Agefi Luxembourg - octobre 2025
AGEFI Luxembourg 18 Octobre 2025 Wealth management F ondées sur une gestion flexible et une grande diversité des sources de rende- ment, les stratégies de performance ab- solue obligataire peuvent permettre aux investisseurs d’adapter rapidement leur por- tefeuille au contexte demarché. Henriette L E M INTIER et Guillaume F RADIN , gérants du fonds LBPAMISRAbsolute ReturnCredit, nous expliquent leur approche d’investissement. Êtes-vous confiants sur le segment des obligations d’entreprises ? HenrietteLeMintier :Nous sommes confiants en ce qui concerne les émetteurs de catégorie « investment grade* » : ils nous semblent solides et peuvent ainsi tirerleurépingledujeudansunscénariodecroissance européennemolle. Demême, nous n’avons pas d’in- quiétude particulière sur le secteur bancaire, dont la qualité apparaît élevée. En revanche, nous sommesplusprudents sur le seg- ment « high yield* » car les émetteurs, plus fragiles, disposent d’une moindre capacité de résistance dans un environnement adverse. En outre, les ni- veaux de valorisation semblent très élevés. Cela dit, ce segment comptedes obligations pouvant présen- terdes rendements attrayants, nous restonsdonc ex- posés en faisant preuve d’une grande sélectivité – les secteurs cycliques comme l’automobile, la chimie ou encore la distribution nous semblent risqués – et en optimisant notre position au moyen d’instru- ments de couverture. Sur quels moteurs de performance le portefeuille s’appuie-t-il actuellement ? Henriette Le Mintier : Rappelons que la gestion de notre fonds cherche à s’appuyer sur des sources de performancediversifiées.Cela,danslebutdeprofiter de toutes les tendances sur les marchés obligataires, tout en cherchant à maîtriser le risque. Côté crédit, il yaactuellement peud’opportunités liées auportage – détention des titres jusqu’à leur échéance – cette stratégienepèsedoncque9%duportefeuille. Enre- vanche, le poids de la poche tactique, au sein de la- quelle nous nous exposons aux obligations et aux instruments dérivés pour capter des opportunités d’écartsdetaux,estd’environ60%.Celareflètenotre confiancesurl’évolutiondesspreadsdecrédit.Notre poche situations spéciales, qui cible des entreprises susceptibles de connaître un évènement comme une OPA ou un rappel anticipé, représente 15 %du por- tefeuille. Ces titres nous permettent de saisir les op- portunitésspécifiquesliéesàl’histoired’unémetteur. Enfin,noussommestrèsactifssurlemarchéprimaire, actuellementtrèsouvertettrèsdynamique,pourcap- terlesprimesd’émission.Unestratégiequiacontribué à la performance globale du fonds l’anpassé. GuillaumeFradin: Lestauxconstituentunautremo- teur de performance important pour le fonds. Nous cherchonsactuellementàtirerpartidelavolatilitéob- servée sur cemarché, notamment sur les taux améri- cains et allemands, en opérant des mouvements tactiques. Nous avons également construit des posi- tions à plus long terme sur la duration britannique, qui traduisent une réelle convictionde notre part. Mettez-vous enplace des stratégies de couverture ? Guillaume Fradin : Nous aimons effectivement em- barquer différentes stratégies de protection, sur les- quellesnoussommestrèsmobiles.Ellesapportentde l’équilibre auportefeuille tout enayant un impact sur lavolatilitéglobaledufonds.Ilpeuts’agird’arbitrages devolatilitéoude crédit. Lepoidsde ces stratégiesde couverture portefeuille évolue selon notre degré de confiance à l’égarddumarché du crédit. Le fonds célèbrera prochainement ses 7 ans d’exis- tence. Quel bilandressez-vous ? Guillaume Fradin : L’historique de LBPAM ISR Absolute ReturnCredit démontre la robustesse de l’approche absolute return à travers les cycles ma- croéconomiques : la performance annualisée du fonds (part I) est de +3,35 %depuis sa création, en novembre 2018, pour un niveau de volatilité faible à 1,87%**. Selonnous, les stratégiesdeperformance absolue sont particulièrement adaptées à l’environ- nement de marché actuel . Compte tenu des multi- ples incertitudes, notamment liées à l’impact des droits de douane sur l’inflation et sur la croissance américaines, la prudence s’impose. Il est également indispensablede rester agile, réactif, enmatièred’al- location et sélectif dans les investissements tout en veillant à leur diversification. *Investment grade : obligations dont la notation de crédit s’établit de «BBB-»à«AAA».Highyield :obligationsàhautrendementouàca- ractèrespéculatif,dont lanotations’établitde«C»à«BB+». **Source LBPAM. Performance annualisée de la Part I au 29/08/2025, depuiscréationle14/11/2018.Performanceannualiséedel’indicateurde référenceESTRcapitalisé :+1,05%surcettepériode. Performance absolue obligataire : Garder le cap dans toutes les configurations de marché By Nessym Jules TIR, Avocat/Partner, Global