AGEFI Luxembourg - octobre 2025
PRIX DU NUMÉRO : € 5,50 Le Journal Financier de Luxembourg NUMERO 09/404 ISSN1561-8366 www.agefi.lu 41, Zone Industrielle, L-8287 Kehlen (Luxembourg) Tel: +352 305757 1 - Email: agefi@agefi.lu OCTOBRE 2025 valuepartners.lu Comprehensive solutions for the alternative investment funds industry Sommaire t Économie International Ranking of Luxembourg 2015- 2025 (Adelin REMY,Agefi Luxembourg) p.6 Tarifs américains : le poison lent de l’économie européenne (Philippe LEDENT, ING) p.11 t Wealth management Is it possible for wealthmanagers to embrace AI while managing the risks? (Abdelhay TOUDMA, Jens SCHMIDT, EY) p.15 Quand l’innovation redéfinit le Wealth Management et le Wealth Planning (EFPA Luxembourg) p.17 t Fonds d’investissement Mappingdigitalmaturity: Thefivedimensions shaping the future of Luxembourg’s IFMs (Sergio VENTI, Deloitte) p.22 t Immobilier Tout ce qu’il faut savoir sur l’immobilier luxembourgeois (atHome.lu) p.33 t Droit / Emploi Transmettre son entreprise : entre stratégie et émotion (Ramon HOYOS, BIL) p.37 t Informatique financière Table ronde : Guerre des monnaies, Kairos Stablecoin p.45 Sommaire détaillé en page 2 Par Tanguy KAMP, Head of Investment Management, IndosuezWealthManagement Luxembourg L ’été a été relativement calme pour les marchés fi- nanciers, malgré l’instabilité politique en France, les tensions au Moyen-Orient ou encore les in- certitudes concernant les craintes autour de l’indé- pendance de la Réserve fédérale américaine (Fed). Même le mois de septem- bre, qui est historiquement le pire de l’année en termes de performance bour- sière, a généré un gain excep- tionnel d’environ 3 % sur l’indice S&P 500, avec des gains encore plus importants pour les investisseurs du Nasdaq, de la Chine et des marchés émergents. Les investisseurs se sont davantage focalisés sur les bonnes publications des entreprises, sur des indicateurs avancés plus encourageants et par des banques centrales pointant vers un assou- plissement monétaire. La Fed, sous la pression du marché de l’emploi et de l’exécutif américain, a amorcé une nouvelle baisse de taux de 0,25 % en septembre. A l’inverse, la Banque centrale européenne (BCE), lors de sa dernière réunion de politique monétaire, a une nouvelle fois opté pour le statu quo . Elle a également laissé entendre que la phase d’assouplissement monétaire touchait à son terme et déclaré qu’elle « était dans une posi- tion confortable » et que le processus de désin- flation était terminé. Les défis macroéconomiques aux États-Unis et en Europe Aux États-Unis, les récentes révisions à la hausse concernant la croissance du PIB met- tent en lumière la résilience de la consomma- tion des ménages et des indicateurs à haute fréquence, comme les dépenses par carte de crédit, qui témoignent d’une population encore encline à dépenser malgré les vents contraires inflation- nistes. Cependant, l’inflation reste un défi à venir. En l’absence de changements de politiques économiques significatifs, les droits de douane sur les biens étrangers grimperont à environ 18 %, ce qui devrait entraîner une aug- mentation des prix à la consom- mation et maintenir l’inflation au-des- sus de 3 % jusqu’à fin 2026. Quant au marché de l’emploi, il montre des signes de ralentissement, avec seulement 29 000 créations nettes de postes par mois recensées en moyenne depuis juin. Cette forte décélération de l’emploi est expliquée en partie par la baisse de l’immigration résultant de la politique migratoire de l’administration Trump. Cet assèchement du marché du travail aurait pu renforcer les tensions inflationnistes en tirant les salaires à la hausse, mais ce phéno- mène ne s’est pas produit jusqu’à présent. En Europe, les perspectives de croissance sont moins optimistes. Ceci est dû à un environne- ment extérieur plus difficile avec les augmenta- tions des droits de douanes américains qui attei- gnent désormais 15 %. La croissance se main- tient autour de son potentiel de 1 % - 1,5 %. Les enquêtes de confiance et les indices des direc- teurs d’achat (PMI) dans la plupart des grandes économies de la zone euro repassent au-dessus de 50, signalant une phase de reprise, mais la France reste le maillon faible. Suite en page 2 Retour aux affaires pour les marchés financiers Key Takeaways: - The PwC Business Barometer recorded a -6 in September, after the -5 in August and -1 in July, dragged down by slow growth, political uncertainty, and rising geopolitical risks. - In Luxembourg, confidence remained muted amid modest growth, rising inflation, and a weak construction sector, despite some recov- ery in housing and stable