Mensuel : Edition de juillet 2007
Rubrique : Emploi
Titre : PricewaterhouseCoopers Luxembourg
Débat sur la juste rémunération des dirigeants d'entreprise
Article : Le sujet choisi pour le HRS topic seminar de PricewaterhouseCoopers a attiré bon nombre de CEO à l'Abbaye de Neumünster. Cette conférence biannuelle dédiée aux thématiques ressources humaines qui rassemble en général les DRH des grandes entreprises a pris le mercredi 27 juin de l'ampleur.

En mettant au centre du débat les rémunérations des dirigeants, PwC a accueilli près de 100 participants dont bon nombre de chefs d'entreprise luxembourgeois. "Il est vrai que l'on parle souvent de montants conséquents pouvant aller jusqu'à plusieurs millions d'euros", explique d'entrée de jeu Bernard Dubois, Associé chez PwC. Non sans évoquer l'affaire Zacharias en France qui a récemment relancé le débat sur la juste rémunération des dirigeants. Des questions se posent: qui exerce un contre-pouvoir? Comment les dirigeants sont-ils évalués? Quelles responsabilités assument-ils pouvant justifier l'importance de ces rétributions?

L'Union européenne s'est penchée sur le sujet et a fait des recommandations de bonne conduite. "Clairement, le souhait au niveau européen est que la rémunération soit décidée avec objectivité par un comité dont les membres sont indépendants et qu'elle soit ensuite communiquée publiquement aux actionnaires et au marché", commente Patrick Zurstrassen (cfr. photo), président du Directors' Office, président de l'Institut Luxembourgeois des Administrateurs et membre du groupe d'experts en gouvernement d'entreprise de la Commission européenne. Luxembourg a décliné ces dispositions de bonne gouvernance au niveau local mais en s'abstenant toutefois de l'obligation de publier les rémunérations individuelles des administrateurs et des chefs d'entreprise. "Au Luxembourg, les sociétés cotées sont tenues de publier le montant des rémunérations collectives de leurs administrateurs, poursuit Patrick Zurstrassen. Mais rien n'empêche une société cotée d'adopter des pratiques plus exigeantes. C'est d'ailleurs le cas de certaines sociétés luxembourgeoises qui publient dès à présent des éléments de rémunération individuelle." Autre particularité grand-ducale: "Au niveau fiscal, les administrateurs statutaires n'ont pas accès à la taxation favorable de certains types de rétribution, notamment les stock options. En outre, leurs rémunérations sous forme de tantièmes ne sont pas déductibles pour les sociétés. Avec ces dispositions, Luxembourg fait figure d'exception!", explique Michiel Roumieux, Associé au sein du service fiscal de PwC. Au Grand-Duché, aucune disposition n'impose de lier rémunération des dirigeants et résultats de l'entreprise, contrairement à une tendance touchant plusieurs pays européens comme l'Allemagne qui fait figure de précurseur à ce niveau. En Belgique, il est possible de savoir avec quelle assiduité les administrateurs assistent aux réunions tandis qu'au Canada, les chefs d'entreprise publient régulièrement sur Internet le montant exact de leur rémunération. Et Bernard Dubois de conclure: "La fonction d'administrateur se professionnalise, les compétences exigées sont importantes. On recoure aussi plus souvent à des administrateurs indépendants. Des processus d'évaluation font leur apparition et les mandats ont une durée limitée à quelques années. Clairement, la tendance actuelle est d'insister sur la bonne gouvernance et la transparence quant à la communication de l'information, notamment celle liée à la rétribution."

Source: PwC Luxembourg: www.pwc.com/lu

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