Mensuel : Edition de avril 2004
Rubrique : La Place
Titre : Quatre villes transfrontalières veulent devenir une "métropole virtuelle"
Article : Les villes de Sarrebruck, Trèves (Allemagne), Metz (France) et Luxembourg, unies depuis 2000 au sein d'un réseau axé sur les télécommunications et le multimedia baptisé "QuattroPole", veulent devenir "la première métropole virtuelle" et élargir le champ de leur collaboration à la culture et au tourisme. "Il y a quatre ans, nos quatre villes se sont quasiment associées en secret car nous ne savions pas si nous allions réussir mais aujourd'hui les résultats sont là et nous pouvons afficher notre réussite au grand jour", se félicite Paul Helminger, bourgmestre de la ville de Luxembourg.

"Nous redoutions que le transfert de la capitale allemande de Bonn à Berlin ne nous éloigne du coeur de l'Europe, c'est pourquoi nous avons décidé d'associer nos forces et nos compétences pour créer une métropole virtuelle unique en son genre", raconte le maire de Metz Jean-Marie Rausch (DVD), initiateur de "QuattroPole" qui vient de souffler ses quatre bougies.

"Quatre ans-quatre villes: il y avait là un symbole que nous voulions marquer", poursuit celui qui parvint à convaincre ses trois homologues luxembourgeois et allemands de créer un partenariat "d'abord axé sur les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)". "Notre premier objectif a été d'accélérer la transmission des informations entre nos quatre villes grâce à l'internet haut débit", se souvient le maire de Metz. Ainsi est née, en octobre 2001, l'autoroute de l'information "QuattroNet", créée en collaboration avec des opérateurs de télécommunication des trois pays, et permettant des connexions transfrontalières entre les entreprises, mais aussi les particuliers, "vingt fois plus rapides que le haut débit classique", selon Jean-Marie Rausch.
"Nos villes communiquent plus vite entre elles mais aussi avec le reste du monde", précise-t-il avant d'illustrer son propos: "Avec notre système, l'architecte japonais du futur Centre Pompidou-Metz peut recevoir, à Tokyo et en quelques minutes, des plans en couleurs de son associé français alors que la même opération prendrait plusieurs jours par le réseau standard".

Forts de leur expérience en matière de nouvelles technologies, les édiles des quatre cités ont décidé d'élargir le champ de leur association à d'autres domaines.
2004 verra aboutir le projet "e-learning", méthode d'enseignement des langues à distance qui permettra aux frontaliers d'apprendre, sur internet, la langue de leurs voisins (français, allemand et luxembourgeois).

Des actions conjointes sont également engagées dans les domaines touristique et culturel. Ainsi, les quatre villes seront-elles associées lors d'événements majeurs comme "Luxembourg Capitale Européenne de la Culture 2007" ou encore l'ouverture, la même année, du Centre Pompidou-Metz. Depuis le 8 mars, le premier "point-info QuattroPole" est installé dans l'Office de tourisme de Metz. Les trois autres villes seront prochainement équipées.
"Le principe de réseau transfrontalier est une condition nécessaire mais pas suffisante au développement de notre région", nuance toutefois André Rossinot (Parti radical), maire de Nancy, métropole lorraine qui, bien que voisine, n'appartient pas à "QuattroPole".

"La Lorraine a aussi besoin d'unité c'est pourquoi nous avons créé il y a trois ans le "Sillon Lorrain", un réseau qui unit Nancy, Metz, Epinal et Thionville dans une démarche utilement complémentaire de QuattroPole".

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