AGEFI Luxembourg - juin 2025
AGEFI Luxembourg 26 Juin 2025 Fonds d’investissement Par Thibault DELBARGE, Head of Benelux, Altaroc D ans nos précédentes tri- bunes, nous avons vu que les investisseurs institution- nels se lancent dans le Private Equity, en investissant via des fonds de fonds, en recrutant une équipe d’investissement pour se bâtir leur propre portefeuille de fonds de Private Equity et pour les plus sophistiqués en ayant en plus un pro- gramme de co-investisse- ments. Comprenons main- tenant pourquoi les institu- tionnels s’engagent à long terme dans le Private Equity. Les plus grands institutionnels et les familles les plus fortunées investissent tous les ans en Private Equity. Et ils ne font jamais de market timing, c’est-à-dire qu’ils ne choisissent pas d’investir sur tel millésime plutôt qu’un autre parce qu’ils penseraient que le marché seraitmeilleur sur une année donnée. Ils évitent lemarket timing car ils veulent se désensi- biliser du risque macroéconomique. Chaque millé- simedure 10 ans et est donc exposé àplusieurs envi- ronnements macroéconomiques différents. Il est doncimpossibledesavoirquelmillésimeseralemeil- leur. Ils ne choisissent donc pas un millésime plutôt qu’un autre, ils s’engagent dans tous les millésimes. De cette façon, ils vont capturer la surperformance duPrivateEquityà long termepar rapport auxmar- chés cotésplutôt que laperformanced’une annéeou d’une autre année. La deuxième raison réside dans le fait qu’ils souhaitent réduire leur risque de change. Le risque de change sur un pro- gramme global se réduit significativement à longtermeavecdesappelsencapitaletdesdis- tributions chaque année. Comment les institutionnels décident-ils desmontants qu’ils doivent engager en Private Equity chaque année ? L’ennemi d’unportefeuille de Private Equity est le cash qui dort au bilan. Comme ils souhaitent avoir une exposi- tion permanente à la classe d’actifs, les investisseurs ins- titutionnels doivent en effet décider combien engager chaque année pour ne pas dimi- nuer leur exposition. La clé repose donc dans la gestion du réemploi des distributions qu’ils reçoivent de leurs fonds et co- investissements en portefeuille. Un institutionnel a donc une équipe middle office - de trésoriers - qui se base sur des modèles de flux de trésorerie histo- riques pour anticiper aumieux les appels en capital et les distributions futures et calculer leniveaud’en- gagement idéal à prendre dans les fonds que lèvent leurs gérants pour maintenir leur exposition cible et pour toujours faire travailler leur capital de manière optimale. Arrivent-ils à maintenir correctement leur exposition cible à la classe d’actifs ? Les institutionnels ont souvent dumal àpiloter leur exposition à la classe d’actifs de manière optimale, et ce pour plusieurs raisons. L’activité de fusions acquisitions et donc de transactions de fonds de Private Equity est cyclique. A titre d’exemple, les fonds de Private Equity ont beaucoup vendu durant les années 2019-2021, entraînant une forte réduction de l’exposition des institutionnels à la classe d’actifs. Cette situationn’a été que partiellement compensée par le fait que les gérants ont aussi beaucoup investi durant cette période. Ils ont dû revenir rapidement sur le mar- ché des levées de fonds pour redemander du capi- tal à leurs investisseurs qui se sont ré-engagésmas- sivement pour réaugmenter leur exposition. Puis est arrivé 2022 et la forte hausse des taux, qui a aug- menté le coût de financement en dette des opéra- tions de LBO. Cela a tout d’abord gelé l’activité car les vendeurs avaient en tête les prix de 2021, alors que les acheteurs attendaient qu’une baisse des valorisations vienne compenser cette augmentation du coût de leur financement en dette LBO. Avec la baisse de valorisationqui a suivi, les gérants ont beaucoupmoins venduet donc les investisseurs ont, cette fois, reçu beaucoup moins de distribu- tions que prévu dans leurs modèles. Le résultat est qu’ils sont surexposés auPrivate Equity et ils rédui- sent donc leurs engagements dans les millésimes actuels qui pourraient pourtant être de très bons millésimes. Les effets dénominateurs et numérateurs Beaucoupd’institutionnels sont sujets à deux effets connus dans l’industrie : l’effet dénominateur et l’ef- fet numérateur, qui font qu’ils ne respectent plus leur limite maximum d’exposition au Private Equity. Le ratio d’exposition de l’institutionnel au Private Equity a au numérateur la valeur de son portefeuille de Private Equity et au dénominateur la valeur de tous ses actifs. Illustrons avec l’exemple d’un institutionnel qui souhaite ou est contraint demanière réglementaire à avoir une exposition au Private Equity qui ne dépasse pas 10% de ses actifs. Si la valeur de son portefeuille investi enbourse s’écroule, la valeur du dénominateur de notre ratiod’expositionauPrivate Equity baisse et son portefeuille de Private Equity peut tout d’un coup représenter plus de 10%de ses actifs. C’est l’effet dénominateur. A ce moment-là, l’institutionnel va devoir réduire la taille de son portefeuille de Private Equitypour qu’il représente de nouveaumoins de 10%de ses actifs. Il va donc soit essayer de vendre une