Par Bruno Colmant,
Membre de l’Académie Royale de Belgique
Professeur Dr. à la Luxembourg School of Finance
Dans le roman La Reine morte d’Henry de Montherlant, le roi Ferrante est une âme d'ombre pour laquelle tout est inutilité. A un moment, Ferrante s’écrie: "Et je vois que tout ce que j'ai fait et défait, pendant plus d'un quart de siècle, rien ne restera, car tout sera bouleversé, et peut-être très vite, par les mains hasardeuses du temps".
Lorsqu’on consulte les textes d’Adam Smith, on ne peut qu’assimiler ces mains hasardeuses du temps à la main invisible. Mais ce n’est pas tout: il flotte, dans les textes d’Adam Smith, comme dans les paroles de Ferrante, une inquiétude dispersée. Pire, peut-être: une sorte de résignation à propos de...
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