v 1o|࣐v ;| mom 1o|࣐v -ѴѴb-m| o0f;1ঞ=v 7; r;u=oul-m1; ;| 7; 7u-0bѴb|࣐ rou lb; -0vou0;u Ѵ;v 11Ѵ;v ࣐1omolbt;v ;| ]-]m;u ;m u࣐vbѴb;m1; 7-mv |o|;v Ѵ;v 1omC]u-ঞomv 7; l-u1_࣐ĺ o1l;m|-ঞom ruoloঞomm;ѴѴ; uor; - u-m2-bv;ķ 7om| Ѵ; vb࣏]; vo1b-Ѵ ;v| ƐƑѶķ 0oѴ;-u7 !-vr-bѴķ ƕƔƏƏѵ -ubvķ u-m1;ĺ ! " ! " ƓѶƏ ѶƕƐ ƓƖƏĺ $ov 7uob|v u࣐v;u࣐vĺ !;ruo71ঞom |o|-Ѵ; o r-uঞ;ѴѴ; bm|;u7b|; v-mv -|oubv-ঞom 7; ѴĽ-|;uŏ; o 7; v;v --m|vŊ7uob|v ŐѴob 7 ƐƐ l-uv ƐƖƔƕőĺ
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