part de son portefeuille de Private Equity au pire moment, puisque les valorisations auront baissé, ou réduire de manière significative ses engagements durant plusieurs années qui pourraient être de très bons millésimes. L’effet dénominateur est très connu dans l’industrie et représente une des raisons pour lesquelles des institutionnels sont passés à côté de très bons millésimes car une fois de plus, qui dit baisse de valorisation, dit souvent bonmillésime. Et l’effet numérateur ? Le numérateur, c’est-à-dire la valeur duportefeuille de Private Equity, augmente beaucoup plus que la valeur des autres actifs si bien que là encore l’insti- tutionnel est surexposé au Private Equity. Cela a été un vrai problème au sortir de la crise du covid pour les institutionnels. Leur portefeuille de Private Equity a tellement bien performé pendant la crise du covid comparé aux autres classes d’actifs que la taille de leur portefeuille de Private equity est deve- nue trop grosse en %de tous leurs actifs. Private Equity : focus sur les stratégies d’investissement des institutionnels P rivate equity (PE) is undergoing a pro- found transformation. Amidmacroeconomic head- winds, shifting investor ex- pectations, and the growing urgency of climate change, the industry is recalibrating its strategies.Within the sus- tainability space, one of the most compelling develop- ments in this evolving land- scape is the rise of timber and forestry funds – a niche that is rapidly gaining trac- tiondue to its dual promise of financial return andposi- tive environmental impact. This article presents recent key performance indicators and latest trends in thePEandventure capi- tal (VC) markets, with a special focus on Sustainable Finance Dis- closure Regulation (SFDR) Art. 8 andArt 9. funds and a deep dive in the timber and forestry sector. A rise of optimismin a recoveringmarket The overall evolution of the PE andVCmarketsisfinallyshowing some signs of optimism after few years of turbulence. Data from Preqin and Pitchbook show that, in 2024, global PE fundraising fell to $680 billion, marking the third consecutiveyearofdeclineandthe lowestlevelsince2015.Duringthe same period, the number of VC funds raised dropped to 1,783 (- 40%vs.2203).Despitethiscontrac- tion, the industry deployed $619 billion across 462 deals exceeding $100 million, signaling a cautious but active investment environ- ment and an increase of 35% as compared to 2023. According to the same sources, exit activity rebounded with $427 billion in proceeds, a 25% year- over-year increase, still belowpre- pandemic levels, but the last nine months of 2024 have been the most active ones since 2022. No- tably, 27 exits exceeded $1 billion, reflecting a selective but high- value exit landscape.As far as val- uations are concerned, rising interestratesandinflationhaveled to more conservative deal valua- tions and a decline in leveraged buyouts. Purchase multiples, while off their peak, remain ele- vated, with buyout EV/EBITDA multiples averaging 13.9x in 2024. NorthAmerica,Asia, andEurope remain the dominant regions for PEactivity.Asia,inparticular,has seen a surge in VC investments, driven by innovation and digital transformation. Meanwhile, arti- ficial intelligence (AI) has emergedasacentralthemeacross all regions. With AI investments growing by 35% year-over-year, sustainability remains a key topic for EU investors with increasing focus on climate tech, clean en- ergy,circulareconomyandtimber & forestry funds. Sustainability is still at he heart of the EUPE andVCmarket Despite evolving market dynam- ics and regulatory complexities, sustainabilitycontinuestobeacor- nerstone of investment strategy across the EU PE and VC land- scape. Sustainability considera- tions have become embedded in the core of value creation, risk management, and long-termper- formance of the majority of EU funds.Thisishighlightedbyrecent Morningstar data from Q1 2025 showing thatArticle 8 andArticle 9funds,whichintegrateESGchar- acteristicsorpursuesustainablein- vestmentobjectives,accountedfor nearly 60% of all new fund launches in the EU. As of the end of Q1 2025, the EU alternative investment market is still dominated by Article 8 and Article 9 funds which reached 51.1%ofthetotalnumberoffunds and58.1%ofthetotalassetsunder management, according toMorn- ingstar (1) . This reflects a clear in- vestor preference for vehicles that demonstrate measurable impact alongside financial returns. Fund managers are increasingly aligning their strategies with ESG principles, recognizing that sus- tainability is not just a compliance obligation but a competitive ad- vantage. As a result, the financial year 2024 witnessed 87 upgrades from SFDR Article 6 to Article 8 (vs. 10 downgrades) along with approximately 100 strategic up- grades across various funds. Timber and forestry funds market:Apromising niche Within the sustainability sector, past years havewitnessed the rise of timber and forestry funds, spe- cialized investment vehicles that allocatecapitaltosustainablyman- aged forest assets, offering both long-term financial returns and environmental benefits. Timber and forestry funds con- tinue to demonstrate