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Juillet / Août 2019

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AGEFI Luxembourg

Economie

Suite page Une

Un niveau record pour un premier

trimestre, venant même dépasser

le volume de souscription de

l’activité assurance-vie en

unités de compte.Activité, qui

jusqu’à présent, était la tête

de pont des activités d’assu-

rance exercées depuis le

Grand-Duché.

Cependant, le développe-

ment du secteur n’est pas

qu’une questionde volume. Une

certainemutation s’observe égale-

ment au niveau de la complexité des

activités. L’installation des compagnies

Brexit apporte une diversification des acti-

vités en assurance non-vie, différents

niveaux de sophistication des

produits et une grande

variété

dans

les

clientèles et les marchés

cibles. Une preuve supplé-

mentaire que le visage du

secteur s’est paré de nom-

breuses nouvelles facettes.

Il est d’ailleurs intéressant de

constater, qu’à la lumière des

programmes d’activités des nou-

veaux acteursmajeurs de laPlace, l’assu-

rance au Luxembourg s’ancre durablement dans

cette nouvelle dimension. Et si les compagnies ont

fait preuve d’anticipation avant de s’établir sur le

continent, l’ensemble des services de support ne

fait pas preuve d’empressement, s’en tenant en

outre à une attitude attentiste face aux incertitudes

liées aux conditions de sortie du Royaume-Uni

(3)

.

Les schémas d’organisation de services connexes

sont encore dépendants des bases restées outre-

Manche. Il sera intéressant d’analyser si le Grand-

Duché verra se constituer un écosystème de nou-

velles activités autour des entités Brexit du secteur

des assurances. Le cadre offert aux Professionnels

du Secteur des Assurances serait d’ailleurs certai-

nement ravi d’être exploité en ce sens.

Ces «effets Brexit» annoncent une croissance expo-

nentiellepour le secteur, si on rapporte lesdonnées

dupremier trimestre 2019 aux indicateurs reportés

par les entités Brexit pour l’année 2018 au cours de

laquelle seules deux compagnies ont montré une

activité technique. L’ensemble des brexiteurs ont

reporté au 31 décembre 2018 un bilan total com-

biné supérieur à un milliard d’euro et un nombre

d’employés avoisinant les 700 équivalents temps

pleins succursales comprises

(4)

.

Ces chiffres restent encore faibles en comparaison

de ceux annoncés pour 2019, notamment en ce qui

concerne le nombre d’emplois. Il faut cependant

garder à l’esprit que l’effet de latencedans ledépla-

cement des effectifs

(5)

n’est pas aussi flagrant chez

les assureurs Brexit en comparaison du reste des

entreprises du secteur financier. En effet, les nou-

veaux sièges luxembourgeois se sont rapidement

dotés d’équipages solides, veillant à un équilibre

entre recrutement local et postes à responsabilités

venant d’autres entités du groupe.

L’essentiel des emplois reste toutefois localisé au

niveau de succursales souvent déjà existantes,

assurant une transition sans rupture

des modèles de distribution. Se

pose une nouvelle fois la ques-

tion des services supports,

non inclus dans les

plans de relocalisation

initiaux. En consé-

quence, nous ne

devons pas nous

attendre dans l’immé-

diat à de grands

mouvements de

foules depuis la

City de Londres vers

Luxembourg Ville.

Régulateur dynamique

Il faut dire que le CAA a fait

preuve d’une agilité

remarquable dans la

prise en main du

sujet Brexit. Les

s t a t i s t i q u e s

exposées précé-

demment démon-

trent que le régula-

teur luxembourgeois

a su structurer un cadre

de confiance, à la fois pour

les compagnies, mais également

pour la Prudential Regulation

Authority (PRA), le régulateur

anglaisdusecteur financier.Onpeut ydéceler indi-

rectement une marque de confiance et de respect

mutuels, notamment au vu des nombreux «

Part

VII transfers»

que les cours de justice anglaises ont

autorisés vers le Grand-Duché.

Certains analysent même l’attractivité du Grand-

Duché pour les brexiteurs comme la conséquence

logique de la domiciliation au Luxembourg du

siège des opérations européennes d’un acteur

majeur de la réassurance des années avant qu’on

évoque le Brexit. Le CAA, peut-être visionnaire à

l’époque, en a tiré un capital expérience et crédibi-

lité qui a su convaincre des assureurs du monde

entier du potentiel duGrand-Duché.

