Mensuel : Edition de décembre 2008
Rubrique : Fiscalité/Conseil
Titre : Jeannot Krecké et François Biltgen commentent les chiffres de l'emploi
Article : À l’issue de la séance du Comité de conjoncture du 26 novembre 2008, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieure, Jeannot Krecké, et le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen (cf. photo), ont commenté les derniers chiffres du marché de l’emploi national ainsi que la situation économique actuelle.

Le nombre de personnes sans emploi, résidentes au Luxembourg, enregistrées auprès de l’Administration de l’emploi (ADEM) et non affectées à une mesure pour l’emploi a été de 10.441 en octobre 2008, ce qui correspond à une augmentation de 549 unités (+5,5%) par rapport à septembre 2008 et de 790 unités (+8,2%) par rapport à octobre 2007. Le taux de chômage passe de 4,3% à 4,5%. Malgré cette augmentation du chômage, ces chiffres correspondent à une évolution conjoncturelle normale pour cette période de l’année, a estimé le ministre du Travail, pour qui le vrai impact de la crise financière internationale ne se fait toutefois pas encore sentir. D’autres points saillants des chiffres du chômage sont la régression au niveau des offres d’emploi et la forte augmentation du nombre de chômeurs indemnisés, a indiqué le ministre Biltgen. De plus, les inscriptions à l’ADEM sont en augmentation pour toutes les catégories d’âge. Rappelant les derniers chiffres en matière de prévisions économiques pour le Luxembourg et la zone euro, Jeannot Krecké a pour sa part appelé à une certaine vigilance face à ces estimations. "Il est actuellement très difficile d’évaluer correctement la situation et les prévisions économiques."

Chômage partiel

Aux dires du ministre de l’Économie, le Comité de conjoncture a analysé 56 demandes pour bénéficier des dispositions en matière de chômage partiel. 44 demandes ont été avisées favorablement. Dans les entreprises concernées, sur un effectif total de 7.455 personnes, 4.785 salariés travailleront prévisiblement à horaire réduit. D’après François Biltgen et Jeannot Krecké, le Comité de conjoncture a ainsi constaté en novembre 2008 une augmentation substantielle des demandes pour bénéficier des dispositions en matière de chômage partiel. Cette augmentation confirme tout d’abord la situation conjoncturelle du secteur de l'industrie automobile. De nombreuses usines d’assemblages ont diminué la production de véhicules automobiles, voire planifié des arrêts de production. Une quinzaine d’entreprises luxembourgeoises, fournisseurs de l’industrie automobile, sont directement concernées par ces arrêts temporaires et sont contraintes en conséquence de réduire leurs activités de production. Par ailleurs, un nombre croissant d’entreprises qui travaillent en tant que sous-traitants de l’industrie sidérurgique ont demandé de pouvoir bénéficier des dispositions en matière de chômage partiel. Finalement, le bénéfice des dispositions du chômage partiel a été octroyé à quelques sociétés de transport sur base d’un lien de dépendance économique par rapport à des entreprises qui bénéficient du régime de chômage partiel.

Réactions à la crise

Jeannot Krecké a admis que le nombre d’entreprises touchées par la crise était important, mais que les instruments pour y faire face – politique du maintien dans l’emploi, chômage partiel – étaient en place. "Il est maintenant essentiel pour les entreprises de se concerter avec nous et de collaborer avec les organisations syndicales", a-t-il demandé. François Biltgen a ajouté dans ce contexte que son ministère venait de signer une convention avec la FEDIL - Luxembourg Business Federation sur la mise à disposition d’un consultant auprès du secrétariat du Comité de conjoncture qui aura comme mission de prendre contact avec les entreprises et de les informer sur la politique du maintien dans l’emploi. Le gouvernement de son côté maintiendra le volume des investissements publics à un niveau élevé et avancera un certain nombre de projets surtout dans le domaine des travaux publics pouvant bénéficier directement aux entreprises locales, a rappelé le ministre de l’Économie. Et d’ajouter: "Il n’est pas possible de dire comment la situation évoluera, mais nous devons prendre toutes les mesures pour réagir efficacement".

En conclusion, Jeannot Krecké a dit: "Tous les pays industrialisés sont concernés par la crise. Dans les pays axés sur l’exportation, comme le Luxembourg, l’impact est évidemment considérable. Il faut maintenant voir si la bonne santé de nos entreprises leur permettra d’en sortir rapidement. La situation est donc grave, mais nous ne sommes pas encore entrés dans une phase de récession." Interrogé sur des licenciements éventuels, le ministre de l’Économie a indiqué que le nombre de licenciements n’était pas encore en augmentation. "Si de telles situations devaient se présenter, les instruments existants devraient permettre d’y faire face."

Source: Gouvernement, www.gouvernement.lu

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