strong ap- pealamonginstitutionalinvestors, offering a unique combination of financial performance and envi- ronmentalimpact.In2024,thesec- tor raised $8.4 billion, slightly below the $9.7 billion raised in 2023, yet still above the five-year average. This resilience under- scores sustained investor confi- dence in theasset class, evenamid broadermarket volatility. Historically, these funds have de- liveredconsistent double-digit net internalratesofreturn(IRRs),with medianreturnsfrequentlyexceed- ing 11% and peaking at 16.4% for selectvintages (2) .TheTotalValueto Paid-In (TVPI) multiples also re- flectstrongperformance,withsev- eral vintages achieving median multiples above 2.0x, underscor- ing the sector’s ability to generate long-term value. As demand for sustainable natural resources grows, these funds are gaining prominence as a strategic compo- nent in diversified, impact-ori- entedportfolios. Timber and forestry funds are expected to play a pivotal role in meeting the EU’s climate ambi- tionsfollowingtheEUSustainable FinanceActionplanandEU’s2030 Forest Strategy (EUFS) which highlights the importance of forests in achieving the EU’s bio- diversity and climate goals. Amongst the drivers of growth, several macro and structural fac- torsarefuelingdemandfortimber investments: - Construction and urbanization : Rising global population and urbandevelopmentareincreasing demand for timber as a construc- tionmaterial. - Carbon sequestration : Forests are vital carbon sinks, making them attractive for ESG-focused investors. - Afforestation and reforestation: Funds can incentivize afforesta- tion (planting new forests) and reforestation (replacing lost forests), increasing the overall ca- pacity of forests to absorb carbon dioxide (CO2) - Supply chain constraints : Dis- ruptions in global supply chains have highlighted the strategic value of domestic and sustainable timber sources. In this context of increasing de- mand, the EU is well positioned to act as a strategic hub for this asset class, notably thanks to some key differentiating factors: - Policy and regulatory support: The European Union’s Emissions Trading System (EU ETS), the world’s first international carbon market set up in2005, incentivizes investmentincarbon-sequestering assets like forests. The system’s cap-and-trademechanism creates a market-based demand for sus- tainable forestry and is estimated to cover 40% of EU Greenhouse gas emission. - Subsidies and tax incentives : In addition, the EU offers a suite of subsidies through programs like the Common Agricultural Policy, LIFE, Horizon Europe, and the Just Transition Fund. Tax incentives include, amongst other, carbon credits, reduced VAT on sustainable timber, and property tax reductions for forest landowners. - Market Stability: As compared to the US, the EU timber market exhibits greater price stability over the past ten years, with average monthly fluctuations of approximately 7% versus 15% in the US, influenced by factors like trade policies and supply chain issues. As compared to EU, Latin America andAsia are facing land disputes as well as deforestation concerns increasing risk for timber funds. In addition, weak ESG policies in these markets make institutional investment more challenging. - Climate Resilience: European forests face fewer climate-related risks, such as wildfires and other climate risks, making themmore resilient and attractive for long- terminvestment. Unlike many traditional asset classes,timberlandreturnsareless correlated with public markets and are supported by biological growth, inflation-linked pricing, and increasing demand for sus- tainablematerials.Thismakestim- berandforestryfundsparticularly appealinginperiodsofmarketun- certainty, offering both portfolio diversification and resilience. Conclusion The EU’s alternative investment regulatory framework, anchored bytheSFDR,hasnotonlyelevated the expectations for transparency and accountability but also incen- tivizes capital flows toward sus- tainable assets. This has led to a shift toward a three-dimensional investment approach evaluating risk,return,andnon-financialper- formance and growing demand forfundstodeliveronsustainabil- ity commitments. Timber and forestry funds exem- plify this shift as they offer a com- bination of financial performance, environmental impact and low volatility. This asset class is ex- pected to play a pivotal role in the next chapter of alternative invest- ments and its future in the EU is compelling,withthesectorpoised for significant growth as climate mitigation action gains traction among investors and policymak- ers. Increasing demand for sus- tainable resources and a circular economy, coupled with rising in- vestor interest in the asset class, will drive the sector’s expansion. SauravCHAKRABORTY EYLuxembourgAssuranceManager, ClimateChangeandSustainabilityServices RaphaëlBETTI EYLuxembourgAssurancePartner, ClimateChangeandSustainabilityServicesLeader 1)SFDRArticle8andArticle9Funds:Q12025 inReview|Morningstar 2)PrivatemarkettrenddataprovidedbyPreqin The Rise of Timber and Forestry Funds in recovering PE and VCMarkets
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