Au-delàdu sujet des re-domiciliations, les relais de

collaboration entre les deux régulateurs, montrent

une vraie volonté conjointe d’assurer la pérennité

de l’activitéd’assurance.Aussi, les problématiques

de continuité de services des entités opérant sur le

marché britannique ont été traitées très en amont

par le CAAet les associations professionnelles du

secteur des assurances. Dans une récente note

d’information, relative au Régime temporaire

d’autorisation en cas d’un Brexit désordonné le

CAAexpose très clairement lamarcheà suivreaux

entités sous la supervision du CAA. Une mesure

conservatrice alors que s’annonçait le report au-

delà du 29 mars 2019 du Brexit pourtant prévu à

cette date. Les compagnies d’assurance établies

sur le sol luxembourgeois n’en seront que mieux

préparées pour la prochaine échéance prévue

pour le 31 octobre 2019.

Dans le cadre de l’exercice de sa supervision, le

CAAeffectued’ailleurs encemoment lespremiers

suivis en rapport avec les plans d’activités pré-

sentés dans les dossiers d’agrément des compa-

gnies ayant récemment reçu leur licence. Une

action qui traduit à n’en pas douter les préoccupa-

tions de l’European Insurance and Occupation

Pension Association (EIOPA) dans l’évaluation

générale de la supervision

post-Brexit

. Et si le CAA

joue bien son rôle vis-à-vis de l’EIOPA dans ce

contexte, l’activité d’assurance conduite depuis le

Grand-Duché voit se profiler d’autres défis,

impulsés par l’Union européenne (UE) ou les

autorités des juridictions voisines (qu’elles soient

fiscales oude régulation). Cette fois, c’est ledomai-

nede l’assurance-vie en libreprestationde services

qui est plus particulièrement concerné. Ce domai-

ne est d’autant plus préoccupant qu’il reflète la

santé générale du secteur des assurances.

Modèles de distribution remis en cause

Alors que les assureurs «brexiteurs» (essentielle-

ment non-vie) ont choisi d’établir un hub et

d’opérer dans l’UE à travers un réseau de succur-

sales, les assureurs vie déjàprésents avaient géné-

ralement fait le choix d’approcher les marchés

étrangers via la libre prestation de services. Or,

nous observons que ce modèle de distribution

pourrait être remis en cause.

En effet, l’OCDE a, dans le cadre de ses travaux

sur le BEPS (

Base Erosion Profit Shifting

), élargi la

notion d’établissement stable afin de lutter contre

les cas d’évitement artificiel. La nouvelle défini-

tion d’agent dépendant inclut aussi une notion

«d’animation commerciale» et non plus unique-

ment de «centre de décision». En outre, elle res-

treint la notion d’agent indépendant.

Bien que le Luxembourg n’ait pas opté pour cet

élargissement de la définition en adoptant la

Conventionmultilatérale, la nouvelle convention

fiscale signée entre le Luxembourg et la France

(qui devrait entrer en vigueur en 2020) suit néan-

moins l’approche de l’OCDE sur ce point.

Ces développements risquent de bouleverser les

modèles actuels de distribution des assureurs

luxembourgeois, en particulier sur le marché

français.

Dès 2020, un assureur luxembourgeois, actif en

France sous le régime de la libre prestation de ser-

vices, pourra être considéré comme ayant un éta-

blissement stable enFrance. Dans ce cas, il court un

risque de taxation d’office pour y avoir exercé une

activité occulte si l’établissement stable n’a pas été

déclaré en France. Si les autorités fiscales françaises

et luxembourgeoises ne sont pas d’accord sur la

répartition des revenus entre les deux pays, un

risque de double taxation n’est pas exclu.

Ces derniers développements en matière fiscale

vont certainement redéfinir les modèles de distri-

bution à l’international.

Flux et reflux ?