Compliance&Investigations,Wolff&Partners SCS,Attorneys at law T he Insurance Distribution Directive (“IDD”) requires the implementation of speci- fic compliance and due diligence systems. (1) This directive specifies that the insurance distributor must act honestly, fairly, andnotmisleadingly.Insur- ers are required to imple- mentanapprovalprocessfor each insurance product by putting in place a Product Over- sightandGovernance(“POG ” )framework: POGrequirementsaimatensuringthattheinterestsofcus- tomers take prime importance during product design and throughout the lifecycle of a product, including within ar- rangements for its distribution. (2) Theobligationtocommunicatepre-contractualinfor- mation based on objective information in order to make an informed decision is important. In this con- text,thededicateddocumentforinvestmentisthe Key Information Document (“KID”) of the PRI- IPS (3) regulation,whichharmonizeswith the IDD for information to retail customers. (4) Theprocess of establishing thePOGframework requires the determination of a target market by the producer, the implementation of product de- signprocessesthattakeintoaccounttherisks inherent in the targetmarket, themon- itoring of the suitability of products over time, and the selection of the right distribution strategy. By inquir- ingabouttheproductandthetargetmar- ket, the distributor will have a role to play in reporting information to the distributor. Thecompliancedepartmentswillhavetoen- sureconsistencybetweenthedefinitionofthe targetmarket and the distribution strategy and actively contribute to the validation processes of new prod- uctstobedistributedandmonitortheadequacybetweenthe products and the customer’s needs. (5) Moreover,thecomplianceofficermustverifycompli- ancewiththedutytoadvise,whichrequirescollecting theclient’sneedsandrequirementsbutalsoverifying theeffectivenessofthepersonalisedrecommendation through audit evidence. (6) Welcome clarifications on the duty to advise fromACPR The French Prudential Supervision and Resolution Authority ( Autorité de contrôle prudentiel et de resolu- tion , or “ACPR”) haspublished the revisionof its rec- ommendation on the collection of customer information for the exercise of the duty to advise and the provision of a personalised insurance rec- ommendation service. (7) Despite the complexityof implementing the sustain- ableinvestmentpreferencecriteriaestablishedbythe regulations, theACPR invites distributors to refer to the guidance document publishedby the EIOPAon theapplicationof clients’ preferences in termsof sus- tainability, which states that it is above all important that the client is properly informed about the sus- tainability ambitions of the products and media of- fered, as well as respecting one’s personal preferences through the products offered to them. Inaddition, due to their pluralityof insuranceprod- ucts, they cover a wide variety of risks (life insur- ance, home insurance, travel insurance, etc.). The ACPR suggests that the distributor ensures, by means of inquiry, that the potential insured is not already coveredagainst the risk inquestion inorder to avoid the unnecessary payment of a double con- tribution. Theprevious versionof the recommenda- tiononly covered life insurance, however theACPR reminds us that the duty to advise applies to all in- surance products. Moreover, not only is the distributor obliged to ad- visethecustomeronallinsuranceproducts,but,con- sidering the diversity of risks, the distributor will have to vary its advice by adapting it to the type of insurance product envisaged as well as measuring its appropriateness against the customer’s needs. In doing so, it will be necessary for compliance de- partments to be involved in the review and update of compliance diligences. The recommendation is expected to come into force on 31 December 2025. 1 )https://short.do/_sGP7K 2 )https://short.do/u6gGZQ 3)PackagedRetailandInsurance-BasedInvestmentProducts 4) NJ TIR, Investment Compliance and Life Insurance: a new focusonretailinvestorsprotection,AgefiLuxembourg,09/2024 5) NJ TIR, Investment Compliance and Life Insurance: a new focusonretailinvestorsprotection,AgefiLuxembourg,09/2024 6 )https://short.do/2CIHrf 7 )https://acpr.banque-france.fr/en/node/899072 Compliance & Insurance distribution: welcome clarifications on the duty to advise Par Pierre PINCEMAILLE, Secrétaire général de la Gestion DNCA Investments L a qualité des résultats trimestriels du secteur rappelle encore une fois à quel point la santé des banques européennes s’est foncièrement amélioré à la suite de la remontée des taux. Dans son ensemble, le secteur a pu- blié une hausse duproduit net bancaire de 3%grâce à l’améliorationdes revenus nets d’intérêt*, mais c’est surtout la capacité du sec- teur