employment. - In Europe, confidence weakened as indus- trial slowdown, rising trade tensions, and renewed political unrest deepened uncertain- ty across the bloc. - In the US, growth momentum has softened as mounting debt concerns and political pres- sure on the Fed heighten uncertainty, even as markets remain buoyed by strong deal activ- ity and investor optimism. Read more on page 8 www.pwc.lu The Monthly PwC Barometer (FRQRPLF &RQILGHQFH LQGLFDWRU LQ FROODERUDWLRQ ZLWK $*(), /X[HPERXUJ 9HRLFQB*idgaab+[L\A Par Aline GOUPIL-RAGUÉNÈS, Stratégiste chez Ostrum Asset Management I l y a un an, Mario Draghi remettait son rapport sur la compétitivité à Ursula von der Leyen. Il dressait un état des lieux juste du décrochage de l’Europe par rapport aux États-Unis en matière de productivité et du rattra- page rapide de la Chine dans un monde devenu moins collaboratif. Il alertait sur l’urgence d’agir col- lectivement pour éviter « une lente agonie » de l’Union européenne (UE) en préconisant toute une série de re- commandation dans trois domaines clés. Un après, Mario Draghi s’est exprimé de- vant la Commission européenne. Les défis aux- quels fait face l’UE sont devenus encore plus importants tout comme les besoins d’investisse- ments. Si certains progrès ont été réalisés, l’Eu- rope agit trop lentement. Mario Draghi accuse les dirigeants de « complai- sance » et alerte sur le fait que « l’inaction me- nace non seulement notre compétitivité mais aussi notre souveraineté même ». Il préconise à nouveau une dette commune pour financer les vastes investissements nécessaires et appelle les dirigeants européens à accélérer le rythme et opérer des changements radicaux. « L’Europe fait face à un défi existentiel » Dans son fameux rapport sur la compétitivité, Mario Draghi a fait le constat que l’UE souffrait d’une croissance durablement lente en raison d’une faible productivité. A cela se sont ajoutés de moindres soutiens externes à la croissance avec l’apparition de tensions commerciales, le fait que les Européens ont dû se passer très rapidement de l’énergie russe bon marché et, enfin, le changement de cadre qui prévalait de- puis la fin de la deuxième guerre mon- diale, à savoir la stabilité politique sous l’hégémonie des États-Unis. Mario Draghi a alerté : « l’Europe fait face à un défi existentiel » et doit agir rapidement dans trois domaines clés. Le plus important est la réduction de l’écart d’in- novation avec les États-Unis et la Chine, en particulier dans les technologies de pointe, le deuxième est celui de combi- ner la décarbonation de l’écono- mie avec la compétitivité dans le cadre d’un plan commun puis, le troisième domaine, est de ren- forcer la sécurité et réduire les dépendances. Les défis de l’UE sont devenus plus importants Un an après, Mario Draghi fait le constat que l’UE se trouve dans une situation encore plus difficile. Les États-Unis ont fortement augmenté leurs droits de douane vis-à-vis de leurs parte- naires commerciaux. Le taux de droit de douane effectif moyen aux États-Unis est ainsi le plus élevé depuis 1935 (17,4 % selon The Budget Lab at Yale). Cela pèse sur le commerce mondial et les exportations de l’UE, particulièrement celles à forte valeur ajoutée. Ces droits de douane américains plus élevés contribuent par ailleurs à accroitre la concurrence entre la Chine et l’UE, qui était déjà forte, à la fois sur les marchés tiers mais aussi au sein même de l’UE en raison de la réorientation des flux com- merciaux. Le surplus commercial de la Chine vis- à-vis de l’UE a ainsi augmenté de près de 20 % depuis décembre 2024. Les dépendances de l’UE vis-à-vis de certains pays limitent la capacité de réaction de l’UE. L’accord commercial avec les États-Unis a été « largement dicté par les conditions américaines » en raison de la dépendance de l’Europe en ma- tière de défense américaine. La forte dépendance de l’UE aux matériaux critiques chinois réduit par ailleurs sa capacité à « empêcher les surca- pacités chinoises d’inonder l’Europe ou à contrer son soutien à la Russie ». Réaction trop lente de l’UE L’Europe a commencé à réagir mais pas assez vite. Diversification des accords commerciaux Afin de réduire son exposition aux États-Unis sur le plan commercial (les États-Unis sont la pre- mière destination des exportations européennes), l’UE diversifie ses accords commerciaux. Suite en page 4 Rapport Draghi, un an après Lirearticleenpage19 AvènementauTrônedeS.A.R. leGrand-Duc(page5) Confidence deteriorates as headwinds intensify Vilret & Partners Avocats www.vilret-partners.lu NEW https://fifo.lu
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