Agefi Luxembourg - novembre 2025

Novembre 2025 3 AGEFI Luxembourg Économie Suite pageUne ChezBloomberg,c’estunengagement que nous avons pris depuis que nous avons commencé à utiliser l’appren- tissage automatique pour détermi- ner le sentiment des actualités en 2009.L’IAestdésormaisaucœurdu Terminal Bloomberg afin de garantir que la pleine puis- sance de nos données, de nos analyses et de nos fonctionna- lités soit mise à la disposition des utilisateur(trice)s. Il est essentiel que ceux(elles)-ci sachenttoujoursd’oùprovien- nentlesdonnéesetparquielles ont été fournies. Le point à retenir ici, est que la transparence elle-même est un avantage concurrentiel. Sur lesmarchés financiers, où la rapidité et lafiabilité des informations déterminent les performances, l’ac- cèsàlalogiquesous-jacentedesinformationsfournies par l’IA devient un facteur de compétitivité, et non une contrainte. Déployer des systèmes fiables La transparence de l’IAn’est pas uniquement un défi technologique. Elle nécessite également que les dirigeants considèrent la confiance comme une forme de capital. Lorsque les client(e)s peuvent comprendre comment les analyses sontproduites,vérifierleurexactitudeetconsta- ter qu’elles sont basées sur des données ac- tuelles, le système gagne en légitimité. Et defaçonsimilaireauxrendementsfinan- ciers, cette légitimité s’accumule et se renforce avec le temps. L’IA peut être intimidante, car elle remodèle les flux de travail tradi- tionnels qui dominent le monde des affaires depuis des décennies. Au milieu de ces promesses de vi- tesse et de flexibilité accrues, le défi derendrecesprocessustransparents,per- formants et probants demeure. Pour le secteurfinancierduLuxembourg, cela signi- fieque lagouvernancede l’IAnedoit pas être consi- dérée comme une réflexion post implémentation, mais plutôt comme un investissement dans la rési- lience à long termedu secteur. Ceprincipe ne repré- sentepas une rupture avec laphilosophiefinancière duLuxembourg, mais plutôt sa continuité naturelle dans l’ère numérique. Avec un régulateur tourné vers l’avenir tel que la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), un écosystème florissant d’entreprises fin- tech axées sur l’IAet une culture de conformité pro- fondément ancrée, le même état d’esprit qui a sous-tenduleleadershipduLuxembourgenmatière de gouvernance des fonds, de protection des don- nées et de finance durable s’applique désormais à la responsabilité algorithmique. Le Luxembourg n’est pas le seul à avoir besoin de transparence dans les services financiers. Lemonde entier en a besoin. Grâce à des collaborations avec d’autres acteurs de l’IA (entreprises, régulateurs, gouvernements, investisseurs, etc.), le Luxembourg dispose d’une réelle expertise pour contribuer à un déploiement responsable de l’IA à l’échelle mon- diale. La vitesse est courante. La confiance est rare. Lesentreprisesquidéploientaujourd’huil’IAdema- nière responsable et qui sont enmesure de démon- trer sa fiabilité capteront une part disproportionnée de la confiance et des capitaux tout en façonnant les normes des marchés financiers de demain. Elles se- rontmieux placées pour attirer les investisseurs ins- titutionnels, anticiper les nouvelles réglementations et gagner la confiance des client(e)s et des autorités de surveillance. Elles contribueront également à consolider le rôle du Luxembourg en tant que juri- diction capable de maintenir un équilibre entre in- novation et intégrité, où les technologies de pointe évoluent dans un cadre éthique et réglementaire d’une clarté exemplaire. Avec l’IA, il est essentiel que nous ne nous conten- tions pas de reproduire les anciennes méthodes de travail,maisquenousendéveloppionsdenouvelles, plus flexibles et mieux adaptées à nos modes de fonctionnement, qui renforcent la confiance entre les entreprises et leurs client(e)s.Àl’èrede l’IA, lavitesse est courante, mais la confiance est rare. Le véritable facteur de différenciation n’est pas la capacité à au- tomatiserplusrapidementoupluslargementqueles autres,mais la capacitéà concevoirdesdonnées, des analyses et des systèmes en lesquels les autres peu- vent avoir confiance. En plaçant la transparence au cœur de l’IA dans le domaine financier, l’écosystème financier du Luxembourg peut continuer à définir la norme en matière d’innovation responsable, et ce à la fois en Europe et au-delà. Le plus grand atout du Luxembourg : la confiance L es députés de la Commission des Finances ont reçu, le 21 octobre, des représentants de la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), dont son directeur général Claude Marx (por- trait) et son directeur Claude Wampach. Ils les ont entendus principalement sur deux grands blocs qui tombent sous la mission de contrôle de la CSSF : les banques et l’industrie des fonds. 5.950milliards d'actifs gérés au Luxembourg Le domaine des fonds repré- sente la grande majorité des revenus fiscaux liés à la taxe d’abonnement. Celle-ci devrait passer de 1,28 milliard d’euros en 2024 à 1,35 milliard d’euros en 2025, a souligné Claude Marx. Une progression de 5 % dans le sec- teur. On estime également que les gestionnaires de fonds d’investissement payent 1 milliard d’euros dans le cadre de l’Impôt sur le revenu des collecti- vités (IRC), amenant le total des revenus liés au sec- teur à 2,3 milliards d’euros, une part substantielle du budget de l’État. Le nombre de fonds d’investissement installés au Luxembourg serait passéde 3.200 il yaunanà 3.100 aujourd’hui. Cependant, la masse d’avoirs gérés aurait augmenté, s’établissant à 5.950milliardsd’eu- ros fin août 2025. 