à battre les attentes qui impressionne. En effet, le taux de surprise positive sur les résultats est de 80% grâce à lamaîtrise des dé- penses et aubon comportement du coût du risque. Onpeut difficilement fairemieux ! Les résultats du dernier stress test de l’Autorité Ban- caire Européenne ne disent pas autre chose : les conclusionsdurégulateurmettentenavantlacapacité de l’industrie européenne à mieux résister à un scé- narioadverse, notamment en raisonde lapositionen capitaldedépart(CET1**moyende16%),d’unemeil- leureprofitabilité(retoursurcapitauxenmoyennede 10,5%)etdelaqualitédesactifs(créditsdou- teuxà1,9%).Cesontprécisémentcesattri- buts qui permettent au secteur de gratifier les actionnaires de retour généreuxviades dividendes (rendement de plus de 5 % en moyenne) et des rachats d’actions. Autre preuve du retour à meilleure fortune dusecteur,même l’activitédebanquede ré- seauenFranceredevientunesourcede croissance. Après plusieurs an- néesdevachesmaigres, une re- prisedelaproductiondecrédit à l’habitat associée à une meilleurerentabilité(tauxac- tuel supérieur au taux moyendustock) redonne descouleursàcettedivi- sion.Ilfautajouteràcela l’effet spécifique du li- vretA:labaissedurende- mentdecelui-ci(fixéparlegouvernement)tire àlabaisselerendementdesdépôtsàterme,réduisant defactolecoûtdelaressourcepourlesbanques.Face à cette amélioration des tendances de revenu, les ac- teurs français sont restés intransigeants sur la gestion descoûts,permettantunebaissedescoefficientsd’ex- ploitationavecCréditAgricoleSAcommemodèledu genre (53,9%aupremier semestre). Au-delà de la France, la dernière enquête de la Banquecentraleeuropéenne(BCE)nefaitpasétatde rupturedanslacroissancedesprêtsauseindelazone euromalgré l’incertitude liée au contexte internatio- nal (+2,6 % en juillet yoy). Et la révision récente des prévisions de croissance pour 2025 à 1,2 % (contre 0,9%précédemment) par l’institutionmonétaire eu- ropéenne permet d’être raisonnablement optimiste quant à l’extrapolation de cette tendance. D’autant plus que les ménages européens sont notoirement sous-endettésparrapportàleurscousinsaméricains. On constate également une stabilisation de la pres- sion réglementaire appliquée au secteur. La prise d’initiative est américaine avec la volonté de l’admi- nistration, par lavoixde sonsecrétaired’État auTré- sor Scott Bessent, de réduire les exigences en capital des banques nationales. Mais les instances euro- péennes ont pris acte de la nécessité de rester com- pétitifs, la BCE ayant décidé de simplifier sa supervisionbancaireàtraverslaréformeduSREP***. Elle répond ainsi aux demandes légitimes d’une in- dustrie qui s’inquiète de la domination des acteurs américains sur lesmarchés de capitaux. Reste enfin le jokerdes fusions et acquisitions.Autant laconsolidationeuropéennesembletoujoursaussila- borieuse, comme nous le montre l’opération d’Uni- credit sur Commerzbank lancée il y a presque un an, autant la dynamique nationale reste vivace. Il suffit d’écouterledirecteurgénéraldeMediobancaquiadé- clarérécemmentqu’ilyauramoinsdebanquesenIta- liedanslesmoisàvenir.Letoutestdesavoirlesquels, l’opération ratée de Mediobanca sur Banca Generali ayant fait place à la montée de Monte dei Paschi di Siena au capital de la banque d’affairemilanaise ! Le SX7P, l’indice sectoriel regroupant les 53 princi- pales valeurs européennes a dépassé le niveau des 300 points début août, son plus haut niveau depuis 2008. Il a également surperformé l’indice européen de 35%depuis ledébut de l’année.Malgré cetteper- formance spectaculaire, la dynamique bénéficiaire a limité l’expansion des multiples du secteur qui traite toujours avec une large décote par rapport au marché si l’on considère le ratio cours sur bénéfices 2026 (9x vs 14x). La seule ombre au tableau provient du positionne- ment des investisseurs. Eneffet, selon ledernier son- dage de Bank ofAmerica, les banques européennes fontpartiedutop5dessecteurslesplusfavoriséspar les investisseurs. Une configuration qui expose le secteur à un risque de sous-performance en cas de retour de l’aversion au risque ou de risque idiosyn- cratique, comme la rumeur de taxation du secteur par legouvernement anglais. Si ce typed’événement venait se concrétiser, il devrait êtremis à profit pour bénéficier du potentiel de revalorisation de long termed’unsecteurpour lequel lagrande crisefinan- cière de 2008 n’est plus qu’un lointain souvenir... * différence entre les intérêts reçus sur les prêts et les intérêts payés sur les dépôts, livrets et autres sources de financement ; **ratio agrégé de fonds propres de base de catégorie 1 ; ***bilan annuel de santé des banques pouvant aboutir à de nouvelles exigences de fonds propres. Secteur bancaire : après le rallye
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