Dans l’attente de la prononciation effective de la

sortie duRoyaume-Uni de l’UE, lesmouvements

de relocalisation ont entraîné des réflexions au

sein de groupes exposés au Brexit. C’est notam-

ment le cas d’entités qui ne sont pas encore éta-

blies au seinde l’UEoude celles qui n’avaient pas

placé Luxembourg sur leur carte. De nombreux

acteurs de la place s’attendent d’ailleurs à une

seconde vague d’arrivées dans le secteur des

assurances, notamment dans le domaine de l’in-

termédiation en sus de l’établissement de nou-

velles compagnies.

Cependant, au-delà de l’euphorie provoquée par

la perspective de ces nouvelles arrivées, il sera

intéressant d’observer la réaction des compa-

gnies d’assurance, récemment établies, face aux

dispositions finales du Brexit. Les entités dont la

maison-mère est établie en dehors du Royaume-

Uni ont bâti des bases solides au Luxembourg et

affichent des plans ambitieux pour développer le

marché européen depuis Luxembourg.

En revanche, on ne peut exclure un reflux des

compagnies d’origine britannique qui saisiront

l’opportunité, si elle leur est offerte, de servir le

continent européen depuis leur siège historique.

1) Source: EYFinancial Services Brexit Tracker – first and sec-

ond quarter 2019.

2) Source : communiqué de presse CAA.

Source : EY Financial Services Brexit Tracker 26 June 2019 :

Impact of Brexit on UK Financial Services nears £4 billion despite

sector pausing job and asset moves

3) Source : comptes annuels 2018.

4) Source : EY Financial Services Brexit Tracker 26 June 2019 :

Impact of Brexit on UK Financial Services nears £4 billion despite

sector pausing job and asset moves

Anabela LOURENÇO MARQUES (cf. portrait),

Brice BULTOT,

Associate Partners, EY Luxembourg

Le Brexit redessine le paysage luxembourgeois de l’assurance

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.lu

L

e ministre des Finances, Pierre

Gramegna a participé, les 8 et 9

juillet 2019, aux réunions de

l'Eurogroupe et du Conseil Ecofin, ce

dernier se réunissant pour la première

fois sous présidence finlandaise.

Le8juillet2019,lorsdelaréuniondel'Eurogroupe,

les ministres des Finances de la zone euro ont dis-

cuté du troisième rapport au titre de la surveillan-

ce renforcée post-programme pour la Grèce, de

l'orientationbudgétairerecommandéepourlazone

euro, ainsi que du rôle international de l'euro.

PierreGramegna a souligné dans ce contexte que

«l'euro est définitivement sorti de sa crise d'ado-

lescence et un rôle accru de la monnaie unique

sur la scène internationale profite à l'économie

européenne.»

SurlasituationbudgétaireenItalie,laCommission

européenne a exposé auxministres sa décision de

nepas recommanderd'ouvriruneprocédurepour

déficit excessif à l'encontre de Rome, suite aux

mesures annoncées par le gouvernement italien.

Le ministre s'est félicité du dialogue constructif

entre laCommission et l'Italie, lequel a contribué à

trouver des solutions équilibrées, permettant à

l'Italie de respecter le Pacte de Stabilité et de

Croissance en 2019.

Quant à la réunion de l'Eurogroupe en format

inclusif, les ministres des Finances ont discuté de

l'approfondissement de l'Union économique et

monétaire, et dans ce contexte, de l'organisation

des travaux sur lesmois à venir pour donner suite

aux décisions prises lors du Sommet de la zone

euro dumois de juin.

Réunis lors du Conseil Ecofin, les ministres des

Finances des Vingt-Sept ont abordé le 9 juillet la

questiondu financement duprochain cadre finan-

cier pluriannuel pour la période 2021-2027.

Dans ce contexte, le ministre Pierre Gramegna a

notamment évoqué qu'une taxe sur les plastiques

et sur le carbone - deux propositions en accord

avec les priorités de l'UE - seraient des pistes à

explorer dans le but de définir de nouvelles res-

sources propres. Enfin, les ministres ont discuté

desprioritésde lanouvelleprésidence finlandaise,

dont notamment le développement de la finance

verteauniveaueuropéendans lebutde lutterplus

efficacement contre le changement climatique.

Source : ministère des Finances

Pierre Gramegna aux réunions Eurogroupe et Ecofin

Rôle accru de l'euro sur

la scène internationale