52 demandes pour l’installation de nouveaux fonds seraient en cours d’instruction. La concurrence entre le Luxembourg et l’Irlande, qui ensemble représenteraient deux tiers du mar- ché des fonds européens, a été abordée. Les dépu- tés ont interrogé les représentants de la CSSF sur ce point, soulignant que la proportion de fonds en Irlande augmentait plus rapidement que celle du Luxembourg. Claude Marx a expliqué dans ce contexte que le marché des ETF (Exchange-TradedFund), des pro- duits populaires, se développe actuellement mieux en Irlande. Cela serait notamment lié à un traité de non-double imposition favorable entre l’Irlande et lesÉtats-Unis. LeLuxembourg serait quant à lui très bienplacé encequi concerne la croissancedes fonds alternatifs, de la finance privée et du private equity. La CSSF sceptique sur une surveillance européenne centralisée des produits financiers Parmi les risques évoqués pour l’avenir, le fait que certains pays européens voudraient revoir lesdirec- tives européennes pour réduire les types de pro- duits dans lesquels les pays peuvent investir et sou- haiteraient une surveillance centralisée de tous les produits financiers par l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) à Paris. Les représentants de la CSSF se sont dit sceptiques quant à ces approches, arguant notamment que les fonds fonctionnent avec des spécificités régionales et qu’il était difficile de confier cette mission à une autorité centrale, sauf à créer un appareil énorme et couteux. ClaudeMarx a encore souligné qu’il existe actuellement une bonne coopération entre les autorités de surveillance en Europe. Celles-ci feraient des actions communes, des évaluations entre pairs et des col- lèges de supervision. Un autre point abordé a été celui de l’Uniondes épargnants et des investissements (SIU), un projet européen visant à amener les citoyens à investir leur épargne dans l’économie réelle afinde sou- tenir des secteurs comme la défense ou la digitalisation. Actuellement, seul 10%de l’épargne est investie ainsi, contre 40 % aux États-Unis. La discussion a porté sur l’opportunitéd’une loi «RAU» (avan- tages fiscaux selon les investissements) mais au niveau européen. Interrogés par les députés, les représentants de la CSSF ont affirmé qu’une des conditions du succès d’une telle initiative serade labaser sur desproduits intelligibles pour les consommateurs. Les députés ont interrogé les représentants de la CSSF au sujet de l’implantationauLuxembourgde sociétés gérant des cryptoactifs, qui sont actuellement au nombre de 3, avec 16 demandes supplémentaires en cours d’examen. Les représentants de la CSSF ont insisté sur le fait que la qualité des acteurs était un critère central pour une autorisation. Simplifier mais pas déréguler le système bancaire Lors de la partie de l’échange consacrée au secteur bancaire, Claude Wampach a affirmé que les banques voyaient toujours un intérêt pour venir au Luxembourg. Une demi-douzaine de procédures seraient en cours et à un stade très avancé, princi- palement pour des établissements originaires de l’extérieur de l’Union européenne. Les députés se sont notamment renseignés sur le thème de la régulation et de l’opportunité de sim- plifier les procédures dans le secteur. Les représen- tants de la CSSF ont affirmé que les règles actuelles étaient un résultat direct de la crise de 2008. C’est notamment le cas enmatière de capitalisation et de liquidités dont les banques doivent disposer à tout moment si les épargnants souhaitent retirer leurs économies. Ces règles assurent la stabilité du secteur bancaire, ont souligné les représentants de la CSSF. Le moment serait cependant opportun de mener une réflexion sur le nombre de règles et pour voir si cer- taines ne sont pas obsolètes. Il s’agirait ainsi de sim- plifier les opérations quotidiennes sans fragiliser le système bancaire ou procéder à une dérégulation, ce qui serait lamauvaise direction, ont-ils affirmé. La CSSF se veut « agnostique » sur son rôle de prononcement des sanctions Actuellement, laCSSFprononce elle-même les sanc- tions et récupère le montant des amendes qu’elle inflige en cas de non-respect des règles financières après avoir mené une enquête. Les députés avaient remis cette pratique en question, notamment dans le cadre d’une précédente réunion à la Chambre. Interrogés par les députés à ce sujet, les représen- tants de la CSSF ont affirmé ne pas avoir de préfé- rence en la matière et ne pas voir d’objection à ce que ce système soit changé, soulignant que l’auto- rité n’utilisait pas l’argent en question dans son budget. Si une autre autoritédevait être amenée àprononcer les sanctions et à encaisser l’argent, laCSSF a cepen- dant émis le souhait que cela « ne retarde pas les procédures d’une année ou deux ». Source : Chambre des Députés Budget 2026 : les analyses de la CSSF sur les secteurs des banques et des fonds d’investissement « Simplifier mais pas déréguler le système bancaire » With a banking network across 35 markets, we help connect global complexity and local realities. Get unboxed. ING Wholesale Banking INGLuxembourgSA,26Placede laGare,L-2965Luxembourg •R.C.S.LuxembourgB.6041 •TVALU11082217 - ing.lu

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